Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 19 mars 2008

Station balnéaire transformée en citrouille (version 266/313)

    Boulangerie bondée

– il n’y a ailleurs âme qui vive – : l’air

songeur il ressort,

contemple le fronton, les

affiches décolorées, un

recueil de Rose Ausländer (et ses provisions) à la main, ne

redémarre pas tout de suite :

on l’a retrouvé pendu à un pin

sec, noueux, robuste, gavé de

sandwiches engloutis

en un temps record.

Station balnéaire transformée en citrouille (version 831/1000)

    Un midi ensoleillé d’hiver, une voiture vert pâle s’arrêta près de l’épicerie. Un homme en descendit. Acheta du magret fumé, du camembert et des pommes. Un recueil de poèmes de Rose Ausländer dépassait de la poche gauche de son blouson.

Une femme et son fils, qui jouait sur le terrain du fronton, le virent se diriger vers le cinéma, longer l’office de tourisme. À la boulangerie où attendaient déjà quatre personnes, il a acheté deux baguettes, puis, après s’être attardé quelques minutes à interroger du regard les affiches décolorées, il est reparti vers sa voiture, l’air songeur, inquiet peut-être. Il n’a pas redémarré tout de suite.

Quelques heures plus tard, on l’a retrouvé pendu à un pin, au bord de l’étang de Sanguinet, près d’une plage – comme les autres – déserte. Il avait mangé, sous forme de sandwiches et en un temps que les légistes ont estimé proche du record, la totalité des aliments qu’il avait achetés à l’épicerie.

On n’a jamais rien su de ces détails, dans son village natal.

Station balnéaire transformée en citrouille (version 1110/1333)

    Un midi ensoleillé d’hiver, une voiture vert pâle s’est arrêtée près de l’épicerie. Un homme en est descendu, qui acheta du magret fumé, du camembert et des pommes avant de demander le chemin de la boulangerie. Tandis qu’une femme et son fils jouaient sur le terrain du fronton – l’enfant faisait du vélo et la femme lui courait après en l’acclamant – il s’est dirigé vers le cinéma, a longé l’office de tourisme, tous deux fermés bien sûr. À la boulangerie, où – curieusement tant la petite ville semblait déserte – attendaient déjà trois personnes, il a acheté deux baguettes, puis, après s’être attardé quelques minutes à interroger du regard les affiches décolorées, les lambeaux de nuages gris, la peinture écarlate du fronton, il est reparti vers sa voiture, l’air songeur, inquiet peut-être. Il n’a pas redémarré tout de suite.

Quelques heures plus tard, on l’a retrouvé pendu à un pin robuste quoique calciné, au bord de l’étang de Sanguinet, dont les flots désespérément bleus baignaient les plages désertes. Il avait mangé, sous forme de sandwiches et en un temps que les légistes ont estimé proche du record, la totalité des aliments qu’il avait achetés ce midi-là à l’épicerie. Un recueil de poèmes de Rose Ausländer dépassait de la poche gauche de son blouson.

On n’a jamais rien su de ces détails, dans son village natal.

17:23 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction

Station balnéaire transformée en citrouille (version 1080/1295)

    Un midi ensoleillé d’hiver, la voiture vert pâle s’est arrêtée près de l’épicerie. Un homme en est descendu, qui acheta du magret fumé, du camembert et des pommes avant de demander le chemin de la boulangerie la plus proche. Tandis qu’une femme et son fils jouaient sur le terrain du fronton – l’enfant faisait du vélo et la femme lui courait après pour l’encourager – il s’est dirigé vers le cinéma, a longé l’office de tourisme, tous deux fermés bien sûr. À la boulangerie, où – curieusement tant la petite ville semblait déserte – attendaient déjà trois personnes, il a acheté deux baguettes en profitant d’une promotion, puis, après s’être attardé quelques minutes à interroger du regard les affiches décolorées, les lambeaux de nuages gris, la peinture écarlate du fronton, il est reparti vers sa voiture, l’air songeur, inquiet peut-être. Il n’a pas redémarré tout de suite.

Quelques heures plus tard, on l’a retrouvé pendu à un pin robuste quoique calciné, au bord de l’étang de Sanguinet, dont les flots désespérément bleus baignaient les plages désertes. Il avait mangé, sous forme de sandwiches et en un temps que les légistes ont estimé proche du record, la totalité des aliments qu’il avait achetés ce midi-là à l’épicerie.

On n’a jamais rien su de ces détails, dans son village natal.

 

[Série de textes écrite le 21 février dernier.]

15:22 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fiction, écriture

vendredi, 29 février 2008

29 fées vrillées

    * Fonte

* Ottomane

* Trara !

