Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 18 janvier 2008

Allô

Comme le cœur bat la chamade, le sommeil a ses bourrasques. Tartarin n’est pas Turlupin, n’en déplaise à Leo. Quoi, passer sous Acrobat c’est pas le Pérou, tu te fous de moi ? La danseuse de corde avait les pieds arqués, de tant de contorsions. Il tombe toujours des hallebardes, aussi dans mes rêves les plus futiles. Dans la gare déserte de cette petite ville allemande pourtant très touristique, nous avions si chaud, et la Mineralwasser à goût d’aspirine désaltérait si peu que tu avais siroté un quart de litre de lait dans une boîte cartonnée. La strip-teaseuse était venue chercher son cachet. Pourquoi, dans Tokyo Eyes, avoir choisi de faire chanter, à l’adolescente japonaise, Lola de Gainsbourg ? La prochaine fois, ras-le-bol, je loue une caisse chez Ada. Offusquée de peu de chose, la comtesse n’abhorrait rien tant que les calembours et les contrepèteries. Bzz, bzz, je suis de la secte d’Épicure.

lundi, 26 novembre 2007

Trop d’erreurs parfaites

    « Trop de perfection est une erreur » dit – en espagnol – le personnage principal du western déjanté lorgnant vers la série Z El Topo, dont je ne sais s’il s’agit d’une parodie par anticipation de High Plains Drifter ou d’un hommage appuyé à Théorème, mais qui, dans son délire suranné, est tout à fait distrayant (c’est déjà ça).

Ce même jour – coïncidence absolue – ma compagne a acheté Le Clown frappeur, bande dessinée dont Alejandro Jodorowski est le scénariste / dialoguiste. « Trop de perfection est une erreur » disait – en espagnol et en 1970 – Alejandro Jodorowski. Aux Amours jaunes, j’ai acheté le fort volume des poésies complètes de Jean Sénac (où se trouvent quelques scories mais beaucoup de pépites).

Tout est sec dans ce désert, on vous l’avait dit : pas d’ambages. (Les g, les j, et aussi les z en cursive manuscrite pleuvent.) La frénésie christique du Mexique cinématographique (et non du cinéma mexicain) est aussi l’un des thèmes de Mantra (de Rodrigo Fresan). Justement, à ce moment même, la naine déroule le parchemin.

Trop d’erreurs parfaites...

dimanche, 07 octobre 2007

Vent du sarcasme (version 721/869)

    Je me faufile en rasant les murs, je combine dans les coulisses. Mec t’es trop taré, dixit L. Elle s’est étouffée en entendant cette nouvelle effarante, le menton collé contre l’avoine et les mèches pleines d’éclaboussures de lait. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on me dira bon pour le service, à faire crisser la gratte. Ce n’est qu’après avoir déplacé le cadavre que l’inspecteur remarqua la cuillère à porridge grasse de ghee. La question allait de soi, pensa l’inspecteur. Je me faufile en rasant les murs, je guette et regarde de tous côtés, jusqu’à voir ces deux enfants, de dix ans pas plus, qui se roulent, très professionnellement, un joint. À l’arrière, je reprends pile où je m’étais arrêté : je me faufile en rasant les murs, je combine dans les coulisses où deux vieillards, expertement, avec l’ardeur des nouveau-nés, se roulent une pelle.

19:00 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Rock, Cinéma, écriture

lundi, 02 avril 2007

Inuit plu

    Il faisait ¡ quand nous avons écrit cela jouant tarot c’était simultané et l’imparfait, loin d’être de mise ­­® vite un dé mineur ! ®, était de convention ¢ trop chaud dans la voiture 5, où il avait trouvé une place assise avant de payer son billet auprès du contrôleur au tarif de bord Õ vous étiez dans la Clio, et je m’en suis arraché, persuadé que j’allais rater même le marchepied Ö, et, sous le coup de cette chaleur, il avait préféré se rendre dans l’espace entre deux voitures Ü plateforme, ça s’appelle Û, où la température était beaucoup moins étouffante et où se calant, à moitié allongé, sur l’un des spacieux porte-bagages – les barreaux lui sciant les fesses – il avait pu poursuivre sa lecture, enfin à son aise. Il ¤ elle ne renonce pas à cette convention factice / elle a fini par inscrire un point et commencer une nouvelle phrase / elle ? ¥ en avait conclu que, pour un trajet bref, il lui importait plus de pouvoir respirer que de ne pas se disloquer le corps contre du métal froid.

Pin lutin

    Onze heures du soir.

Me voici guetté par l’insomnie, ne sachant par où commencer – une des nombreuses notes de lecture projetées qui s’entassent ? – recopier au propre les billets jetés sur un bloc-notes Tulip Inn, samedi durant ? On ne devrait pas boire tant de thé, me glisse la petite voix fureteuse, avec un billet aller pour le Purgatoire. Ce soir c’était Solaris, celui de Soderbergh,  toute petite chose.

10:10 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Cinéma, écriture

dimanche, 28 janvier 2007

Ģŷpầếŧệş

    Samedi a passé la promesse des fleurs. Pourtant encore les tulipes, roses et crème, même si elles ploient un peu, quoique l'eau fût renouvelée, offrent au regard le trident à six pointes de leur pistil. Maintenant aussi ce sont les Klavierstücke op. 118 & 119 de Brahms, merveilleux, sous les doigts d'Idil Biret : les puristes disent, écrivent à qui mieux mieux qu'elle est nulle ; certes je n'y connais rien, mais ça me semble curieux.

