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lundi, 18 mars 2013

Le Do de ma clarinette

    Hier, je jouais aux dominos avec mon fils cadet. — The Bottoms consisted of six blocks of miners' dwellings, two rows of three, like the dots on a blank-six domino, and twelve houses in a block.  

  

Je ne veux pas consulter les dictionnaires, aucun dictionnaire.

I only gave a tug / At the goddam bonding lug — Est-ce un texte à faire tomber les masques ?

Comme il avait disjoncté, et comme son père lui disait plaisamment qu'il était raisonnable de péter les plombs, il installa le nouveau luminaire, à la lueur de la lune, et d'une lampe-torche. — Entre un domino noir qui traverse lentement la terrasse au fond. Après une attaque au double 4 lors de la cinquième partie, on se retrouva avec une alternative 4/5 après la troisième tuile, ce qui m'obligea à piocher.

 

Et après cela, surtout, on ne peut envisager qu'une porte de sortie : publier ce texte follement ficelé, dans chaque carnétoile, à chacun son recueil, et rien ne sert de rappeler que, bosse de la terre, affichée sur un mur, le zébu rumine.

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lundi, 01 octobre 2012

201-1000-1206

    Il avait du mal à soupeser ces premiers mots d’octobre, ces premières heures du mois signant, au moins théoriquement, la fin de l’été. La voix qu’il écoutait, là, pourtant, était printanière, et le soleil contre la vitre sale de son bureau – lui aussi : printanier. Avoir commencé ce mois dont il souhaitait qu’il infléchît le cours de son travail – et peut-être, de ses projets d’écriture – en apprenant trois mots aussi rares qu’utiles (obèle, cotice et contre-cotice) n’était pas même un signe. Fallait-il les écrire en italiques, ici ? La très jolie et très élégante jeune femme qui, au moment où il était entré dans le parking souterrain des bords de Loire, attachait son vélo en frôlant de la main sa très élégante et très jolie jupe pourpre ne lui avait pas évoqué sans raison ce nom d’oiseau quelque peu mystérieux et cocasse, le Cordon-bleu à joues rouges. On n’en trouvait plus, dans la péninsule. Avoir achevé, aux derniers feux de septembre (onze heures du soir, le feu était une lampe de chevet), La Première défaite de Santiago Amigorena ne l’empêcherait pas de n’en rien dire encore, et de placer plutôt son premier texte d’octobre sous le haut patronage d’une autre plume : Fabienne Raphoz.

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mardi, 31 janvier 2012

Maylis de Kerangal. Tangente vers l’est (Verticales, 2012)

    On ne sait pas tout d’abord si ce sera un récit, ou une sorte de chronique. Le texte ne tranche jamais totalement : fiction, oui, mais selon des modes voisins de la chronique.

Maylis de Kerangal refuse d’envoûter, et livre, par ce refus même, un texte émouvant, qui dit à petites touches la rencontre abrupte et énigmatique, au cours d’un long voyage dans le Transsibérien, d’une femme qui fuit sans raison vers Vladivostok, et d’un jeune appelé russe qui cherche à se faire la belle (la malle, puisqu’il est beaucoup questions de valises et de recoins dans cette épopée en miniature) et qu’elle aide, à petites touches maladroites, dans son entreprise.

Ce qui est beau, dans l’écriture de Maylis de Kerangal, c’est aussi ce par où elle frôle souvent le tic : longues juxtapositions – fluviales – d’indépendantes parfois dénuées de verbe, ruptures de rythme, métaphores quasiment maniéristes qui empruntent leur vocabulaire aux sciences et techniques. Une écriture qui file à retordre. Cela est beau.

14:08 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 15 septembre 2011

C'est une piste (version 1000/1219)

    Quartier de l’Europe, puis l’écran : Rien n’est sÛr, mais c’est une piste. Du simple mal de nuque, douleur ou friction comme un torticolis, on évolue vers la vraie migraine, et ce n’est pas le nouveau lit qui a empêché quoi que ce soit (pas non plus le réveil, avec lever à la clé, à 4 h 30). Un jeudi en demi-teinte, perdu pour le travail, mais on s’instruit quand même, ici et ailleurs — j’imagine simultanément une salle de classe, une scène de théâtre et une séance sur divan. Après avoir tenu le rythme quotidien, les pages grises ont subi interruption, journée lourde et de traviole. Rien n’est sûr, mais c’est une piste. (Ce texte, devenu toujours-déjà trop long, aurait dû figurer dans la rubrique Onagre 87. Du coup tout fout le camp ma brave dame.) De traviole, donc — comme il n’y a plus de limite, autant y aller franco —, la journée a permis d’assister à l’irruption, sur la scène, d’un espion qui n’était pas (encore ?) un dictateur. Il s’interroge. On lui répond : « rien n’est sûr ». Il s’agace. La migraine est impuissante à calmer sa paranoïa. Crossbones est arrivé, en trois exemplaires — c’est déjà ça. Sans le décompte de l’espace (murs gris éteints du quartier de l’Europe), on tape dans le mille.

