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dimanche, 28 février 2016

Prêche

    Il s’était presque éborgné avec une serviette trop rêche, l’avant-veille, de sorte qu’il décida que tout ce qui était rêche était le signe d’une existence moderne. Il se mit, dès lors, à traquer le doux, le velouté, l’onctueux, pour tenter d’en expulser les effets délétères, de ne pas les laisser affecter ce qui demeurait de cette vie poignante, inepte.

09:18 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 25 mai 2015

Par les papilles (308/366)

    On aime les asperges, alors forcément Chinon, Loudun et Saumur sont des contrées arpentées avec les papilles. Tous les chantiers sont relancés, tous les champs sillonnés. Pourtant, un rêve fou a émergé, de faire pousser des framboisiers contre la haie de troènes, sans détour ni disette. Treize phrases à faire cuire, à faire pousser au beau milieu des groseilliers.

18:23 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 24 mai 2015

Vers le sandwich inévitable

    Avant Arras, bien avant, on s'est emberlificotés dans les bouchons, parce qu'un poids lourd s'était “couché sur la voie” en “renversant sa cargaison”, de sorte que tous les véhicules devaient quitter l'autoroute, et donc, au pas, en perdant de précieuses minutes, on se dirigeait vers l'inévitable dégueulasse sandwich de région parisienne, qui est venu à point nommé, inévitable, dégueulasse.

07:05 Publié dans Artois, à moi, J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 14 mai 2015

De frite en friche

    Les pommes de terre, pelées depuis à peine dix minutes, s’étaient déjà oxydées. Coupées, il a fallu deux torchons pour les “démousser”, avant d’allumer la friteuse. L’étape délicate, périlleuse, c’est soulever le panier avec une fourchette (outil spécifique perdu depuis longtemps déjà). On relance les chantiers, il faut bien, on ne va arriver nulle part à laisser en friche.

12:14 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 30 novembre 2014

Plaid

    Je me demande si, lorsque j'agoniserai, j'aurai encore la force ou l'envie de lire de tels textes, m'intéresser à la littérature, se dit l'olibrius maladif avant de verser, sur un fond de café froid et un sachet de Yorkshire tea, de l'eau bouillante. Il n'a pas écrit son fameux texte sur les corbeaux. C'est une plaie, ou un plaid.

06:59 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 21 mars 2013

Auprès d'avoir

    Tout ce temps qu'on abandonne, qu'on ne reprend pour rien,

on le passe en quoi

en acrostiches

en fumerolles de rien

 

Ton ombre s'agace d'être pâle

et dans le jardin fondu au noir

Tes jambes lourdes te terrassent

le monde à l'envers

tête tombe

 

Tout le temps que tu bombes

le torse, radicelles poussées

phrases émoussées

Rien que fumerolles

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vendredi, 15 mars 2013

La Mangeuse d'opium

1909 Caucasian female opium smoker, from the Illustrated London News, Mar 13, 1909..jpg

    – Tu joues du hautbois ?

– Nan.

– Tu aspires des fourmis avec une paille ?

– Nan.

– Tu sais que les Amerloques seront assez débiles pour donner un sens absurde à Caucasian ?

– Nan.

– Tu me prêtes ta robe de chambre ? elle est belle...

– Nan.

– Tu sais, le bâton de majorette, ça ne se tient pas comme ça.

– Eh non.

– Tant pis, je renance.

18:18 Publié dans Aujourd'hier, J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 02 février 2013

Après une semaine de jachère

    Elle avait laissé, cette nuit, les volets ouverts, sur la rue.

Je me remets à boire du café.

Pas encore remis de la grippe, je dois m'accrocher à quelque chose, à ces phrases peut-être.

Après une semaine de jachère, il faut tendre de nouveau le ressort, les plumes, ne pas avoir commis tout cela pour rien, sans affaire.

07:59 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 janvier 2013

Le Fouzy-Yama vu des roseaux

    Approchez-vous, il ne se passe plus rien. Ni écriture, ni émotion, nous avons lâché les rênes. C’est comme en haut d’une impériale, ou dans une calèche. Je pose un doigt sur vos lèvres – vos joues sales, vous êtes belle. À chaque fois qu’un nuage traverse le ciel, je revois les rides sur le bon visage de mon arrière-grand-mère. Approchez.