Samedi a passé la promesse des fleurs, et encore une écoute éblouie de la Turangalila, comme une amarre à l'amour, comme la joie chamarrée, dans les brumes du soir naissant qui n'a cessé de se prolonger, aux vapeurs du café, du silence. Le chat noir reflets bruns a fait la fine bouche en passant près du plat avec restes copieux des maquereaux, l'air de dire qu'on ne l'y prendrait pas, à ces nourritures rustiques ou clochardes.

Le Scherzo op. 4 n'est pas mal non plus, un peu appuyé, orageux (mais il faut des orages).

A Flor do Mar : hier soir ; une autre fois.

lundi, 01 janvier 2007

Vol d’aronde

    Des oronges à seize euros le kilo, un rêve. Charles Chaplin mange un citron, tout aussi facétieusement procède au montage. Je plaçai ma caméra au haut de la colline, sans dispositif de travelling ni autre, de sorte que les acteurs fussent obligés de se plier à mes ordres quant à leurs déplacements. Cela donnait à leurs mouvements une allure raide, qui était ce que je recherchais. Le tournage dura deux heures, pour douze minutes de film ; je finis par en couper près de la moitié au montage, et la scène reste l’une des plus célèbres, par ces années-là. Après le tournage, toujours je le voyais peler une orange, la découper en six quartiers et la manger mi-goulûment et aussi avec une grande componction dans les gestes. Rêve.

 

(Liens ajoutés le 11.01.2007.)

06:00 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Littérature, écriture

mardi, 07 novembre 2006

O Ultimo Mergulho

    Que choisir - des deux danses de Salomé, de l'échappée dans les tournesols, du très surprenant début "réaliste", du couple allégorique formé par Eloi et Samuel, des flamants de Hölderlin, du visage bouleversant de Fabienne Babe - pour évoquer le film de Joao César Monteiro, O Ultimo Mergulho ?

Le Dernier plongeon : rien n'est dernier, rien n'est donné, puisqu'on ne saute jamais deux fois dans la même eau saumâtre. (Port de Lisbonne. (Tramways de Lisbonne au début des années 1990 : vieilles impériales en boîtes de sardines et publicités pour Carlsberg.))

C'est, évidemment, un film bouleversant, mais tous les films de Joao César Monteiro sont bouleversants.

Dans le glissement de la danse "musicale" de la Salomé brune à la danse muette de la Salomé blonde, se joue le dénudement liquide du silence, jusqu'au dénouement, stricto sensu. Répétition, mue, mutité. Les tournesols offrent autant de visages multiples, qui viennent sauver le spectateur de la confrontation au seul visage de la danseuse dédoublée. (Je charabie, mais c'est un film magnifique.)

On peut dire aussi : Joao César Monteiro est un obsédé de la chatte. Autre façon de dire Salomé féline.

Lors de la scène en extérieur, où le groupe des cinq se retrouve mêlé à la fête de Saint-Antoine, dans cet immense escalier rétif aux talons hauts et aux jupes serrées des prostituées, on aperçoit furtivement le cinéaste lui-même, dissimulé dans un coin de l'écran, à la manière d'Alfred H. (ou de Jean de Dieu!) : on le voit se saisir de quelques feuilles de papier hygiénique, à même un volumineux rouleau, puis se tourner vers le groupe des cinq, qu'il lorgne avant d'entrer dans les cabinets publics. Le cinéaste s'efface du plein air pour pénétrer au coeur de l'intimité la plus physique, du monde public vers l'univers privé (secret/scatologique).

 

11:55 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

mardi, 17 octobre 2006

Raymond van der Uys

Comme Une famille parfaite est un film réalisé par les auteurs de Dancing, dont j'avais d'ailleurs (brièvement) dit du bien dans ces carnets, je m'apprête à le regarder en direct sur Arte. Or, je m'aperçois qu'une nouvelle fois, mais tout à fait inexplicablement, Arte est en allemand. Je ne veux pas dire que je suis tombé sur un programme en allemand et que les sous-titres n'apparaissent pas : il s'agit de la version doublée ou surdoublée en allemand. Ainsi, à l'instant, l'annonceuse française parlait distinctement en français, mais une voix allemande la recouvrait !

Cela ne me gêne pas, en soi, de regarder un téléfilm français en allemand, quoique je préfère la V.O., y compris quand il s'agit de ma langue maternelle (!), mais ce qui me turlupine, c'est que ce problème, qui s'était déjà posé (et avait duré une bonne quinzaine de jours) est resté inexpliqué par les techniciens de SFR et de Ma Ligne TV. Nous n'avons la télévision que depuis un an (onze mois, en fait), et nous ne la regardons presque jamais, ce qui explique notre manque de pugnacité auprès du service clients... mais tout de même...!

 

Une petite fille noire se lève la nuit, et voit un énorme ours blanc monter l'escalier. Un ours brun la saisit dans ses griffes. Elle rit aux éclats. Les volets ne sont toujours pas fermés. Par le hublot de sa chambre, elle voit s'éloigner les deux ours, sous la neige. Amour d'une musique pleine de menaces et de promesses. (Déjà dans Dancing.) Un avion s'éloigne, lui aussi, dans un ciel nuageux.

 

(Quel est le titre de ce roman de Richard Powers, déjà ? Ce film m'y fait penser.) ....................... Le thème du double père vous obsède, Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic ! ......................... Plowing the Dark : voilà ! (Mon préféré avec Prisoner's Dilemma.)

23:13 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Film, Littérature