* Un peu de lecture

* Coiffes montagneuses de Bath

* Mines minuscules

* Billy Boy (version 301/361)

* Pique, trèfle, ardoise

* 1625 - The Inch Worm

* Michel Butor

 

12:00 Publié dans Clés du sol | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fiction, écriture

jeudi, 28 février 2008

Gare de Facture (version 1089/1295)

    Les gravelots et les goélands dansaient dans les nuages, à moins qu’on ne crût les voir nager à la surface des vaguelettes, dans la rade. De toute manière, peu importait, c’était un orage d’opérette.

Ornette brandit les bannières, l’orage de tomber en miettes. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé leurs bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées, malades peut-être. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, et sans la saveur des envolées harmolodiques.

L’espace constitué de milliers de minces points blancs colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles de brume, puisque le jour enfin se lève, à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille.

Un envol lave l’air. Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, d’autres nuits à pleurer les embrassades, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres gravelots griser les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

Gare de Facture (version 318/381)

20.02.2008., toujours ]

 

Le bassin d'Arcachon, & port de pêche

    Ornette brandit les oriflammes, l’orage de tomber en miettes. Le jour soupèse Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé ; l’anarchie règne ; seul un quartier a gardé une part de splendeur harmolodique. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles d’écume.

mercredi, 27 février 2008

Gare de Facture (version 410/500)

    Ornette brandit les oriflammes, et l’orage tombe en miettes, cendres pour branches.

Le jour se lève sur             Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé, bien sûr ; l’anarchie règne dans la station balnéaire ; seul un quartier, ou deux, a gardé une part des tonalités harmolodiques.

Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel benzène dorment d’un sommeil tardif, à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune qui luit aux paupières lourdes. Le seigle s’envole en feuilles de papier d’écume.

23:23 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, écriture

Dans la pâleur des unissons

[ 17.02.2008. ]

 

    Dans la pâleur des unissons. Ce matin, tôt, profitant d’un accès inattendu à Internet, je consultai rapidement ma messagerie électronique, et, en contrôlant aussi les dernières photographies publiées sur FlickR, je constatai que Renaud Camus s’était rendu, en juillet dernier, sur les traces de William Beckford, à Bath. Quelques heures plus tard, à peine, j’ouvris un livre à la couverture rouge qui traînait dans la bibliothèque de mes parents, La Taverne du doge Loredan : dès la première page, il y est question de William Beckford.

Vathek et Woyzeck se battent dans un duel au poignard sépharade.

Dans Child of God, un enfant arrache, de la bouche, une patte d’oiseau vivant. « It’s his to kill if he wants to... »

Féline, la déesse Bastet veille sur les coïncidences littéraires.

 

13:13 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fiction, littérature

Fonte

[ 14.02.2008. ]

    Dans l’âtre sifflent les bûches ; bien sûr, il en est toujours ainsi. Le sifflement même désigne la chaleur de l’hiver, évoque les gros romans riches en rebondissements lus lors des veillées, le cliquetis des pincettes et l’odeur de cendre chaude des tisonniers. Même les vieilles paysannes qui ramassent les fagots et les lient n’ont rien de pareil, pour les images d’Epinal. Alors, les bûches sifflent désespérément dans l’âtre, sur la plaque de fonte, face aux jours lunaires.

lundi, 25 février 2008

Pique, trèfle, ardoise

    La maison du couvreur-zingueur au nom si commun – Martin, le patronyme le plus courant en France, me suis-je laissé dire (encore que les diverses variantes orthographiques Gautier, Gauthier, Gaultier, Gautié etc. cumulent, paraît-il, plus de citoyens que le simple et uniforme Martin) – est assez belle, et amusante, avec les couleurs des jeux de carte qui ornent la toiture (cœur, carreau, pique, trèfle).

 

"Maison du zingueur", 50, rue du Pas Notre-Dame (détail de la toiture) « Un joueur de congas – le pire de tous, c’est Sam – s’est subrepticement glissé dans le quartette de Coltrane. »

 

Ce qui surtout gâche cette maison sise au 50, rue du Pas Notre-Dame, c’est sa situation, justement : la rue est laide, ordinaire, a plain street, avec panneaux d’affichage publicitaire, résidences hideuses, passages pour piétons. Ses alentours sont au-delà du quelconque : avec un grand jardin, quelques arbres pour la séparer de la rue, elle aurait plus d’allure.