12:00 Publié dans MAS, Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 21 juin 2011

Hypochristmutreefuzz (version 1000/1183)

    Nada pour personne, qu’à aucun moment les badauds ne s’arrêtent pour me bader. C’est Kneebus, en fait. D'ailleurs l'hypophyse n'a aucun lien direct avec le nerf optique. Pour la forme, et pour la bonne poire. Sans hésitation, mais sans histoires. Pluriel ne vaut rien à l’homme. Toujours le non t’emporte. César est poignardé par les sénateurs ; Christ est souffleté par les valets. Toujours on t’emporte. Toujours le non lance des semonces. Négatif pas une once.

Flour of fuzz-balls, that's too good. Alors, juste un soupçon de comédie musicale (westsidestory pourlesnuls), la langue d’Only Revolutions et sa structure (l’éditeur ou l’auteur recommande de lire huit pages d’un côté, huit pages de l’autre, mais – avant même de découvrir cette recommandation – j’avais improvisé, par la pratique, une technique de lecture voisine, plus convaincante car elle implique de relire certaines doubles pages deux fois, à la jointure), des échanges accordés qui rendraient muettes même les Parques. (C’est encore la rue Colbert qui frappe, et j’affirme la dignité souveraine des heurtoirs.) Nous partirons à la recherche du singe nommé Mutt-matutta, mais ce périple est pour d’autres époques.

02:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 mai 2011

Sujet envers (version 1000/1230)

(Il a écrit ce texte en trois minutes, sans réfléchir, comme sur un coin de table, nous dit Philippe Soupault ressuscité juste pour ça.) On se plaint de quelque chose, par exemple de ne pas avoir eu le temps d’écrire le récit en 31 chapitres sur la rencontre entre Robert Johnson et Emil Cioran à Berlin en avril 1961. On s’en plaint oui, oui, puis rien ne va le feu s’éteint. Des aphorismes et des accords de gratte se promènent s’étirent, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si pas un seul pékin vous lit jamais. Alors mon vieux on se lamente ? Toujours plus. Prend des bûches, des baffes, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien. Les secrets se dissipent, l’espace nullifié ne comptera pas et vous pourrez toujours bramer. Les secrets se dissipent. Tout de même au rythme où vous allez faut pas s’étonner si le souffle des bougies hein (è si le souffle des bougies quoi ? si le souffle des bougies rappelle à nous des spectres vaguement bluesy ? allez savoir). On se plaint d’un rien, puis rien ne va le feu s’éteint, le vent a encore eu raison de ça, du feu à quoi penses-tu Théo. (Il a écrit ça en deux coups de cuiller à pot, comme on lit un magazine sur les cagoinces.)

03:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 08 avril 2011

Une matinée dans les cordes

    C’est une matinée de quatuor à cordes. Trois de Philip Glass (qui m’agace), par le Kronos Quartet, puis redécouverte des quatuors de Vincent d’Indy, avant les op. 130 et 133 de Beethoven. Je suis déguisé (partiellement) en cowboy car je suis roi de Chenonceau. Mon cheval se nomme Framôme. Ce moment d’angoisse, porté par l’alto et le violoncelle…

Peu à peu je reprends peu à peu pied dans ce site, dans ses projets d’écriture laissés en plan, je renoue avec ces pages grises comme avec une vieille et solide connaissance longtemps perdue de vue. ONZE SIGNES (Nous avons commencé par faire sauvagement l’amour, comme si aucun laps n’avait eu lieu, puis timidement hésitons à retrouver le fil d’anciennes conversations, découvrant de nouveaux horizons des tentations inédites.)

De telles retrouvailles appellent aussi de nouveaux projets, comme ce texte que je veux écrire et publier sur trente-et-une journées (comme, il y a cinq ans, celui sur Beckett). La lenteur vibrante contamine le second violon.