Bernard van den Sigtenhorst-Meyer, Daniel Gardiole

08:55 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II, MUS, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 20 mars 2012

Ménage papillon

    Combien de cafés faudra-t-il encore pour me dessiller les yeux, ou m’empêcher de renverser de la Povidone iodée sur le sofa, du Fluisédal sur la nappe, ou me prémunir contre tout accrochage avec, par exemple, une Safrane d’où sortirait une époustouflante beauté ? Le temps d’apprendre à regarder le soleil en face, le ciel s’étiole. Et ces noirs sont-ils souhaitables ?

08:47 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 24 novembre 2011

Chronique féline absolument passionnante, épisode 72.1. (version 295/356)

    Il y a un petit campagnol roussâtre mort devant la porte de la chatière. Mademoiselle, très certainement, chasse, quand elle n’a pas mieux (Apollon Musagète) à faire : ample toilette, dormir, bouder croquettes. À ce propos, ce matin, dans l’assiette de la pâtée, elle a dévoré les croquettes dont elle ne veut pas – serait-ce le contact de la terre cuite ?

15:55 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 23 novembre 2011

Rêver brouillard

    Si le brouillard enveloppe nos rêves, alors il n’y faut plus songer. Rupture en douceur, comme une feuille de néflier, craquelée, qui se déchire. Ailleurs, toujours ailleurs, j’évoquerai les néfliers, qu’on ne sait que faire des nèfles ; elles pourrissent longtemps avant la première gelée, qui sera, cette année, extrêmement tardive. Il n’y faut plus songer. Reste le brouillard.

07:37 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (3)

mercredi, 05 octobre 2011

Passage par la B.U. (3ème étage)

    Une erreur de cote : Mosquito, le roman de Roma Tearne, écrivaine sri lankaise, a été classé au rayon de la littérature africaine anglophone.

Deux cours d'affilée pour lesquels je ne suis pas en forme (courbatures, douleur au dos).

Trois de mes meilleurs étudiants, très concentrés.

Quatre emprunts, dont Tiepolo's Hound de Walcott.

Cinq liens, je prévois, dans ce billet.

14:17 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 27 septembre 2011

Trois poètes, chaleur lilas

    Quel bonheur, ce redoux, cet été indien !

Quelle douceur, de lire, auprès du lilas défleuri, dans la chaleur – alors que ce sera bientôt octobre –, en caressant Séhune, quelques pages de The Humbling, puis de découvrir l’existence de trois poètes censément nobélisables et dont deux sont de langue anglaise : Ko Un, Robert Bly, Les Murray.

Quelle douceur chaude d’été indien.

16:42 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 21 septembre 2011

Baa baa blaaack sheeep !

    Ce matin, j'ai mis à Oméga des chaussettes aux motifs d'onomatopées.

Pour mon cours sur American Pastoral, j'ai arboré un t-shirt Kukuxumusu vert néflier représentant un mouton en scooter. ........... Les trois ronds moutonnants de fumée issus du pot d'échappement font BÊÊ !

Nathan Zuckerman a les mêmes initiales que la Nouvelle-Zélande, pays des agneaux. (La mâchoire en avant, heu heu.)

17:50 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 19 septembre 2011

Nec plus ultra

    Lueurs brèves et brume, dès le matin. Le n effacé du clavier témoigne de pressions plus fortes (par qui ?) près de la barre d'espace, ou de la touche alternant virgule et point d'interrogation ― ou bien d'une malfaçon lors de la fabrication ? Je crois qu'un lipogramme en n ne serait pas de tout repos.   ۩Colombages me fixent. Mauvais film. Fin.

09:20 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 12 septembre 2011

Un peu d'orangeade

 

    Thomas Vinau parle souvent des lueurs oranges (ou est-ce Bortnikov ? lectures nocturnes déjà se confondent). Un des personnages du roman de Murakami déclare que Charles Mingus était dyslexique, d'où viendrait alors ce penchant pictural pour la synesthésie daltonienne (Orange Was the Color etc.). J'attends mon train, qui n'arrive pas (encore). Ta syntaxe hasardeuse (audacieuse ?) se mue doucement en frauduleuse.

09:06 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 10 septembre 2011

Deux aciers, zéro point

    Juste avant midi, Eric, qui se trouvait dans notre quartier pour le roi, s'est arrêté chez nous pour parler de Daniel, avec un Ricard au passage. Au square, Babu Fictions, et Other Routes. Au déjeuner, une bergère. Les haricots verts de Saumur, déjà éboutés, cuisent dans la cocotte. Samedi au soleil, juste avant midi il y a un Jean.

