Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 28 janvier 2020

54–Sinkevych–Piano

 

    De mon bureau, par la fenêtre, je vois un des deux néfliers. Il y a quelques années même, il avait fallu élaguer l’arbre car les branches cognaient contre la vitre. De même pour l’autre néflier, et l’autre vitre, celle du coin lecture. D’une exécution trop leste on oublierait le r de vitre : vite. On l’a oublié, effectivement. Ces nèfles oubliées, des globes.

 

13:15 Publié dans Brun socle déformation, lactations : déSastre | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 24 juin 2017

plapimseste

    au-delà de l'attente

au-delà de cette tente que tu plantes

dans mes rêves peut-être

sur l'île Simon

 

sinon d'être allongés

sous la tente

et dans l'attente d'une nuit partagée

 

au-delà de nos corps

& des vérités formidables, effroyables qui

pénètrent même le

silence de l'attente

07:35 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 23 juin 2017

pelempseste

    pour savoir sa leçon

pour connaître à jamais le frisson

de l'aube lorsqu'elle

évanouit les tertres

 

pour savoir

pour s'émouvoir

à l'aube ou dans le carillon lumineux du zénith

être à soi-même évanoui

 

comme un torrent

qui oublie tout

à mesure de galets

pour connaître à jamais le frisson

de l'aube rouleuse de pierres

07:36 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 22 juin 2017

sestalimpep

    pas une fioriture

n'échappe à l'œil acéré

de la vigie dans sa mâture

du néant déséquilibré

 

pas un sonnet ne s'écrit

à fleur de page

humeur désenchantée, aigrie

d'avoir abandonné, carnage

 

le texte de juin ——

quel est donc ce tintouin,

toi la voix passive agressive

 

est-ce qu'on entend dans ton refus

de parler la dent incisive

& ton soliloque confus

 

07:40 Publié dans Brun socle déformation, Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 21 juin 2017

pulimpsaste

    détourné du désastre par

la phrase encastrée du marasme

tu castres dans le marécage

d'autres astres que ton soleil

 

plastronne autant que tu veux

baste et bastringue pour la figure

atteinte du cadavre

cadastré pour l'éternité

 

englué dans le marécage

détouré dans le marécage

égrenant sans pitié ses phrases

dans le marécage

08:58 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 20 juin 2017

palmpsieste

avec les déplacements

avec les emplacements

 

avec les empiètements

avec les dégagements

 

avec les foudres

avec les jean-foutres

 

avec les termites

avec les taupinières

 

avec le fer avec le feu

avoir le moral, c'est

hasardeux

08:56 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 19 juin 2017

palmempsiste

    comme par enchantement

comme étonnée de ces ravages

à la forme au souffle des vagues

à la cambuse à l'arquebuse

la jeune femme se pré-

-vaut d'amitiés passées

-lasse sur la plage au zénith

 

& passant du rire aux larmes

dérive vers son

propre anéantissement

théologique, puisqu'il n'y a 

plus de sens à ce qu'elle dégoise

 

08:52 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 18 juin 2017

polimpseste

    dans l'os

dans l'oscillation

dans cet os pointu qui me ronge au-dedans

courent les meutes

appellent en pleurant des cadavres d'étourneaux

 

étoilés

dans l'os & dans leur vol

singulier à milliers rassemblés de miroirs

en copeaux

 

vol qui ronge au-dedans le meurtrier de soi

l'héautonmachinchose

& ses os désempaquetés par la déflagration

dans l'oscillation

16:03 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 17 juin 2017

palampseste

    dans l'art

dans l'arbre

sous l'ardoise

oh dans l'arbre sous l'ardoise

le doigt noir me parle & me toise

 

c'est une triste affaire

mourir qui indiffère

à la clameur du vent l'air qui brûle un peu plus

 

chaque année

dans l'art

 

16:01 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 16 juin 2017

palimpseste

    dans le trou

dans le trouble

dans le trou où je fomente mes erreurs

forme les jugements de ceux qui deviendront

mes aînés

&

de ceux qui n'étant pas tout à fait les contemporains

seront aussi

mes orphelins

 

dans ce trou

dans ce trouble

ai-je perdu la vue pour quelque radicelle

ai-je perdu la                lucidité,

martinet découpant sur fond de crépuscule

la silhouette qui l'annule ?