14:21 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 05 avril 2011

Elliott, version 831/1000

    Sa vie n’avait pas de substance, et, même à la chercher dans les musées ou les livres, pas de texture. D’abord, il a choisi, très brièvement, d’intervenir sous le pseudonyme de Musimasque, trop puéril, pusillanime ou pétasse. Puis, il a préféré le sigle (MuMM). Enfin, il s’est décidé pour Matthieu, avec un ou deux t. Et comme, décidément, Matthieu ne recule devant aucun sacrifice pour son grand comeback, il annonce à la cantonade (et neuf jours après le second tour des élections cantonales) qu’il compte désormais collectionner les enregistrements d’œuvres d’Elliott Carter (il est encore en vie), et même (tenez-vous bien) les posséder tous avant la fin de l’année 2014. Je crois qu’il a la fièvre, ce qui ne vous surprendra pas, vous qui, depuis cinq ans, voyez, jour après jour, le bandeau Eau dangereuse à boire.

Des reptiles qui ne servent à rien : ses griffes !

Des mots en bleu (house) ou en rouge barrés de noir (la fameuse histoire de Dédale).

Un œil jaune, au loin : embûches, scandales !

07:44 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 mars 2008

Station balnéaire transformée en citrouille (version 831/1000)

    Un midi ensoleillé d’hiver, une voiture vert pâle s’arrêta près de l’épicerie. Un homme en descendit. Acheta du magret fumé, du camembert et des pommes. Un recueil de poèmes de Rose Ausländer dépassait de la poche gauche de son blouson.

Une femme et son fils, qui jouait sur le terrain du fronton, le virent se diriger vers le cinéma, longer l’office de tourisme. À la boulangerie où attendaient déjà quatre personnes, il a acheté deux baguettes, puis, après s’être attardé quelques minutes à interroger du regard les affiches décolorées, il est reparti vers sa voiture, l’air songeur, inquiet peut-être. Il n’a pas redémarré tout de suite.

Quelques heures plus tard, on l’a retrouvé pendu à un pin, au bord de l’étang de Sanguinet, près d’une plage – comme les autres – déserte. Il avait mangé, sous forme de sandwiches et en un temps que les légistes ont estimé proche du record, la totalité des aliments qu’il avait achetés à l’épicerie.

On n’a jamais rien su de ces détails, dans son village natal.

20:25 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, écriture, littérature

jeudi, 28 février 2008

Gare de Facture (version 841/1000)

[ 20.02.2008. ]

 

    Les pluviers et les goélands dansaient dans les nuages. C’était un désert d’opérette.

Ailleurs. Ornette brandit les bannières. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé les bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, qui n’a pas la saveur des harmolodiques.

L’espace colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, l’orge s’enfonce dans la brume : à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille, le jour enfin se lève.

Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres pluviers gravir les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

16:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, jazz, écriture

lundi, 25 février 2008

Pique, trèfle, ardoise

    La maison du couvreur-zingueur au nom si commun – Martin, le patronyme le plus courant en France, me suis-je laissé dire (encore que les diverses variantes orthographiques Gautier, Gauthier, Gaultier, Gautié etc. cumulent, paraît-il, plus de citoyens que le simple et uniforme Martin) – est assez belle, et amusante, avec les couleurs des jeux de carte qui ornent la toiture (cœur, carreau, pique, trèfle).

 

"Maison du zingueur", 50, rue du Pas Notre-Dame (détail de la toiture) « Un joueur de congas – le pire de tous, c’est Sam – s’est subrepticement glissé dans le quartette de Coltrane. »

 

Ce qui surtout gâche cette maison sise au 50, rue du Pas Notre-Dame, c’est sa situation, justement : la rue est laide, ordinaire, a plain street, avec panneaux d’affichage publicitaire, résidences hideuses, passages pour piétons. Ses alentours sont au-delà du quelconque : avec un grand jardin, quelques arbres pour la séparer de la rue, elle aurait plus d’allure.