 

« Quand j’étais malade, je passais des heures à faire des mosaïques Ministeck, mais au lit, ça n’est guère commode. »

 

dimanche, 24 février 2008

1625 - The Inch Worm

[ 13.02.2008.*]

 

    Cinq biches qui traversèrent juste avant la maison neuve – la maison m’as-tu-vu de style floridien, avec ses palmiers rabougris, son portail à double blindage – ouvrirent le bal du mercredi avant les premiers gestes ordinaires : courses à la supérette, détour par le boucher, baguette bien cuite et tarte aux pommes chez Niffus, sans oublier le journal dont la vendeuse n’annonce même pas le prix car elle s’imagine qu’on l’achète tous les jours et que les 85 centimes sont déjà prêts.

 

Le soleil finit par se lever, la brume froide évanouie.

 

 

 

[ * comme tous autres publiés ce 24 février ]]]]]

18:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Jazz, Landes

Tic-tac

    Elle n’a pas voulu prendre la mouche. Autant dire que, de son côté, il a raté le coche. Après avoir apposé le nombre de croix requis dans les cases prévues à cet effet, nous sommes allés nous promener, voir les quartiers défavorisés de la ville, leurs églises bombardées, puis, de retour à l’hôtel, avons bu de la tequila jusqu’au petit matin. J’ai des diplômes, de nombreux diplômes, mais à quoi bon, si je chôme ? Pour ses emplettes, que ce fût auprès du vieil affineur au sourire en coin ou à l’étal superbement fourni du grand type grisonnant en blouse bleue, il préférait toujours choisir un Langres, un Munster, un Vieux Lille ou un Curé nantais. Sa voix semblait fêlée, signe qu’elle n’avait pas souhaité se fâcher.

samedi, 23 février 2008

Ton chandail à l’étage

[13.02.2008.

    Invitée à la danse des scolopendres, l’écuyère n’a pas mâché ses mots. Dans la vallée de l’Ouche, n’omettez pas de visiter la superbe abbaye de la Ferté-Dieu. La scène la plus drôle de Chat noir, chat blanc est aussi la seule dont je me souvienne. Après cet échec mémorable, que dis-je, ce total râteau, il va bien devoir se rabattre sur la petite Bulgare (qui n’est pas si laide). Tu as dû oublier ton chandail à l’étage.

lundi, 11 février 2008

... à pic (version 355/430)

    Il semble que je deviens fou du quatorzième Quatuor à cordes de Beethoven. On fait pire comme folie, et d'autres m'ont précédé, je pense. D'autres (folies) m'ont passé. Je les regrette, pierre à pierre.

Se dire à chaque instant que le sentier se crevasse, c'était sa démence à lui, et il avançait, non à tâtons, mais à franches enjambées, certain à chaque pas de sentir le sol se dérober, d'aller droit à la catastrophe (et à pic).

dimanche, 10 février 2008

Hardimanche

    Il ôta son chapeau et s'avança doucement.

L'oiseau, était-ce un pigeon ou une colombe (elle avait appris qu'il y avait des colombes dans la région), traversa le ciel, sa couleur effacée par le crépuscule.

Derrière, il y avait une grange. Des silhouettes de croque-morts qui sortent d'une maison, une nuit pluvieuse, en portant le cercueil de ce pauvre Monsieur Yipe. Debout sur la place, un prophète levait les bras pour haranguer la foule des mendiants. Tout ça, c'est à cause des péchés de nos mères.

Il avait tiré à pile ou face et il n'était pas question de remettre en cause l'arrêt du destin.

Au début, il m'arrivait de laisser des messages dans la rue.

 

samedi, 09 février 2008

(Tout attendra, alors.)

    Des centaines d'autres projets aventureux me taraudaient l'esprit, mais, comme le corps ne tenait pas le rythme, je me suis simplement retrouvé face au petit tabouret de bois clair, juste avant minuit, à griffonner quelques menues griffures, histoire d'écorcher les peaux mortes du calendrier - de corner, avec l'énergie de l'épuisement désespéré, la page du jour qui s'en va et ne reviendra plus, sauf, qui sait, dans les souvenirs durs, écailleux comme des ongles coupés. (Tout attendra, alors.)

mercredi, 06 février 2008

Narbonne en 1882

    La sirène médiane du premier mercredi pousse son long cri au soleil. Comment réussir à se rappeler qu'il faut quatre s et deux p au nom de Mississippi ? L'impératrice descendit de son trône. Un jour, il photographiait des troncs de frêne ; certaines autres fois, il peignait des faînes. Appuie sur le champignon, ducon ! C'est le jour même où il me demanda de lui emprunter Les Sorcières de Salem qu'il me fut impossible de le faire, car l'exemplaire était déjà pris, et pour deux semaines encore. Quelque commis-voyageur aux mains sales aura mis Henry James de mauvaise humeur.