16:01 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 décembre 2014

2200 ▬ Terminus radieux (Volodine)

    Titre trompeur, ou équivoque : on se dit bien vite que l'adjectif « radieux » évoque les radiations nucléaires — avant de s'interroger de nouveau : n'est-ce pas plutôt l'extase du faux couple infernal, Soloviev et la mémé Oudgoul ? Terminus : errance ferroviaire, oui, et le kolkhoze comme point final de l'Histoire, oui. Mais peut-être autre chose ?

▬▬▬▬▬

À part Des anges mineurs (qui est très bon), j'avoue que tous les Volodine que j'avais lus m'étaient peu ou prou tombés des mains. Mon ami J*** me l'a offert, et je ne regrette pas ce périple. Texte qui réussit à mêler la réflexion sur les formes expérimentales de la poésie, le futur apocalyptique, le réalisme magique (avec l'hypothèse d'une immortalité malheureuse, dégénérescente, douloureuse et subie).

▬▬▬▬▬

Roman en 49 chapitres, les 22 premiers, plutôt longs, constituant les 3 premières parties, et les 27 “narrats” de la 4e partie n'occupant qu'un petit tiers du livre.

▬▬▬▬▬

Dans une Russie d'après l'apocalypse, après la fin de l'Histoire (des combats ont eu lieu, dont on ne peut même être sûr qu'ils opposèrent vraiment les tenants du bolchevisme rénové à des forces extérieures (il n'y a plus d'extérieur, plus de dehors — c'est un des traits de force du roman)), errent des morts-vivants. Dans un kolkhoze dominé par une figure de patriarche omnipotent, capable de pénétrer dans les rêves et les corps de ses affidés, mais surtout de ses trois filles, un de ces errants, échappé à de mystérieux combats, échoue. Kronauer semble être, un moment, le protagoniste ; de fait, le dernier narrat s'achève sur un concert interminable donné par Aldolaï Schulhoff, le barde à la mémoire arrachée et récitant, et Kronauer, qui tape contre la carcasse d'un train bousillé en guise d'accompagnement.

▬▬▬▬▬

Figures du corbeau. Soloviev a le pouvoir de se transformer en d'immenses corbeaux, superbement décrits, écrits par Volodine. Dans la 4e partie, on comprend que ces corbeaux (selon une ligne Baudelaire-Lautréamont-Rimbaud) sont partout, qu'ils vont recouvrir le monde, en s'effondrant notamment sur la forêt où, après des siècles d'errance, les trois sœurs ont fini par — aléatoirement ? — se rejoindre.

▬▬▬▬▬

Les radiations avaient rendu immortels autant qu'inhumains les quelques survivants ; même cette chronologie post-apocalyptique finit par se dissoudre. C'est là ce que j'ai trouvé de particulièrement beau dans ce texte, la façon dont les repères habituels en matière de personnage et de chronologie sont déconstruits dans les trois premières parties, avant que la nouvelle construction inhérente au roman lui-même vole elle-même en éclats. Les 27 “narrats” réussissent le tour de force de confirmer et nier simultanément la structuration logique, la teneur des 22 premiers chapitres.

▬▬▬▬▬

 

D'une noirceur absolue, terriblement déprimante, l'écriture de Volodine est aussi très belle. Le tout tient la route. Si je devais noter ici les références de quelques passages emblématiques à même de retenir un lecteur, je citerais la description du feu à la page 272, la métamorphose de Samiya Schmidt au chapitre 17, l'affranchissement de Kronauer au chapitre 29 (la page 502, singulièrement), le poème du 32e narrat.

 

11:04 Publié dans Brun socle déformation, MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 28 décembre 2007

6 - Si peu de pierre

6. Parvus parvis

13:00 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Photographie

dimanche, 07 octobre 2007

Mal méridional miné

    Sous ourdir j’entends fou, or, sourdine, dire, peut-être même entends-je hourds, hardi et horde, mais pas amour ni mourir, pas ardent mais, sans doute, sans nul doute, étourdi (qui explose aux dernières pages de Conte de l’amour bifrons).

(S'interroger sur l'oiseau de mauvais augure : Muse négative, trickster, paon fallacieux, haruspice chasseur d'espoir à découper des carrés dans le ciel.)

14:50 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

samedi, 06 octobre 2007

Marin, momie

Rencontre avec Linda Lê. Le Livre, 5 octobre 2007.