 

« Quand j’étais malade, je passais des heures à faire des mosaïques Ministeck, mais au lit, ça n’est guère commode. »

 

03:30 Publié dans Brille de mille yeux, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ligérienne, art, photographie, écriture, fiction

jeudi, 22 novembre 2007

Lettres intimes (version 835/1000)

    Leoš s’envole sur la sifflante – ce long plané de busard au loin en maraude – et déclare, pas décontenancé pour deux sous qu’il y eut, en cette époque tout aussi lointaine que le v allongé du busard, Toit avec maints pigeonsdes toux en fond d’orchestre, qui prirent le large, comme avant encore avant, par boiseries débridées tardivement flétries, dans les broussailles, au détour d’un boqueteau, et firent s’enfuir la biche aux abois, au grand regret des veneurs, quoique gibecières et charrettes fussent déjà pesantes du trophée, après la course de la harde, les frustes brames du dix-cors au lieu même de l’embuscade, tant et si bien que le souffle manqua, et que l’on entendit encore et toujours des toux en fond d’orchestre, déclare Leoš, les jambages arqués désormais surmontés d’une flèche (« il est en érection ! » s’exclamaient les catins) et la bouche ouverte d’hébétude de nouveau agrémentée d’une migration d’oies sauvages au loin, comme antan : des dénominations post-futuristes qui ne servent à rien (du tout).

07:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, écriture

dimanche, 07 octobre 2007

Massacre du vent

    Sneaky. Je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses. Dude. Mon pote t’es trop taré, dixit Lebowski. Oatmeal. Elle s’est étouffée en entendant cette nouvelle effarante, le menton collé contre l’avoine et les mèches pleines de lait éclaboussé. Three Day Sucker. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on m’enverra bon pour le service, à faire crisser la gratte. Greasy spoon. Ce n’est qu’après avoir déplacé le cadavre de la mère que l’inspecteur remarqua la cuillère à porridge grasse de beurre. Whose bag is it. La question allait de soi, pensa l’inspecteur. First kiss. Je me faufile en rasant les murs, je guette et jette de tous côtés le regard, jusqu’à voir ces deux enfants de dix ans, pas plus, qui se roulent, très professionnellement, une pelle. Pick up. À l’arrière, je reprends pile là où je m’étais arrêté : je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses où deux vieillards, expertement, avec l’ardeur des nouveau-nés, se roulent une pelle.

17:40 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, écriture

mercredi, 26 septembre 2007

Éléments du mobilier

    Une crampe passagère (déjà passée) à la cuisse gauche, la flamme allongée de la bougie (dans un verre à pied), le vrombissement parfois ronronnant du frigo, le corps vissé ou rivé à cette table dans la vaste pièce de vie, il ne reste que deux pages sous la couverture rouge. Comme le shampooing qu’Irina a employé pour sa douche tout à l’heure – de marque Iroise (Araïna a passé sa journée à fredonner le refrain d’une chanson un peu bébête de Souchon) – sentait le fluor, elle craint qu’il lui pousse des dents sous le cuir chevelu. Elle fera brûler un cierge à l’ossuaire hollandais de Saint-Penthézec. Irina et Araïna se sont enlacées silencieusement sous la couette, et il reste toujours deux pages (à lire) sous la couverture rouge, et deux mouches près du luminaire violet, et un reflet diffracté dans la vitre du buffet de la cuisine, dans la vaste pièce de vie. Relevée, Araïna cherche à se rappeler le nom complet de l’artiste québécoise dont elle a lu, dans un prospectus quelconque, qu’elle exposait à Quimper : quelque chose Framboise ? Tourne en rond comme dans sa cage un loup à crinière. Elle est entièrement nue, dans la lumière d’hiver. Voudrait pleurer, pour tant de raisons pêle-mêle. Plie.

 

[ 19.08.2007. ]

13:36 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Bretagne, écriture

samedi, 08 septembre 2007

« Le milan blanc est revenu »

    Hier je n’ai rien écrit. J’ai beaucoup lu ; rêvé ou contemplé plusieurs billets, rien écrit. Pour avoir lu le mot poussier dans la traduction française d’Il me faut aimer une pierre (et trouvé une citation de Balzac à l’appui de la définition de ce terme dans le dictionnaire), je me suis décidé ce matin à envisager d’écrire (cet après-midi).

Écrire par ces notes ou billets, quand je croyais y constituer assez solidement une œuvre, aura encore été le prétexte à bribes, fragments désunis, paragraphes au fil de la plume… bref, à la grande vérité de ma vie : velléité.

J’ai songé à me lancer enfin dans un grand livre, mais le projet finit par buter et achopper contre l’expérience passée de tant d’autres grands projets. Il faudrait commencer par la phrase « Le milan blanc est revenu », puis de l’élanion au busard, retrouver la trame de tant de petits souvenirs en marge de la grande histoire. Ah, à quoi bon, si j’en suis incapable ?

