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mercredi, 22 mai 2013

Filtre oublié sur la paillasse

    Pour la deuxième fois en moins de deux semaines – mais pour la première fois en sept ans – j'ai oublié de remettre le filtre avant de “lancer” le lave-vaisselle. Tristan n'a su comment réagir aux vibrations sur sa peau. Le canard, attiré par les trilles, n'a pas pensé à s'envoler. Elle, elle battait les herbes de son ombrelle, sans qu'on sût pourquoi. J'ai fini par me résoudre à revendre mon exemplaire des Moissonneuses.

07:53 Publié dans B x A, Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 12 mai 2013

Des journées (version 666)

    Ce matin, je me gelais au marché de l'Europe, mais allègre et guilleret d'avoir, tout simplement, écouté, chemin faisant, l'“Allegro assai” de la 39ème de Haydn. — 5 kilos de pommes, dont certaines sont déjà enfournées et défournées afin de nous régaler au déjeuner, deux douzaines d'œufs, des légumes, un pavé de brebis pour faire la transition. — Les draps chinois volent au vent, je manque de temps pour tout, mais j'ai soigneusement décollé toutes les affiches et les dessins d'enfant avant de lessiver longuement et minutieusement les carreaux de la salle de bains. — Haydn, je connais mal, mais suis, à chaque fois transporté. (We're not seeing eye to eye on this.)

11:48 Publié dans B x A, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 11 mai 2013

Like a Whiplash (104608)

    J'ai, aujourd'hui, 38 ans 1/2.

Sans titre

Enfants, nous faisions tout un plat des demi-années. Mes fils, aussi, sont à un jour près, et me corrigent quand je leur attribue, pour aller vite, devant des tiers, l'âge qu'ils auront dans un mois ou deux semaines. Et, il y a huit jours, j'ai saisi le plus abstrait (si je ne m'abuse) de tous mes autoportraits tremblés (regroupés sous l'étiquette de bacons).

Le masque est devenu une traînée de lumière dans l'obscurité :

M E L A N ! C O L I E !

Ce que ne connaît pas la terreur, c'est la vérité de ce qu'elle redoute.

Si j'atteins le double de mes ans, je soufflerai 77 bougies.

......................................

15:03 Publié dans B x A, Brille de mille yeux, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 02 mai 2013

AGA IE A GAGA

    Tristes. Joyeux.

Tristejoyeux.

Autant d'embardées, on daigne même vous renseigner.

Le gyroscope n'a pas de couleurs, pas d'autres couleurs en tout cas que celles de l'intangible musique.

Un grillon tristejoyeux ne fait pas le printemps.

Des grillons joyeutristes ne font pas les artistes.

(On en revient aux embardées. Les sons sont des revenants.)

“Je n'aime pas les calissons, et vous ? ”

Après de telles envolées, difficile de ne pas invoquer Saint-Exupéry.

14:08 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 30 avril 2013

Hiver en avril (version 212/1212)

    Retour d’un bref tour en ville, hydrofrigorifié, alors que mai arrive.

Ce matin à neuf heures, un collègue – ami qui s’est brouillé avec nous, pas vu depuis des mois – me serre la main, m’annonce que son père est mort la semaine dernière ; il avait déjà tourné le dos, haussant sombrement les épaules, quand je présentai mes condoléances à la bosse de son pardessus. Sur le parvis de l’Université, je l’ai revu, sous son parapluie. Je lui ai dit « re ! », je crois l’avoir vu sourire.

Toutes ces échoppes qui deviennent autant de friteries, kebabs. En regardant, par la vitre, les allées et venues des passants sur la place (que Google Maps aussi a déjà rebaptisé de son nom absolument pas officiel de « place du Monstre »), je me suis dit qu’il faudrait écrire un texte décrivant ces allées et venues, avec le neutre en jaune foncé, le subjectif (interne) en vert, l’omniscient en violet.

En remontant la rue Marceau, j’ai croisé Anaïs S., qui tenait la main de son petit ami, m’a rendu mon salut. Je suis entré dans la supérette – à la sortie, j’ai manqué m’étouffer avec la première gorgée d’eau minérale. Personne de connu en vue, j’aurais eu l’air malin.

Tout de même, cette grisaille, c’est à ne pas y croire.