18:41 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 29 juin 2011

Ce que dirait Matthieu

    Ce n'est pas facile, d'encapsuler la complexité du vide introductif en dix-sept mots (pas un de moins).

Je me renvoie l'ascenseur.

Je me passe la rhubarbe, et Guillaume Cingal me passe le séné.

On se renvoie la balle, lui et moi.

(Si je publie ce "statut" dans mon autre carnétoile, est-ce que la boucle sera débouclée, façon eXistenZ ?)

22:08 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 21 juin 2011

Pakistani Pomade (version 291/349)

    Quand elle se mêle de suivre le cours du vent, elle fait merveille.

Ce matin, en ouvrant le portail, je fus surpris d’observer une pie croiser, sur le trottoir, le chat gris des voisins : leurs yeux se rencontrèrent, mais aucun des deux ne prit la fuite. Bonjour monsieur Courbet, voilà tout.

Elle sait y faire, comme le clarinettiste luxembourgeois.

08:30 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 14 juin 2011

Herdentrieb und Hospitalismus

 

    D’aucune manière la danse

À peine lancée à la face du monde

n’a peur

Et nous, sinueux, sommes d’autres fantômes.

(S'en vont nuages faims regards.) Nous allons en zigzag

chaloupant nos envies nos aventures nos

cauchemars pour rien d’étonnant. Mais la route

est longue, avec ses

glissières, embardées, pertes de sang

Dans les virgules. Pertes d’accent dans le

déhanchement.

11:44 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II, J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 mai 2011

Sujet envers (version 280/339)

    Dimanche matin, il écoute Timeless Dreams*, le soleil. On se plaint de quelque chose, puis rien ne va le feu s’éteint**, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit. Les secrets se dissipent en deux coups de cuiller à pot. C’est écrit pour toujours, ainsi*** les rimes d’un sonnet**** : Drei im Quadrat.

 

 

* Reloaded, 2006.

** Pinget.

*** Archaïsme, Du Bellay n’est pas loin.

**** Il manquait 14 mots pour compléter ce texte à ce moment-là, d’où l’émergence de la comparaison avec le sonnet, par analogie arithmétique.

10:53 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 08 avril 2011

Pour Joachim

    En fait, mon CD (gravé) des quatuors 1 et 3 de Vincent d’Indy par le quatuor Joachim est abîmé. Des sortes de grattements. Ecoute abandonnée après quelques minutes.

Lude (pas le château) est passé me voir pour me dire que c’était une mauvaise réverbération due aux carreaux blanc moiré de notre maison.

La rue ne manque pas de lampadaires.

16:50 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 30 mars 2011

Elliott, version 327/385

    Comme, décidément, Matthieu ne recule devant aucun sacrifice pour son grand comeback, il annonce à la cantonade (et trois jours après le second tour des élections cantonales) qu’il compte collectionner les enregistrements d’œuvres d’Elliott Carter (l’artiste alerte encore en vie), et même (tenez-vous bien) les posséder tous avant la fin de l’année 2014. Je crois qu’il a la fièvre.

16:04 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 28 février 2008

Gare de Facture (version 317/378)

    Ornette brandit les oriflammes, et l’orage tombe en miettes. Le jour soupèse Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé ; l’anarchie règne ; seul un quartier a gardé une part de splendeur harmolodique. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles d’écume.

02:00 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 15 janvier 2008

Enferme

    Des peurs ancestrales – démons chevillés au ventre, noués d’étoffes délicieuses – courir à perdre souffle, dans un désert sans fin – tu l’as bien mérité ! Jamais Immanuel ne se serait ainsi ridiculisé – trouver des spectres sous les graviers, le penne de la serrure fermement tenu du bout de la canne. Le signe = te donne du fil à retordre – pas immérité.

12:00 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 06 janvier 2008

Devises en négatif

    Un morime surgi de nulle part ne suscitera pas de romans, pas de virgules, et pas même d’embonpoint traduit le vide du ciel en nuages. S’échiner l’écorce du temps durant n’est pas se fatiguer s’épuiser pour rien. Tant pis pour la sève. On ne pourra même pas se promener entre les vieilles pierres à Vaison-la-Romaine : en m’échinant je trime.

05:50 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 décembre 2007

Erbarme dich

    Heures passées dans la contemplation muette de l’aurore glacée (et des cormorans déjà hâtifs). Heures dénouées sur le fil du rasoir, sans cri ni sursaut. Heures brisées contre les récifs. Heures déjà mortes, à se frotter aux sueurs d’autres. Heures dont l’envol soudain fut sans saveur, mais qui restent froides, si infiniment froides. J’envie aux nostalgiques leur candeur délicieuse.