En attendant, faute de milan blanc roucoulent les tourterelles.

[03.08.07.]

08:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : Littérature, écriture

dimanche, 02 septembre 2007

Furibarde

    Il faudrait que je me lance sérieusement dans l’écriture d’α & ω, au lieu de toujours tergiverser, temporiser, vaciller. Tout est en chantier, tout en plan. À titre d’exemple, je n’ai écrit que la 1ère des 20 Novionates. La deuxième partie de J’allaite le nouveau Kant traîne lamentablement, comme si c’était grand-chose, franchement, d’aligner des textes comportant cinquante-neuf signes. Je voudrais chroniquer, en quelque sorte, la moitié de ma discothèque de jazz. Non, tout ça ne ressemble à rien. Hier, je crois, je m’amusais à constater que le texte de 1295 signes que je venais de braire avait été écrit peu avant 19 heures 25 et qu’il était donc possible de le publier à cette heure précise là. Ras la coupe, et pourtant les nombres et les mots sont tout autant mon garde-fou que ma folie. Quand aussi écrirai-je des notules sur les poèmes de Guillevic que je relis, plus de dix ans après le temps fort de ma prime passion pour ce grand poète ? Entretemps j’aurai pondu ceci, qui tombe pile.

23:39 Publié dans Fièvre de nombres, Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature, Nombres, Poésie, écriture

mercredi, 15 août 2007

Fables de feu

    Fire Waltz, par le quintette de Dolphy. (16 juillet 1961). Il s’agit d’une de mes compositions favorites de Mal Waldron, et, comme je suis persuadé d’en détenir un enregistrement de Waldron en duo avec Steve Lacy, je cherche frénétiquement dans ma discothèque. Rien, évidemment, même de proche en proche, de clarinettiste en clarinettiste. Ai-je aussi été induit en erreur par les nombreux vinyls écoutés, fin juillet, dans la maison de Chalosse ?

Resterait à clore par un détour côté Mingus, dont j’ai fait mon miel (Fables of Faubus, plus que jamais), au point de rapporter, de Chalosse toujours, six CD de Mingus, qu’il serait temps que je connaisse mieux, avec ce bail qu’on se fréquente, lui et moi.

L’autre jour, baigné d’une lumière pluvieuse, nageant en plein bonheur, je me disais qu’Archie Shepp ni Jimmy Giuffre n’ont joué la valse du feu ou ces fables-là, mais que j’aurais, moi, donné beaucoup pour avoir composé l’un et l’autre de ces hauts morceaux (et savoir les bricoler différemment).

[14 août.]

01:30 Publié dans Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Musique

jeudi, 14 juin 2007

Ces temps-ci

    Au mépris des moustiques – dont je doute qu’ils fassent cohorte, entre les flots de kérosène et la ténacité des giboulées pugnaces de ce mi-juin – et au péril de mon labeur – peu passionnant ces temps-ci – j’ai ouvert en grand la fenêtre sur la rue et ses bruits étouffés, le cliquetis des gouttes déjà mortes qui frétillent le long des thuyas et des lampadaires, et je regarde le ciel pétrole entre les pavillons, strié de fils électriques et téléphoniques, à peine entaché par le halo du réverbère de la rue Francis-Jammes. Il y a vingt photographies magnifiques à inventer ici et maintenant, mais je préfère laisser mon œil les convoquer puis les défaire, en un battement de cils tout d’évanescence, et regimber plutôt en moi le mouvement de l’écriture, très ramassé ou refoulé ces temps-ci, comme on invente un passant mystérieux sur un trottoir désert, comme on laisse monter d’immenses vagues aux rouleaux terribles sur un lac de montagne dont le bleu malsain pourtant à lui seul nous enchante.

23:15 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 02 avril 2007

Inuit plu

    Il faisait ¡ quand nous avons écrit cela jouant tarot c’était simultané et l’imparfait, loin d’être de mise ­­® vite un dé mineur ! ®, était de convention ¢ trop chaud dans la voiture 5, où il avait trouvé une place assise avant de payer son billet auprès du contrôleur au tarif de bord Õ vous étiez dans la Clio, et je m’en suis arraché, persuadé que j’allais rater même le marchepied Ö, et, sous le coup de cette chaleur, il avait préféré se rendre dans l’espace entre deux voitures Ü plateforme, ça s’appelle Û, où la température était beaucoup moins étouffante et où se calant, à moitié allongé, sur l’un des spacieux porte-bagages – les barreaux lui sciant les fesses – il avait pu poursuivre sa lecture, enfin à son aise. Il ¤ elle ne renonce pas à cette convention factice / elle a fini par inscrire un point et commencer une nouvelle phrase / elle ? ¥ en avait conclu que, pour un trajet bref, il lui importait plus de pouvoir respirer que de ne pas se disloquer le corps contre du métal froid.

