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jeudi, 14 septembre 2006

Dernier grog avant le coup de gong

    Tu peux y arriver tu vas y arriver tu vas le dégommer le démolir défoncer sa gueule de veau parce que c’est un veau oui quand même et pourtant il est vif tu dois faire attention un veau vif tu fais gaffe tu l’attaques par la droite puis crochet gauche tu ne peux pas perdre vas-y c’est bientôt fini

13:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 13 septembre 2006

Tout ciel m’est un

    Le lit à baldaquin, sous la tornade, a l’air cocasse. Nous voyons, le long du fleuve, avancer les bagnards, leurs boulets accrochés aux chevilles, comme des poètes punis d’avoir trop joué sur les mots. Regardez s’envoler le lourd duvet où la comtesse avait l’habitude de s’allonger délicatement. Il a l’air d’un canard géant. Vite, un grog pour mon rhume !

05:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 12 septembre 2006

Jardins de Valmer, 5

medium_Valmer_September_2nd_106.jpg    Chapelet d’andouilles ! Ô, j’ai lieu de louer !

Vous pendez durement, mollement, comme un dais.

Tout est truqué, tout faussé. On s’endort avec vous.

Andouilleries de curcurbites, courbées sous le poids des ânées, vous pouvez braire, ou vous taire. On ne vous mènera pas, biches, jusqu’au cerf. Pas braire ni bramer ! À quatre vous pendez.

Sous vous poussa la mandragore.

07:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

lundi, 11 septembre 2006

Honni baba

    Ce n’est pourtant pas sorcier à comprendre : je ne mettrai pas ce masque. Point barre.

Je veux bien jouer au cerceau, même me creuser les méninges, petits chevaux Monopoly ou bataille tout ciel m’est un, mais ce masque sanguinolent qui va me coller à la peau, je n’en veux pas et je hurlerai si on me le met d’office.

14:18 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 09 septembre 2006

Marinières

Vendredi, 18 h 40.

    Superbe soirée de septembre. Bancs de Loire blancs sous le soleil. S’enfermer pourtant dans l’atmosphère feutrée du jazz club, gymnase reconverti en salle de concert moquettée où pas un rayon de soleil, pas un souffle d’air n’entre. Curieuse impression de descendre aux Enfers pour y reprendre langue avec la terre promise.

……………………

Ce sont les accordailles.

Ce son me bouleverse.

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lundi, 04 septembre 2006

Molto allegro, KV 72a

    Bernard Foccroulle fait s’envoler les toits. Toise du regard le ciel. Ailes qui emportent les fétus de paille, vous voguez. Gais comme des pinsons, tous les diables boiteux sont rassemblés. Blés comme les blonds. Long est le chemin qui mène au point d’orgue, et douce l’euphorie. Oripeaux des nuages où je me perds en vol, allègre, impudique et impubère.

16:15 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 02 septembre 2006

Jardins de Valmer, 1 (version 313/381)

    À Valmer j’imagine qu’il faudrait tourner ici une nouvelle version des Liaisons dangereuses – avec Jean-François dans le rôle de Valmont – et Rufus interprétant la marquise – à condition de représenter ses scènes près de la Charente – surtout qu’il y a – non loin de ces jardins et de leur « pergola des cucurbitacées » – le château de Jallanges – où les cigognes pleurent Pascal.

21:40 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

A Turn in the South, 3

De ce livre encore tu n’as rien dit.
C’est normal.
Pourquoi ?
Je ne l’ai pas commencé.
— Mais lui t’a entamé.
Hein ?
Oh rien. Sinon, les tirets ne sont-ils pas un peu longs ?
C’est histoire d’entamer, aussi.

Chacune d’entre nous à son tour se déconcerte.
Music for the birds
Pourquoi ?
Parce que tu n’as pas de chat avec toi.

15:50 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 31 août 2006

Sur les dents

    Avant même de songer à écrire un article sur le motif récurrent des dents (pourries, manquantes, saillantes, fausses, etc.) dans le roman que j’achève de traduire, je passe des heures à passer le texte au peigne fin pour que tout concorde, aussi de cet aspect-là. Relire et corriger minutieusement me prend un temps infini. Septembre : se faire des cheveux…

11:01 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 30 août 2006

Mosaïques d'Arthous, 2

medium_Arthous_23_aout_031.jpg

 

    J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Celle qui partage ses initiales avec Naipaul aîné m'en a convaincu. J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Le danseur en croix sodomise un lépreux. J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Le Gave sépare les champs fourragers des bosquets à la française. Un détail sur la carte postale.

17:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 05 juillet 2006

Appelez les pompiers / Maintenant

    Huit heures du matin. J'apprends à l'instant même que l'Allemagne a été défaite par l'Italie, lors de la demi-finale. Mon petit texte qui évoquait la R.D.A. avait été écrit hier, et ne saurait donc être interprété à cette aune. Par ailleurs, je remarque que les brillants pronostiqueurs, dont un qui s'était exprimé ici, ont failli, une nouvelle fois.

14:14 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 04 juillet 2006

Juin

    S'endormir à minuit, se réveiller tôt et se lever, en restant à l'étage pour ne pas réveiller la maisonnée avec les craquements bruyants de l'escalier, c'est aussi être au bureau, keeping office hours at dawn, la fenêtre ouverte, avec les oiseaux qui lancent un concert de trilles, rêvent de recouvrir les pétarades lointaines des motos, avenue du maréchal Juin.

05:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 30 juin 2006

Miracle

medium_Preuilly_Miracle.JPG    Lazare n'en croit pas ses jambes.

Les apôtres croisent les yeux.

Pause. Silence.

Les arches du fond sont celles du bureau de pin brut que j'ai vu ce matin.

J'écarquille les doigts, pour écrire ces mots.

D'un geste vif, on ne peut rester les draps croisés. Christ superbe qui danse comme un serpent charmé, toi-même tu es incrédule.

 

 

Eglise de Preuilly, Indre-et-Loire.

12:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (8)

jeudi, 29 juin 2006

Nativité

medium_Preuilly_Nativite_a.JPG

    C'est vieux comme le monde, ou presque.

Votre front carmin, face à l'enfant emmaillotté dans ses langes légendaires, brave les bouclettes. Chacun admire ce piédestal, qui est déjà un tombeau.

From womb to tomb.

L'orbe enferme-t-il un triangle, face à la surprise de l'amour maternel ? La trahison enracinée, good old yellow-livered treachery, va-t-elle trébucher ?

Questions vieilles comme le monde.

 

Eglise de Preuilly, Indre-et-Loire.

11:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (5)

dimanche, 25 juin 2006

Abstrusions

    À mon infinie surprise, c'est l'un des onzains de la rubrique Zézayant au zénith qui a attiré la bagatelle de quarante commentaires (en grande partie grâce à l'active collaboration de Jacques, il faut le dire (et en remercier Jacques)). Zézayant au zénith n'est pourtant pas, loin s'en faut, la partie la moins abstruse de ce blog déjà souvent abstrait.

19:30 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 23 juin 2006

Divertimento KV 136, Andante

    Sur la terrasse ombragée du jardin public, un bambin, tendre avec sa sœur et cruel avec les plumes qu’il trouve au sol, avance, d’un pas sûr mais scabreux. Sa douleur, au moment de la chute, prend la figure d’une très vieille dame, aux os solides, qui se demande quand reviendra le printemps. Il faut dire que l’automne a duré.

18:30 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 21 juin 2006

Phrase

    Je nettoie (dans l'évier) le bac à légumes du réfrigérateur avec un bouquet d'algues, comme, sur le ponton de la péniche, chante le marinier qui veut que le parquet reluise, ou comme danse un gamin des rues, dans Paris dévastée - comme nage une libellule qui a enfin découvert le secret des tanches, des gardons et des brochets voraces.

18:28 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Ridicules

    Une seule étable, avec sa centaine de vaches, suffit à infester la maison de mouches.

Je suis de plus en plus sensible au caractère comique des enchaînements de cause à effet. Il faut dire que l’épisode de ce midi, avec la saucisse et les chaussettes herbeuses (vous n’en saurez pas plus), avait de quoi attirer l’attention sur mon ridicule.

12:15 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 20 juin 2006

Île sans tatamì

    À force d’alterner le grave et le circonflexe, votre âme est lasse. Elle aimerait se reposer dans une île idyllique – loin de son corps toujours disponible, mais qui, désormais, lui paraît toujours l’entraîner plus bas. Aucun trait n’est propice à la désaltérer. Aucune flamme ne la consumera. Son île restera idéale, sans plumard ni paillasse, sans futon ni canapé.

12:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (3)

mardi, 13 juin 2006

Une horreur à l'oreille

    Nous distribuons les feuilles de copie et de brouillon, puis les sujets, avec sérieux. Il y a des candidats de quatre profils différents dans cette salle d'examen. Il ne faut pas rater la séance. Puis mon collègue (et ami) me glisse une horreur à l'oreille. Nous nous retenons de pouffer.

Irène et Arbor, l'auteur du film de blorz, apprécieront.

08:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (4)

mardi, 06 juin 2006

Comme un naja / Dans le bassin

    Ainsi, il faut réinventer sans cesse de nouvelles formes de symétrie, de neuves arithmétiques, seulement pour s’inspirer. (Les neuf mots du premier vers : un four banal.) Au centre, toujours fébrile, vivra le diamant. (Les onze mots du vers 77 rappellent Les Regrets.) Aussi ai-je pu dépasser même la fascination pour le sonnet, ce diamant méduse pétrifiant, et qui m’use.

13:10 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 02 juin 2006

Fruits et grandes orgues

    Trois bons kilos de cerises sans même devoir monter à l’échelle, seulement sept pages traduites aujourd’hui en raison d’une matinée occupée (et aucune hier en raison des examens oraux de L3), et, sur un tout autre plan, le troisième des six Concertos op. 4 de Haydn, qui est celui que je trouve le plus beau, (f)ont la vie douce.

18:46 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 01 juin 2006

Cuisine

    La catégorie 721, où vient de paraître le billet intitulé Fonte (typographié dans la même police de caractères que d’ordinaire), n’avait pas reçu de texte depuis le 10 mai. Or, curieux hasard, la date du 10 mai apparaît (à propos de chauffage printanier) dans “Fonte”. (Par ailleurs, ceci doit être le 37ème texte d’une série annoncée de 59 textes.)

06:33 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 24 mai 2006

Du liant

    Ce n'était pas une journée très laborieuse. Pourtant, j'ai traduit dix pages. Cela glisse tout seul, et à ma grande satisfaction, tous aspects confondus.

Cet affreux mal de dos me retient de poursuivre, ça et l'envie de lire un peu. (Je ne lis plus guère, je n'écris guère plus.)

Dix mots encore (six), et j'irai me pieuter. C'est fait.

23:03 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Virée nordique

    Mercredi a été peuplé par le violoncelle de Truls Mørk, jouant les suites de Britten, la voix de Peter von Poele (avec cuivres et sentences énigmatiques), et le medium band que dirigent, dans l’album The Source and Different Cikadas, Trygve Seim et Øyvind Brække. Un trièdre complexe – finement architecturé – de tessitures et d’octaves a scandé la marche des heures.

17:47 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Recyclage

    À une époque où les journalistes de cinéma parlent tous de "vol vert" pour le dernier Almodovar, on peut se dire que ça apprendra aux minus des boîtes de production à ne plus faire le moindre effort pour traduire les titres des films, mais aussi que ce n'est pas la culture ni la curiosité linguistique qui étouffent nos contemporains.

14:54 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (4)

mardi, 23 mai 2006

Mieux disant

    Ruissellent les heures, et, quand elles s'en vont, elles pèsent lourdement sur les fantômes envolés des rues. Rameutez les faunes ahuris, les donzelles d'autres dynasties, elles qui, la peur au ventre, désertent les infinis.

(Il faudrait tout de même que j'extirpe de leurs cartons mes vieux écrits, pour les dépoussiérer.)

Respirons de concert, avec des flammes dans les yeux.

10:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 08 mai 2006

Après Combourg

    Il faisait beau, grand soleil, puis le temps se couvre, se gâte, gâche même le gravier qui ponctue le regard, nuages trop lourds, trop gris pour m’emporter, tels, levés, les orages désirés, mais m’atterrent, m’arrachent même la langue, cette langue elle-même trop lourde pour supporter le poids de telles cascades, de tant d’affaissements. Maintenant, je donne dans la miniature.

10:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 mai 2006

La baignoire de Wittgenstein

    Passer une nuit à l'hôtel avec un enfant implique de se retrouver dans la salle de bains à lire ou écrire, plus ou moins confortablement (et plutôt moins que plus). La semaine dernière, à Saint-Savin, je finis de lire Wittgenstein's Mistress dans la grande baignoire vide. Reste une phrase de douze mots pour clore cet épisode (ou l'incident).

21:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

Les veines saillantes...

