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lundi, 26 juin 2006

En traduisant Links...

    Traduisant, je bute sur la phrase suivante :

Nor did he like Af-Laawe's lip.

 

Il s'agit ici, non de la lèvre, mais de l'expression figurée, qui signifie "culot". Have the lip to do something : avoir le culot, le front de faire quelque chose. Mais je suis gêné aux entournures, car j'aimerais garder la notation de physionomie. Alors je traduis, dans un premier temps :

Il n'aimait pas non plus la moue d'Af-Laawe.

 

Au début du chapitre suivant, l'expression revient, sous une forme légèrement différente. Soudain, je suis tenté de traduire cette lèvre métaphorique par le beau mot français de morgue (au sens de "suffisance"). Ce qui donne :

Il n’aimait pas non plus la morgue d’Af-Laawe.

 

Or, une fois le changement effectué dans les deux phrases, je réalise que la scène se passe dans un cimetière, et que ce personnage douteux, plein de duplicité (comme presque tous les personnages de Nuruddin Farah qui sont affectés d'un nom double), est à la tête... d'une entreprise de pompes funèbres ! Il est plein de morgue, assurément...

 

Mieux, encore. Au début du chapitre 23, qui se termine par la scène du cimetière, j'avais traduit, dans une comparaison difficile à rendre, l'anglais morgue par le français caveau :

Jeebleh thanked him and pushed away the omelette, which was cold as a morgue.

Jeebleh le remercia et repoussa son assiette, où la tortilla gisait, froide comme un caveau.

 

Je ne suis pas très sûr, d'ailleurs, d'être satisfait de cette traduction, pour un certain nombre de raisons. Mais ce qui est sûr, c'est que, maintenant que j'ai fait le choix d'un terme amphibologique en français pour traduire la métaphore lip, je ne reviendrai pas sur ce caveau.

(...)

16:15 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

En anglais d'Amérique, "lip" c'est des impertinences.

"Don't give me any lip!" (sass, backtalk)

Oui, il faut être culotté pour les dire, mais ce n'est pas le culot lui-même.

Je ne connaissais pas l'expression "to have the lip to do something", très intéressant. Ces Brits, hein ? :-)

Écrit par : joye | lundi, 26 juin 2006

Oui, bien sûr...
D'ailleurs, début du chapitre 24 : "Af-Laawe's sass". (Traduit par "effronterie", pour l'instant, pour des raisons de rythme.)

Écrit par : MuMM | lundi, 26 juin 2006

Toujours très intéressant, ces remarques de traduction (je ne sais plus si je l'ai écrit pour le haïku poisson-pêcheur, alors je l'écris ici)
(Il faut comprendre: j'en veux d'autres!)

Écrit par : VS | lundi, 26 juin 2006

J' vois l' genre ; on passe commande...

(J'ai pensé à toi et à notre bon vieux Renaud l'autre soir. J'ai regardé, pour la première fois de ma vie, l'émission *Tout le monde en parle* ; il y avait une députée UMP d'une imbécillité proprement sidérante, Nadine Morano, qui disait "c'est vrai que" entre quatre et cinq fois par minute...)

Écrit par : MuMM | lundi, 26 juin 2006

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