15:15 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature, écriture, Poésie, Cinéma, Jazz, Train, Pronoms

dimanche, 04 mars 2007

« semblable phrase en semblable situation »

    Une fois Dans la maison… écrit, il était six heures moins le ¼, et très vite je retrouve le texte en question, très long. Il se trouve dans un document Word, à la date du 19 juillet, s’intitule Méandres du mercredi, à l’aube, et je ne sais plus si je l’ai à la fin publié.

Ici, comme je l’écrivais alors, je me connecte rarement, un jour sur deux au plus, et je n’ai d’autre recours, que d’effectuer des recherches dans les archives de mes textes sous Word (dossier Writings, sous-dossier Blog, sous-sous-dossier MuMM), où ne trouve aucun des textes écrits en ligne, mais seulement ceux que je « prépare » sous traitement de texte. Aucun moyen, non plus, de vérifier les archives de MuMM en ligne, sauf à attendre la prochaine connexion.

Dois-je l’écrire enfin (en Palatino 12), ce texte de juillet, écrit aussi entre cinq et sept heures du matin, s’il ne raconte à peu près rien, m’a, à la relecture, beaucoup intéressé. Irai-je jusqu’à vous conseiller de le relire, intrépides mais fidèles lecteurs ?

17:55 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, écriture

dimanche, 28 janvier 2007

Ģŷpầếŧệş

    Samedi a passé la promesse des fleurs. Pourtant encore les tulipes, roses et crème, même si elles ploient un peu, quoique l'eau fût renouvelée, offrent au regard le trident à six pointes de leur pistil. Maintenant aussi ce sont les Klavierstücke op. 118 & 119 de Brahms, merveilleux, sous les doigts d'Idil Biret : les puristes disent, écrivent à qui mieux mieux qu'elle est nulle ; certes je n'y connais rien, mais ça me semble curieux.

Samedi a passé la promesse des fleurs, et encore une écoute éblouie de la Turangalila, comme une amarre à l'amour, comme la joie chamarrée, dans les brumes du soir naissant qui n'a cessé de se prolonger, aux vapeurs du café, du silence. Le chat noir reflets bruns a fait la fine bouche en passant près du plat avec restes copieux des maquereaux, l'air de dire qu'on ne l'y prendrait pas, à ces nourritures rustiques ou clochardes.

Le Scherzo op. 4 n'est pas mal non plus, un peu appuyé, orageux (mais il faut des orages).

A Flor do Mar : hier soir ; une autre fois.

11:55 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Musique, Cinéma, écriture

lundi, 15 janvier 2007

Hope Ring True

    Des monceaux de poussière et des amas de boîtes de conserve traînent dans mes rêves, y mêlent leurs sales odeurs, comme je sens venir à moi la nuit le long de la voie ferrée, comme un nuage passe dans les yeux de l’enfant puni, et le miroir encore se ternit de poussière, et d’odeurs rances, de tristes rancœurs, comme la nuit nous environne d’un châle ténébreux, vertigineuse absinthe, à effleurer de tous bouquets la saveur, et encore les mouflons descendent en cascade aux yeux de promeneurs perdus dans les alpages, les isards prennent la tangente sans tambour ni trompette, comme alors que j’écris deux puis trois cordes pincées tourmentent le crépuscule, et dans les yeux des ténèbres je me retrouve, déraille, pour qu’enfin surgisse, jaillisse peinturlurée la montagne nauséabonde et poreuse qui troue le ciel comme un désert de neige, et à force de percer le ciel de cuivre tabac, la pointe du pic découvre d’autres paysages, d’autres rivages, des mers abandonnées, au creux même des alpages.