[Jets du jeudi]

 

    Les veines saillantes du dos de ma main droite, de la main qui trace ces lignes à l'encre, forment un Y rugueux, que je ne peux m'empêcher d'interpréter in petto comme le WHY anglais. [[[Sans cesse ma main me demande pourquoi j'écris, ou pourquoi nous allons, elle et moi, vers la mort.]]] Non, ce n'est pas peu dire.

 

08:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 04 mai 2006

XXII

    La grand-mère de c’était : « Quand j’étais en pension, à Aire, en haut de la côte du Mas, il y avait une salle avec les malles. C’est là qu’on se cachait pour fumer. »

Ce devait être au début des années 1930. Samuel Beckett était rentré en Irlande. Il ne se cachait pas pour fumer, mais pour le reste, oui.

13:05 Publié dans 59, Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 28 avril 2006

Au pas, camarade

[April 27th]

    Au jeu de l’oie, on a facilement chaud aux plumes. Il faudrait remplacer la case 58 par un panneau « GRIPPE AVIAIRE », mais la Camarde supporterait-elle ce pied de nez à son ancestrale stature ? Le vainqueur emporte la palme, ce qui n’arriverait jamais, à rebrousse-plumes, au détour des chemins, dans un roman d’Amos Tutuola (qui zézaiera au zénith).

 

23:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Au milieu du monde

    Pas d’images ces temps-ci. Me contente d’écrire. Pourtant, mes lectures et mes feuilletages sont peuplés d’images passionnantes. Le doigt sur la détente de l’appareil, j’ai multiplié les spectres positifs. Que ce soit le visage de la tour ou la folie du roi, pas le moindre échec en vue. Mais il faudra attendre quelques jours encore pour écarquiller mille yeux.

15:37 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 13 avril 2006

Sopra Lafafami

    Bien sûr, nous avons entendu, sous le prénom belge, l’appel du grand Huysmans, et c’est ce qui guida la main vers le disque de Joris Verdin, dans le bac, chez le disquaire. Toutefois, toute comparaison est abolie, toute ombre négative portée disparaît. Dans l’espace passe un ange. L’heure est venue, de carillonner des poumons, même à cette heure tardive.

07:30 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

vendredi, 07 avril 2006

Berceuse

    En faisant la vaisselle, j’écoutais la 2ème sonate pour deux flûtes de Telemann, les doigts ébouillantés et les narines bercées par les effluves des cannelés cuisant dans le four. Dehors un doux grand soleil, qui ne parvient pas à me libérer de mes angoisses. Le déjeuner tout simple, de truite fumée et de chou frisé, passe comme un rêve.

15:42 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

lundi, 03 avril 2006

Malédiction (Dimanche 19 mars)

    Dans la poêle posée sur la plaque électrique, les saucisses sont serrées comme des sardines et cuisent inégalement. Ce sont des chipolatas qui mêlent leur odeur aux fragrances des premières fleurs du printemps. Pourquoi donc faire cuire les choux ou les saucisses dans le jardin ? C'est la malédiction des cuisines américaines, le goût de l'herbe assaisonnée de gravier.

17:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 avril 2006

Avant les visions d’avril, 0

    Après un repas sommaire mais succulent, composé d’une salade de riz complexe, de quelques tranches de pain tartinées des excellentes rillettes de Grégory Brion, avec, à l’arrosade, deux fières lampées de Marsannay Domaine Nicolas Theuriet, il faut bien perpétuer ou tenter de poursuivre les rites, d’où cette atmosphère de fer, ce silence de velours, cette langue qui s’éprend d’elle-même.

20:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 30 mars 2006

Recette vestimentaire

    Imaginez un hérisson, un porc-épic et plusieurs fourmis urticantes.

Ajoutez-leur une boîte de tampons Jex et quelques boules de poil à gratter...

Multipliez le tout par trois,

et vous aurez une idée, vague et atténuée, de l'effet sur ma peau du pull-over que j'ai enfilé il y a dix minutes, ayant mouillé ma chemise en quelque menue tâche domestique.

18:19 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)

lundi, 27 mars 2006

12 + 53 + 12

    Déjà douze des 77 miniatures ont été composées. Allons gaiement, d’un pas enjoué, d’une mine alacre, vers la treizième. Oui, il n’en reste que soixante-cinq, une paille.

Seulement douze des 77 miniatures ont été composées. Non, c’est à désespérer d’être prolifique. Il faudrait écrire dix fois plus de notes chaque jour. (Être lu, ça, une autre paire de manches.)