 

    Chemin faisant, j’ai croisé une très jolie Vietnamienne, sapée à mort (c’est-à-dire vulgairement, sinon de façon commune), tenue à la taille par un garçon quelconque, et qui n’allait pas évidemment pas au même endroit que moi. En attendant que commence la rencontre avec Linda Lê, ma main à la chair mauve près des livres de Gracq, j’ai remarqué que les ouvrages de l’invitée du jour se trouvaient, sur les rayonnages, entre ceux de Laure et ceux de Léautaud. J’ai noté le titre d’un livre de Klossowski, Le Baphomet, mais aussi que le tiret séparait Louis de Combet, et non Claude de Louis, ce que j’avais toujours cru, de sorte que ce prolixe écrivain est classé à la lettre L, et non à C, comme je l’avais toujours pensé. (Il en est de même pour Roger Gilbert-Lecomte.)

 

« Un cri vite étouffé interrompt la sonate » (extrait lu, par Laurent Evrard, du Complexe de Caliban).

 

Les influences

« L’un des plus beaux mots de la langue française, c’est hommage. » (à propos d’une écriture nourrie par les lectures)

« Ce sont surtout les interrogations que la découverte d’un grand livre font naître en moi, un afflux de questions. »

Tsvétaïeva a su « résister à la tentation du silence ».

« Lire, c’est déchiffrer des oracles. »

 

À couteaux

Laurent Evrard suggère que l’obsession des lames et armes blanches (Laguiole d’In memoriam, Kriss, etc.) pourrait venir de Kafka ; Linda Lê renvoie plutôt au « virus du crime » selon Ingeborg Bachmann. (De proche en proche, on en vient à Uwe Johnson.)

À un point du débat, ou du dialogue (de sourds, parfois), je me demande comment on peut admirer Des Forêts (que Linda Lê prononce dévorez).

 

Une voix 

À propos de ses 3 premiers livres, qu’elle refuse de voir réédités et même mentionnés dans sa bibliographie : « Je ne les reconnais plus comme étant miens. Avec Les Évangiles du crime commence une voix qui, même balbutiante, est la mienne. Les trois premiers sont comme des photos floues. »

Kriss : « je ne pense plus écrire de théâtre. Je voulais revisiter l’histoire d’Électre en la replaçant dans la guerre du Vietnam. »

À la question que lui pose Laurent Evrard sur son style, et plus précisément sa phrase, équilibrée – selon lui – entre pros od ie classique et mouvement vers la m od ernité, Linda Lê répond que tout est dans le ton, dans le rythme. « On ne verse pas dans l’académisme en s’en tenant à une prose mesurée. »

Une dame lui demande si, parallèlement aux figures suicidaires de Tsvétaïeva, Bachmann mais aussi de Sola, héroïne d’In memoriam, elle a de l’admiration pour Danièle Collobert. Linda Lê ne l’a pas lue. Toutefois, ajoute-t-elle avec finesse, « j’aurais pu parler d’Unica Zürn ». « Même si ce sont des destins funestes qui suscitent de l’émotion, il n’y a pas non plus de tropisme vers les suicidées. »

 

Être ourdi 

À ma question sur la récurrence du verbe ourdir dans ses textes (ourdi / ourdit), et sur la possibilité qu’il s’agisse d’un terme symptomatique d’une oscillation ténue entre dissimulation et dévoilement, Linda Lê répond qu’il s’agit d’une belle métaphore de la littérature. « Même si Roger Laporte disait qu’il fallait se méfier de l’image du tissage, je me vois assez en tisserande. » Sola fomente des complots, dit Linda Lê, ce qui est, pour elle, salvateur. (J’entendais aussi, sous ourdir, des significations positives données à un verbe plus souvent péjoratif.) Sur la question de la dissimulation : « Un des textes qui m’ont le plus marqué quand j’avais vingt ans, c’est Kierkegaard, l’idée de tourner toujours autour d’un secret sans jamais le dévoiler, reconnaître qu’il y a un secret mais ne jamais livrer ce qui en est le fondement. »

 

(Replonge dans Les Murmures de Morminal.)

12:13 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne

vendredi, 05 octobre 2007

Mime manoir

    Je m'apprête à aller écouter Linda Lê, dont je ne connaissais pas les livres (a priori ils ne m'attiraient pas) et dont j'ai lu en blitz mais attentivement, deux romans.         Voix, j'ai refermé aussitôt, agacé. Le dernier n'est pas mal, et j'ai pris de nombreuses notes en vue de nourrir ces carnets. (Pourtant, sussurre une voix au for, tu n'as pas fini de publier tes textes bretons.)         Personne, plus qu'In memoriam, m'a plu, quoiqu'on y retrouve ces figures de désaxés artistes maudits, comme s'il était si difficile de guérir de Rimbaud et Kafka.

(D'affilée, thème de la filiation.)

18:22 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne, écriture