 

[13 janvier, prima hora, dans le TGV]

10:10 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Jazz, écriture

lundi, 25 décembre 2006

Express de 6 h 41

    Un café, pour se dégager. Se déprendre, mais de quoi, je vous le demande. Cela fait bientôt une semaine que je suis grabataire, dans un sens qui n’a rien de métonymique, ni, donc, de conventionnel. (J’en mettais trois n à conventionnel. Maintenant les doigts me manquent.) Dans le vieux lit défoncé du rez-de-chaussée, à même le matelas, sous une couette repliée en deux, le reste de la couche occupé non par l’âme sœur mais par tout un fatras (livres en cours, autre paire de lunettes, les deux volumes de la thèse – tout récemment soutenue & passionnante, foisonnante – de G.C.), ainsi ai-je, encore cette nuit, (peu) dormi.

Depuis deux jours, ayant enfin trouvé le temps de me plonger dans le tome II de ses Œuvres, je découvre des textes superbes de Michaux, comme les Quatre cents hommes en croix, un texte non conservé dans l’édition finale d’ Ici Poddema (page 139 dans le Pléiade), ou encore « Arriver à se réveiller » (Passages). OUI, PENDANT CE TEMPS, PYNCHON PIÉTINE.

Longue haleine, lecture.

06:55 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne, écriture

lundi, 20 novembre 2006

Vitraux, version 556/656

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     Maintenant que l’on y repense, on entrevoyait sur la première photographie, à travers les vitraux recolorés, les ombres fastueuses de la collégiale Saint-Ours.

Le roi allègrement s’en bat l’œil.

(Qu’on soutire au corbeau du rêve des croassements qui eussent pu illuminer la nuit, cela est très surprenant.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce champ de ruines (un champ de mines). Ils s’envolent en noirs nuages, célestes plumes qui donnent l’image, finement ciselée, de l’artiste croquant ses crayons avant de les tailler, encore et encore.

L’un d’entre eux freux m’assène qu’il fut un temps où j’étais encore le souverain.

10:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Photographie

lundi, 13 novembre 2006

Chiens de Langeais (version 834/1000)

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    Que regarde-t-il ? Rien. L’oreille tendue, aux aguets sur la tenture, il écoute.

Féru de chasse à courre et de ses fastes tonitruants, il écoute Wood Flute Song, par le quartette de William Parker (album Sound Unity, 2005).

Taïaut, semble lui lancer le saxophone endiablé. Faut-il  suivre les avis du Malin ? s’interroge, inquiet, le chien au port altier.

Ai-je déjà dit que le saxophone était un des instruments dont je ne joue jamais ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme je respecte leurs remontrances, et puis j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, on sous-entend Caravan.

16:40 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature, Ligérienne

samedi, 14 octobre 2006

The : Sickle :: Side ::: of :::: the ::::: Moon

    Ces derniers jours, j'ai manqué de temps pour écrire, et même pour lire. J'ai surtout, depuis mardi, fait mes délices du tome 5 de la correspondance de Virginia Woolf (dans l'édition dirigée par Nigel Nicolson et publiée à la fin des années 1970 par The Hogarth Press (évidemment)). Le style, c'est l'homme la femme, et mieux encore, on la rencontre à chaque détour, au coin de chaque phrase, avec ses promesses et ses mesquineries, sa franchise et ses obtusions. Le style porté au corps d'une vraie écrivaine (si à la féminisation je cède) donne une couleur incomparable à la moindre minute passée en sa compagnie. Loin d'être inconditionnel de Virginia Woolf (mais admirateur forcené d'Orlando et de To the Lighthouse), je retrouve dans ses lettres ce qui me plaît chez elle: ce mélange d'âpreté et de finesse qui est sa marque. Aurai-je, dans les jours qui viennent, le temps de citer certaines lettres, certains passages, certains forages particulièrement remarquables? Disons que je le prendrai.

17:22 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

dimanche, 17 septembre 2006

Ross :: Loiterature :: Chambers

    Cinq heures cinquante. Nuit courte, trop courte. Quatre heures de sommeil, ou trois, c'est trop peu. Hier soir, ne parvenant pas à m'endormir, j'ai eu la mauvaise idée de me plonger dans le premier  chapitre (ou plutôt, la première Préface) de Loiterature, un essai de Ross Chambers. La critique comme je l'aime, n'en déplaise à Pierre Jourde : solidement  théorique, pleine d'humour, pourtant sans effets de manche. Aussi étais-je, quoique fatigué, excité comme une puce, au point même, le livre refermé & éteinte la lampe, de tourner virer dans mon lit à me demander comment je traduirais telle ou telle phrase, ou quand j'aurais le temps de lire tel livre dont il est question, pour ne rien dire de la traduction du concept éponyme, mot-valise forgé à partir du verbe loiter (vagabonder, errer sans but, baguenauder...) et de literature, bien entendu.
Curieuse est la façon dont me hante de plus en plus l'idée même de traduire, sans parler des questions ou des problèmes de traduction eux-mêmes... 