13:27 Publié dans B x A | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 avril 2013

91/111

    Et tu prendras ton épitaphe, ça ne traînera pas même lutte partout, une vigie d’une nuit en haut du trois-mâts.

15:31 Publié dans B x A, Ex abrupto, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 29 mars 2013

Sinful

    Que t'arrive-t-il, ce matin, que tu n'aies rien sur la peau ? Cette phrase contournée, question aux pores ouverts, ne t'accompagnait pas au réveil, mais cela n'eût pas été impossible. Après l'opium d'Ovide, tu as plongé – pour rien, encore – dans le bassin aux Ernests, évitant soigneusement les tables en bois, et les jeunes filles qui déambulaient sur le gravier en mouvements saccadés, comme des pièces de jeu d'échecs.

Si les échecs peuvent rendre fou (ce que pense Paul Auster), la musique aussi, à un certain degré d'écoute (ce que pense Colomba).

Tu ne cesses d'interrompre le fil de ta vision ; que t'arrive-t-il ce matin ?

Peut-être est-ce d'avoir admiré, toute la semaine déjà, les feuilles qui poussent avec vigueur sur les saules pleureurs (ceux du square au bout de la rue, ceux de l'avenue voisine, ceux du parc), tandis que ni le prunier ni le cerisier ne se sont réveillés. Ce n'est sans doute pas plus mal, si ce froid de canard (on dit toujours un froid de canard, les ours polaires trouvent ça bizarre) dure encore, paraît-il jusqu'à la mi-avril, ce n'est pas possible, on ne tiendra pas, même avec le soleil on ne tiendra pas. Au moins, après ça, je sais que je peux écrire, sans trop forcer mon talent, un onzain pour célébrer Ivo Perelman.

Célébrer n'est pas le mot juste, je ne trouve pas le mot juste, les jeunes filles continuent de se mouvoir étrangement, il règne, au fond du bassin aux Ernests, un froid vaseux, il y a si longtemps (bouzin déglingué dans la chambre dont tu as oublié jusqu'au numéro) que l'on n'a pas écouté ce beau disque d'Oscar Pettiford ça va me rendre fou. Les jeunes filles se poursuivaient à pas ultra-lents, souples comme des virgules, raides comme des contre-cotices.

Et fou de métaphores, devenu dingue après trop de parties d'échecs sur le dos d'une contrebasse, tu es parti dans un envol de cymbales, c'est curieux tout de même, ce silence qui ne parvient pas à s'immiscer dans le feutre, ce glissando, curieuse leçon pour d'étonnantes ténèbres, cette eau poreuse qui m'étouffe au fond du bassin aux Ernests.

(2060)

09:13 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 12 mars 2013

Schweppes aux agrumes (555/672)

    Brouhaha, et obscurité dans les couloirs, alors que dehors il fait si beau, un ciel si lumineux. Je choisis une canette de Schweppes aux agrumes, et aussi un cacao corsé – le boire tandis que la boisson gazeuse tiédit un peu, ce n’est pas la saison des glaçures. Fenêtre ouverte, étouffe en 44, le soleil donne à plein sur les grandes baies vitrées. Bonheur du brouhaha, joie d’avoir chaud. Humeur et saison d’écriture tous azimuts, donc le clavier affecte parataxe et même abuserait presque d’anacoluthes.     Il paraît que le gel, la neige vont revenir nous casser les pattes, rafraîchir nos ardeurs, en attendant c’est le printemps, ou presque, on ne boude pas sa joie.

 

05:55 Publié dans Aujourd'hier, B x A | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 18 janvier 2013

Hypothèse

    2448 signes en 804 secondes. En quatre heures d'écriture effrénée épuisante chaque jour, je pourrais (conditionnel très théorique) écrire, chaque jour, plus de quarante mille signes. Et le nom nombreux se fit nombre.

13:23 Publié dans B x A, Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 janvier 2013

Old Delhi

    Il faudrait écrire sans même connaître la durée, sans savoir le terme, savoir comment ça finit. Et que le mimétique ne l'emporte pas nécessairement sur les remarques métatextuelles. Mais cela, ici, n'est pas possible, déjà qu'on se permet de remonter dans l'écriture du texte, mimétisme sans linéarité absolue, alors le précieux méta, ne rêve pas.

Et après ça, contrebasse → première ligne du trombone.