15:51 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 26 mars 2006

Sans écran

    C'est tout de même une complaisance étonnante vis-à-vis de soi-même que de lire les dernières notes publiées, vérifier une fois encore les commentaires (nul nouveau à cette rubrique-là), songer à écrire le billet suivant, constater que déjà trois photographies ont été publiées aujourd'hui, contrairement à l'ordinaire, et ce alors que, pourtant, l'écriture du roman en cours est en rade.

Bonus II

16:42 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 25 mars 2006

Sans cran

    C'est atroce : désireux d'écrire, j'ai allumé cet ordinateur, puis, par un glissement malencontreux, je me suis retrouvé à naviguer sur l'immense toile (cependant que la Musique (de Rameau puis de Marin Marais) me prenait comme une mer) et je n'ai rien écrit des huit ou neuf notes dont je caressais ardemment les scintillations. Est-il être plus velléitaire que moi ?

17:28 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (5)

vendredi, 24 mars 2006

Pensées

    Aujourd'hui, une amie, fidèle lectrice et commentatrice régulière, passe un entretien long et important en vue d'un éventuel recrutement, sur un poste qui lui plairait particulièrement. Je suis en pensée avec elle, we'll all keep our fingers crossed.

(Par ailleurs, elle aura une bonne cinquantaine de notes à lire à son retour. I dearly hope you'll get that job !)

 

Comme dirait le duc d'Elbeuf : Bonus I et II .

08:50 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 23 mars 2006

Fatrasie du mercredi, 5

    À creuser : de ma difficulté à être vif, balourd, touchant, captivant ou tout simplement un peu rigolo/ridicule en situation d’anonymat…

 

Visitant Semur, le 18 avril 1980 (Journal d’un voyage en France, p. 52), Renaud Camus rappelle que cette ville est le théâtre d’un bref roman de Mrs Oliphant, The Beleaguered City. On en trouve le texte en ligne ici.

18:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

À l'allégresse modérée

    Petite chatte noire et blanche, tu viens de réapparaître, furtivement, pour laper de l'eau de pluie tombée dans le ramequin. Tu n'as plus honoré ton nid sous les thuyas.

Il pleut sur ton repas. Es-tu bien une femelle qui s'apprêtait à mettre bas ?

Tu as lapé de l'eau, puis tu es repartie. Mes yeux n'ont pas suivi tes pas.

 

::: Bonus II :::

08:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

mercredi, 22 mars 2006

Passage au vert

medium_hpim2133.jpg

     Je ne retrouve pas le passage de Docteur Pasavento (lu hier) dans lequel il est question de Buffon. Est-ce une imposture de ma mémoire (je lis plusieurs livres à la fois), de mes yeux tandis que je feuillette, ou de l’auteur de ces lignes (Her Lui) ? Le 9 mars, la rue Buffon, à Tours, était battue par les vents.

15:10 Publié dans 59, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (3)

Epuisés

    Mardi midi. Je reçois, très abîmé, un exemplaire du Journal romain de Renaud Camus. Le Journal d'un voyage en France, reçu samedi, est, lui, dans un état impeccable. C'est pourtant l'attrait du premier, sur les conseils si gentils d'une internaute amie, qui m'a fait acheter le second. Logique complexe des symétries. J'aurai le plaisir de lire ces textes épuisés.

 

[On brade : quelques mots de la belle Aelfgifu.]

12:10 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 18 mars 2006

Le suc

    Samedi, 10 h 40.

Le pus ! J’ai les os rompus ou repus de fatigue, qui sait. Mon programme de l’heure à venir consistera à mettre en forme les notes esquissées hier en train (en cours(e) (en sarabande (en goguette))), pendant que la voix de Thomas Fersen égrène les méfaits de Hyacinthe. Petit-Âne et Petit-Renne apprennent à repasser le linge.

13:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 15 mars 2006

Refuge

    Une petite chatte noire et blanche cherchait à faire son nid sous les thuyas. Un volet qui claque, et elle s'est enfuie. Elle restait allongée, immobile, puis elle poussa des miaulements atroces, une fois enfuie. Est-elle malade ou grosse, prête à mettre bas ? Deux gobelets, l'un d'eau, l'autre de lait, ne l'ont pas encore ramenée à son gîte d'adoption.

09:57 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 10 mars 2006

Vjollca

    La caissière du supermarché où je viens d'acheter deux pellicules photographiques (je dicte ce texte au bureau de l'université) s'appelait Vjollca. Elle avait la quarantaine bien sonnée, était d'une blondeur peut-être factice et sûrement permanentée, mais avait une voix et un accent extrêmement touchants. J'attends qu'ouvre la bourse aux livres de la Bibliothèque universitaire, qui commence à dix heures.