06:31 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

mardi, 29 août 2006

Américanophobie très modérée

Lundi après-midi.

    Un matin que je relisais quelques explications oiseuses au sujet de mes poussées de fièvre, je me suis dit : mon gars, t'as rudement bien fait, car même moi j'avais déjà oublié ça. Du blog comme aide-mémoire. (Par ailleurs, la cuisine ici n'est pas petite. Elle est américaine, ce que je n'aime pas. Enfin...)

Or, Petits galets, le texte que je viens d'écrire, et dont j'ai prévu la publication pour la nuit à venir, me turlupine : quand je l'ai passé au crible de l'outil "Statistiques" de Word, je me suis aperçu qu'il respectait, au signe près et sans que j'eusse besoin de retrancher ni d'ajouter même une virgule, les règles de la rubrique 410/500 (en ne tenant pas compte de la mention "Lundi après-midi, encore et toujours").

Pour vous tous, absolus insomniaques, si vous avez suivi l'évolution de mes pattes-de-mante (expression plus élégante que les habituelles pattes-de-mouche), blanche la nuit s'achève, et il ne faut pas espérer vous parler de coup de bol ni de voie lactée. C'est dommage.

07:25 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 22 juin 2006

Newton hausse le ton

    Tomber de haut. Se raser pendant le troisième mouvement de la Sonate n° 9 KV 311. Monter hardi la garde. Sur toutes les photos, maintenant, s’impose un double menton. Finir par se voir comme un personnage tiré d’un roman de Dickens. Avoir des arguments en béton. Mettons de côté nos querelles. Manquent les rouflaquettes, qui donnent son nom à une célèbre pâtée pour chats. Mettons à point nos kyrielles. Le chinchilla grignote ses raisins secs. De Kaprekar il n’est plus question. Je fais le tour du quartier, avec ses maisons toutes semblables. Ignoriez-vous que kyrielle rimait avec raisin sec ? Par quel détour, n’assone ni n’assomme. Qu’en dit Émile ? S’en fout la mort. L’horizon s’assombrit, car dans le bassin je tourne en rond, à chercher ce que signifient les mots branchie ou grignelle, depuis longtemps disparus de mon vocabulaire. Je ne suis pas de vos zoïles. Les animaux (seraient-ce des gazelles ?) courent, gambadent, en un singulier collectif. Menton et joues glabres, that’s nice.

15:16 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1)

Énigme

    Je ne sais ce que signifie, dans mon logiciel de traitement de texte, le très léger soulignement qui consiste en sept ou huit microscopiques points rouges et se place sous deux lettres d’un mot par ailleurs irréprochable ; d’ailleurs, ce soulignement extrêmement discret n’a rien de commun avec le soulignement plein qui signale soit une erreur typographique supposée (en rouge) soit une faute de grammaire le plus souvent imaginaire (en vert).

Pour en revenir à l’énigmatique soulignement minuscule et pointilliste, dans le mot épisode, les lettres o et d sont systématiquement affublées de ces micro-points.

04:15 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 20 juin 2006

Où bûches

    De rares fleurs de tilleul sont prises dans mes cheveux rares, et les souches gisent là, près du gouffre auquel les a arraché la main du voisin, armée d’une tronçonneuse puis d’une cognée. Avec mon fils, qui avait entrepris cela par jeu puis a fini par suggérer de ne faire qu’un seul tas immense, j’ai ramassé les réseaux de branches émondées – branches de prunus, d’érable, de tilleul. Ce faisant, j’ai hérité, dans les brins ligneux qui me tiennent lieu de cheveux, de fleurs de tilleul qui sont venues orner ma tignasse d’une façon qui n’est pas sans rappeler – à condition de faire un bel effort d’imagination – certaines représentations allégoriques du Quattrocento. Passant, au-dessus du clavier, ma main droite dans ma chevelure, j’ai fait pleuvoir deux fleurs rescapées, qui sont tombées, l’une près de la zone tactile de navigation, l’autre entre le F et le G. Les souches rêvassent au bord du gouffre, et j’entrevois des étendues de fougères, où je dormirai trois jours d’affilée, cet été.

08:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1)