11:10 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

mardi, 23 octobre 2007

Halète (le nouveau)

    Josiane Laignaud me vend un lave-linge. C’est son droit. Ce n’est pas son droit, c’est son métier. Enfin, mieux vaut ça que Grégory Solsana et son radar palindromique de mes deux, à me flasher à 54 km/h en zone 50. Josiane me dit « au revoir » après conclusion du marché pour Vedette. Solsana a la tête dans les étoiles. Ratés !

18:44 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, Ligérienne

lundi, 08 octobre 2007

Crevassa dûment (divers 294/352)

    Je me faufile en rasant les murs, combine dans les coulisses. Elle s’étouffa dans ce bol. Ce n’est qu’après avoir fait enlever le cadavre que l’inspecteur remarqua la cuillère grasse. J’ai oublié ce que j’ai aboli. Je regarde ces deux enfants qui font l’amour. À l’arrière, je reprends où je m’étais arrêté : on complote dans les coulisses expertement.

07:00 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Poésie, écriture

dimanche, 02 septembre 2007

Septième neuvaine

    Il y a, sur le pare-brises de la Clio garée dans la cour, une buée froide de septembre. Dans l’air de la nuit, la fraîcheur se dit septembre. Chaque cliquetis de talon qui passe dans la rue est maquillé en septembre. Le bleu sombre des soirées, dès le repas fini, a coulé lentement de la palette de septembre. Insistant.

07:50 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, écriture

mercredi, 16 mai 2007

Rue des masques

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    Il y avait si longtemps que rues, plaques, places, gouttières, bribes de murs avaient échappé à leurs regards que soudain ils se dirent que ça n'en valait plus la peine, la coupe était pleine, et du coup  à quoi bon chercher encore la pierre philosophale sous les noms, les signes, les affiches, aux balcons, sous les mots qu'embrase le vent ?

16:40 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II, MAS, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Photographie, écriture

mardi, 06 mars 2007

Mardi gras

    Le fleuve coule sous les arches rouges. Un monde de lumière en rêvant s’élève au ciel. Ce sont, ultimes semonces dans la ronde des ténèbres, ces fureurs terribles que je redoute, sous l’orage. Vos griffes qui lacèrent cette chair – et l’écorce des peupliers – frémissent encore du sang versé, près des fontaines anciennes. Sous les arches rouges le fleuve coule.

08:30 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Poésie, Littérature

mercredi, 31 janvier 2007

Ode to Liberty

    Ode to Liberty de Shelley : une forme extraordinaire. Nostalgie & éblouissement, en la lisant, avant-hier et de nouveau ce matin. Savoir qu'on ne peut pas écrire ça, car l'époque est au-delà, l'ode est toujours-déjà écrite, et pour tout arranger bien sûr j'en suis incapable. (Mention particulière pour les strophes IV et V, et aussi XI. Pour tout. Pour ça.)

11:00 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Poésie

dimanche, 31 décembre 2006

Knowledge Box

    À délicieusement écouter vos envols, à voir les hirondelles sous les cieux africains déployer leurs mensonges, à la rame terne se tenant, le poète que de vains critiques ont estampillé romantique se remémore d’autres roucoulades, et finit, enivré, par confondre la besace grouillante de Pandore avec le tonneau des Danaïdes (tout cela qui dut s’écrire en cent quatre-vingt-neuf secondes).

16:30 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Poésie

jeudi, 28 décembre 2006

« Images plus en dentelle »

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    Il se fait des cheveux. Il épile les secondes, égrène les minutes, et rien, dans le sablier, ne donne la moindre épaisseur à sa peau, qui desquame, part en flocons ténébreux. Mieux vaut – quitte à devoir apprendre à s’endormir – le drap du désespoir. Des requins, des orques gisent, curieusement, dans le fond de la barque. Images plus en dentelle.

14:55 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie, écriture

dimanche, 24 décembre 2006

Même un poème...

    Même un poème peine à poindre. C’est la pointe au cœur, souffle court, comme glisse dans l’herbe un serpent, comme grimpe à la rampe d’escalier la mante religieuse. Pointer le bout du nez, oui, mais aussi sentir cette pointe vous déchirer le thorax – autant se laisser emporter par une secte. C’est trop de douleur, vraiment, même pour un poème.

12:45 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, écriture