09:34 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 06 mars 2006

... volture contemplative

    Ô que cessent les vents, si, emportés de ci de là, nous veillons par le sacre, vifs, et nous commettons, de mots trop brefs, de phrases trop arides, un désert strident ------------------- si les sons même nous délaissent, nous abandonnent, au désert même de notre mort ----------------- et que le diable m'emporte, avec mes bribes ! Rarement j'ai mieux raté ma fin.

23:50 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 04 mars 2006

Avanie

    Je publie beaucoup, dans ces carnets, de photographies, ce qui a le mérite de complaire aux plus paresseux de mes lecteurs et de me permettre d’entretenir, sans dévorer de temps, ce site – comme on entretient une pelouse, un parc paysager ou un lieu d’aisances. (Il ne sera pas dit que je ne suis sarcastique et méchant qu’envers les autres.)

21:50 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (8)

jeudi, 02 mars 2006

Presque

    J’écoute en boucle les quatre mouvements du motet O qui caeli de Vivaldi, et les cordes me pincent, la voix m’attire dans les noirceurs d’une extase qui m’est interdite, l’Alleluia me transporte enfin et me fait oublier toutes mes frilosités, mes cauchemars, et même (presque) la fureur qui me fait, toujours davantage, écrire sur les portées de ce carnet.

18:20 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 28 février 2006

Payolle, 24 février

    Un quadragénaire barbu, essoufflé à force de courir, et qui est responsable d’un groupe d’enfants qu’il initie à l’art subtil des chiens de traîneau, nous lance :

« Ils vont me crever, ces gosses ! Ils courent comme des rats empoisonnés ! C’est les premiers que j’ai comme ça : d’habitude, ils bougent pas… »

Voilà une comparaison inédite… ?

14:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Haut délit

    Le haut mal qui gagne les rires fendus, transitoires, d’une assemblée déloyale – il ne nous en faut pas plus, à nous, les vents glaciaux, pour cingler joues, fronts et mains, malgré les écharpes, les cache-col et les gants de laine ou de cuir. Âpres et vifs, nous faisons pousser des roseurs verdâtres sur vos visages, que le froid délabre.

10:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 26 février 2006

Dimanche, huit heures

    Deux heures que je suis levé. Je n'ai encore rien "fait de ma journée", selon l'affreuse expression consacrée, si hostile aux oisifs, que m'impose la pensée de ces dizaines de tâches, menues ou massives, qu'il me faut accomplir au cours des trois prochains jours. Le carton du verre à recycler déborde (bouteilles, pots de yahourt, crèmes, conserves, fioles).

medium_hpim1811.jpg

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dimanche, 19 février 2006

Les fraises sauvages

    Comme, dans un pantalon de velours vert tout neuf, assis dans le salon de la maison chalossaise, je regardais Les Fraises sauvages, jamais vu, je rêvai à ce beau prénom d’Evald, que je voudrais avoir porté, et, non sans repenser à cette Lucrèce de Ponsart (où la dénicher ?), je savourai la première heure de sérénité depuis bien longtemps.

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mercredi, 15 février 2006

Sous l’égide de Hégésippe

    Un « arboriculteur biologiste » nommé Antoine Moreau, producteur à Vallères, dans l’Indre-et-Loire, et qui fait un jus de pommes à se pâmer – je songe à lui, quand l’index gluant d’une goutte sournoise et sourdement oubliée, je laisse une trace collante sur le pavé tactile de mon laptop. J’espère, mais pas trop. Vite, allons à la pêche au cachalot.

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lundi, 13 février 2006

Haut débit

    Privé pendant quelques jours du haut débit, vais-je devoir endurer ce silence qui me ronge – et d’ailleurs, je ne me suis jamais vraiment tu ? À corps perdu dans l’écriture, ce qui signifie perdre tout le reste, ou beaucoup du reste. Je ne crains même pas de laisser cette phrase médiane, qui fait pourtant mieux que friser le ridicule.

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12 février

    À la veille de l’anniversaire de mon père (qui aura soixante et un ans), à la veille d’un voyage en voiture, dans un lit solitaire et sali par les suées fiévreuses, je me remets à songer, avec la frénésie dénuée de fièvre des écrivains ridicules et des amoureux transis, à tout ce que je pourrai écrire dans mes carnets.

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