dimanche, 20 janvier 2008

Vies parallèles

    Comme un fou je vagabonde. As-tu ajouté cette pointe d'estragon sans laquelle le canard aux olives... Verdâtre, dans les toilettes du Bardo, il avait dégueulé tripes et boyaux. Le film dans lequel nous avons joué, encore adolescents, se nommait Triple éjac dans Brigitte. Depuis, votre femme et vous, vous n'avez plus tourné de film X, à moins que l'on ne compte, dans vos prestations un rien perverses, ce double rôle dans Dostoïevski va à la plage. Les acteurs prennent des libertés avec les pronoms, idiots ou démons.

vendredi, 18 janvier 2008

Allô

Comme le cœur bat la chamade, le sommeil a ses bourrasques. Tartarin n’est pas Turlupin, n’en déplaise à Leo. Quoi, passer sous Acrobat c’est pas le Pérou, tu te fous de moi ? La danseuse de corde avait les pieds arqués, de tant de contorsions. Il tombe toujours des hallebardes, aussi dans mes rêves les plus futiles. Dans la gare déserte de cette petite ville allemande pourtant très touristique, nous avions si chaud, et la Mineralwasser à goût d’aspirine désaltérait si peu que tu avais siroté un quart de litre de lait dans une boîte cartonnée. La strip-teaseuse était venue chercher son cachet. Pourquoi, dans Tokyo Eyes, avoir choisi de faire chanter, à l’adolescente japonaise, Lola de Gainsbourg ? La prochaine fois, ras-le-bol, je loue une caisse chez Ada. Offusquée de peu de chose, la comtesse n’abhorrait rien tant que les calembours et les contrepèteries. Bzz, bzz, je suis de la secte d’Épicure.

jeudi, 17 janvier 2008

Lire, un pavé (pour aider à la noyade)

# avec 7 liens hypertextuels impersonnels # 

    Certaine d’avoir conservé, dans son coffre-fort, le souvenir des jours anciens du collège de nonesses, elle avait traversé le très large boulevard sans songer que, sa bottine droite ayant buté contre un pavé descellé, ce simple incident donnerait le signal d’une longue série d’oublis. Elle en fut pour ses frais, la rombière. Ça lui apprend à tergiverser, du plomb dans la cervelle. On ne peut que constater l’envahissement du terrain vague par les marteau-piqueurs de l’amnésie, comme certainement d’autres coffres-forts, en d’autres contrées, en portent les stigmates.

14:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

dimanche, 25 novembre 2007

Moustache interdite aux poids lourds

    Hier soir, de retour de la rue des Minées, nous avons croisé le voisin au volant de sa moustache. De Nardis – version du 21 octobre 1966 avec Eddie Gomez et Arnie Wise – à Elsa – version du 21 mai 1967 avec Eddie Gomez et Philly Joe Jones, se prolonge le trajet, déjà lourd de glaise céleste, d’un qui se savait, plus que d’autres, vivant. D’autres construiront des puits dans le Sahel. D’autres construiront des pluies dans le Sahel. La grisaille d’automne ne nous a pas beaucoup lâchés, ces jours-ci, à moins de considérer les heures passées près de la boîte à lettres de la place Paul-Bert à mendier pitance, comme des moments volés à l’astre du jour. Pitié pour les dimanches ! D’anticiper au doux fumet de volaille rôtie, le chien se pourlèche les babines. Je travaille à la fourrière, au service des enlèvements. Quand ils l’ont su, m’ont posé la patte dessus... Dans son manteau lourd élimé, il tient son poste tantôt près de la boîte à lettres, tantôt près de l’horodateur, où personne ne peut prétendre ne pas le voir ou manquer de monnaie. Traversée de la commune interdite aux poids lourds.

samedi, 17 novembre 2007

Serre le rouleau

cb0ad16dad701d9ae40cd6485afd4f2b.jpg

Rogier van der Weyden obtint sa maîtrise dans la Guilde de Tournai en 1432.

Une mention conservée dans les archives tournaisiennes relate la réception officielle par le magistrat de Tournai, d'un "maître Roger de la Pasture", le le 17 novembre 1426.

Vers 1450, je peignis Philippe le Bon. (J'avais du talent, alors.)

dimanche, 28 octobre 2007

1525 - Dust my broom

    Franchement, je tarde à me remettre à l'écriture, ici ou dans l'autre carnétoile. De longues conversations, récentes, avec un ami, au sujet de la recherche, des publications, de la sacro-sainte tout autant que satanée H.D.R., me font percevoir ce fossé entre mes intentions et mon faire effectif. (Tout cela relève du faitiche, pace Bruno Latour.)