Janvier caniculaire descend sur la ville. Inscriptions sur les murs, en lettres inégales. Pour quel alphabet, par quel prodige. Une chatte met bas dans un coin, relents de cuisine, de légumes pourris. Batterie, roulements, toute l'usine garage.

Et là-dessus, bien sûr, le trombone défie les lois du genre. C'est souvent son rôle, au trombone : défier. Confiné, confit même dans ce rôle, il a tout de l'épouvantail. Aurait. Il aurait tout de l'épouvantail, sauf qu'il pose aussi, propose, suggère, développe. Pour moi, le trombone est, au fond, un instrument épique. Si longtemps que je m'en explique ou que j'aurais pu. Les bus peuvent passer, déglingués, bruyants, dans les faubourgs délabrés, je n'en ai cure, là n'est pas mon propos, j'en suis au trombone, baffe et caresse.

Donc, dans les faubourgs délabrés. Mais pas seulement. Les faubourgs déblatérés. Les faubourgs blabluseux. Faubourgs accabloblotants. Et quartiers chics, aussi, vrais blizzards de blagueuserie bondieumusardant pour quel alphabet. Dans quel idiome, et par quel prodige. Une chatte met bas, non loin d'un four où crament des restes de poissons, carré d'agneau. Quand la main nue dessina le tuba, le bonhomme s'en saisit, pour finir écrabouillé, déglingué bringuebalant dégingandé arrondi (éviscérieux remblagayé déblablutineur), par une file d'éléphants. Faudrait écrire troupeau. Alors, freine.

Revenir au garage, puisque dans cette huile sacrée se trouve l'âme de la ville. Chatte met bas freine. Et le bazar qui donna son nom à une langue parmi les plus logiques et garattouillimineuses du monde, hein. En freinant, file qui m'assomme, j'en retiens cela : du fatras naît l'ordre le plus absolu, l'hymne. J'ai trouvé ça dans votre usine, je vous remercie, on tire délabré le rideau on traverse emblayé le ruisseau on passe en été janvier caniculaire le ruisseau sans franchir rien, panthère aux yeux jaunes miniature délocalisée sur la dalle de béton. Le trombone est de la partie, construit une invisible demeure. Frénésie freine. Et advient un passage, en fait le terme.

13:19 Publié dans B x A, Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 11 janvier 2013

Ressords

 

    Dans la rue la brume s'est dissipée. Il fait froid peut-être il fait beau sans doute.

Le sax soprano comme un avertissement le baryton tel un foghorn.

Ça n'ira pas plus loin, rassurez-vous, il n'y aura pas de conséquences, il n'y aura pas de mouvements furieux dans les artères. Retrouver la clef. Retrouver la clef qui verrouille. Fermer l'accès au garage, ne plus se casser la figure. Façon de parler ça n'ira pas plus loin.

Oindre l'air – grand projet.

Au moindre courant, le torrent se faisait tourbillon. L'arbre nu se découpait, silhouette grise, sur le fond de ciel jaunâtre où passait, de temps à autre, un avion de chasse.

Ça se déglingue sans aller plus loin, au moindre remous.

 

09:20 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 08 janvier 2013

Shubertauster

    À force de voir que l'on abusait des mots-valises, il ne s'en émeuvait plus. Souriait. Le chemin qu'il voulait trouver, c'était celui de la concordance, bien au-delà de l'analogie qui l'avait hanté (klaxons douçâtres de l'accordéon) ou du transcendantalisme de bazar (sifflets ténus chaloupés du sax soprano), et refuge dans d'introuvables signes diacritiques (caisse claire, tâït sur les cymbales, pi-wit du pouilleux véloce). Les mots lui faisaient une gibecière, lui tenaient compagnie, sans que la Spirale n'offrît le moindre secours, car il s'agissait moins d'inventer des mots que d'inventorier leurs absences. On pourra trouver curieux que je parle de mots quand ce sont des sons que j'entends, des mélodies qui se décroisent. Allez plutôt trouver le fil qui relie à l'unisson l'envolée du cuivre et l'étente à linge des soufflets, tiâât bref sur le rebord tenu de la plus petite cymbale. Les marins tiennent le cap, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Souriez. Les mots ne venaient jamais à lui manquer, il les dansait s'il ne pouvait les retenir.

14:21 Publié dans 721, B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)