Je suppose que l'encadrement administratif, les copies, les cours,et le butinage d'écriture, aussi l'éternel et langoureux vagbondage de lecture, tout cela mange du temps, mais ça n'est pas une raison suffisante. Quand je pense mettre plus d'ordre dans mes projets, ou dans mes essais de fiction, ou encore dans mes velléités diverses, ça cesse d'être désirable, en quelque sorte. (Me risquerai-je à de freudiennes et sauvages explications ? On n'en est pas là...)

Le vrai, on n'en a jamais fini de commencer.

mercredi, 24 octobre 2007

Un franc succès

    Quand la terreur trouve son rythme de croisière, que les emportements du rouquin prennent le dessus, la barque dévie de sa juste route, et vous voici ainsi englouti, comme si de rien n'était, à l'automne du corail, pour ne pas déflorer encore le peu de mystère qui reste.

Alors, dans le miroir, que voir ?

Parfois je suis face au miroir et ce type me hurle à la face You stand in my way / With nothing to say

En plus il est teint en brune .......... ........ ...... .... ..

Alors, que voir dans le miroir ?

11:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Fiction, écriture

mardi, 23 octobre 2007

Halète (le nouveau)

    Josiane Laignaud me vend un lave-linge. C’est son droit. Ce n’est pas son droit, c’est son métier. Enfin, mieux vaut ça que Grégory Solsana et son radar palindromique de mes deux, à me flasher à 54 km/h en zone 50. Josiane me dit « au revoir » après conclusion du marché pour Vedette. Solsana a la tête dans les étoiles. Ratés !

lundi, 15 octobre 2007

Treize tropes

    Revigorée par le jet, la douchette dans la baignoire ondule comme un serpent. Tu as saisi tes sabots pour me les jeter à la figure. Trop, c'est trope, as-tu crié. À peine un gendarme est-il passé dans la ruelle que tu t'es radoucie. Je lèguerai mes manuscrits inexistants à un mécène célèbre.

C'est dangereux d'être treize à table. Pourtant, Phèdre attendait le retour de Thésée sans la moindre inquiétude. Tu as alors crié que tu te sentais comme une tortue d'eau d'une espèce menacée. Cela m'a paru curieux, mais il y a belle lurette que je ne lis plus les romans de Peter Matthiessen.

Dans les champs du Seigneur on s'amuse follement.

lundi, 08 octobre 2007

Envers du sac mat (ivres 1279/1547)

    Sneaky. J’ai beau regarder les ballets de Gallotta et relire inlassablement toujours le même article sur Fatos Kongoli alors que je n’ai jamais lu ni même ouvert le moindre livre de Fatos Kongoli mais parce que le journal est ouvert à cette page dans les toilettes, je sais que je m’effile, complote dans les coulisses. Dude. Mon pote t’es trop taré, dit-on à Lebowski (mais ça sonne faux). Oatmeal. Elle s’étouffa à ouïr cette nouvelle effarante, le menton collé contre l’avoine et les mèches pleines de lait éclaboussé. Three Day Sucker. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on m’enverra bon pour le service, à faire crisser la gratte dans ces sous-sols fusionnels où s’étire l’âme charnelle, prise entre les bas-fonds de Tirana – que je ne connais pas même de Fatos Kongoli –, les chorégraphies tentaculaires de Gallotta – que je matai quelque temps dans la lucarne – et mon pote le gitan qui me tenait la jambe avec sa clarinette déglinguée. Greasy spoon. Ce n’est qu’après avoir déplacé le cadavre de la mère que l’inspecteur remarqua la cuillère grasse de beurre. Whose bag is it. La question allait de soi, pensa l’inspecteur. First kiss. Je me faufile en rasant les murs, je guette et jette de tous côtés le regard, jusqu’à voir ces deux enfants de dix ans, pas plus, qui se roulent, très plaisamment, une pelle. Pick up. À l’arrière, je reprends pile là où je m’étais arrêté : je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses où deux vieillards, expertement, avec l’ardeur des nouveau-nés, se roulent une pelle.

CV de (l’)amant russe (diversion 369/446)

    Dire que tout est parti de mille mauvais caractères… Complote dans les coulisses. J’ai oublié ce que j’ai aboli. Elle s’étouffa dans ce jeu de dupes. Si je tire les ficelles, on me dira bon pour le service. Ce n’est qu’après avoir fait enlever le cadavre que l’inspecteur remarqua la cuillère grasse. À qui ? Je regarde ces deux enfants qui font l’amour. À l’arrière, je reprends où je m’étais arrêté : on complote dans les coulisses expertement.