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dimanche, 26 juin 2016

Fin de pratique

    Les abeilles sont déjà à l'oeuvre dans les troènes, dont elles adorent le bouquet comme j'en aime le parfum. Un bourdon tourne autour de moi. C'est le comble ! Ratiboiser des étagères pour les faire tenir sous un toit en pente, dans un coin balayable, c'est un peu risqué. Le vieux cracha son mégot par terre, l'air de rien. Il y avait quelque morgue dans le geste de cette dame... Elle coupait les cheveux en quatre, c'est sûr. Moi, je lui demandais, non, j'exigeais d'elle qu'elle arrête de battre la campagne. Tant de ponts d'où se jeter, tant de tertres, tant de macchabées dans leurs chambres froides. Ce texte, j'y ai mis le plus grand soin. Elle faisait fi de mes exigences, n'exhibait que ses sottes quenottes.

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samedi, 27 février 2016

Turquois

Untung-untung

    27 février 2014.

« Dans sa main un arc turquois,

Sous son aisselle un carquois. »

 

27 février 2016.

Pourquoi citer Ronsard ? Pourquoi ne pas citer Ronsard ? Pourquoi exciser ce distique de la gangue de son poème ? En avais-je après l'adjectif turquois ?

(En novembre 1998, si je ne m'abuse, je rapportais de Paris à notre appartement beauvaisien le disque de Manset sur lequel figure L'Amour aveugle. En septembre 1997, peu après notre emménagement dans ce même appartement, je lus Le Tramway de Claude Simon.)

Aujourd'hui, nous avons reçu, dans un grand carton, protégée contre les chocs par des milliers de bandelettes et lanières de papier magazine, une superbe lampe dont l'auteur est Gilles E., notre ancien voisin des années 1999-2003, à Beauvais toujours.

17:42 Publié dans Dimanche pleurera, Droit de cité, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 avril 2014

On y va

    My friends forsake me like a memory lost. Yusef Lateef au hautbois, désormais. Je vais prendre le tramway pour une courte ligne droite après le pont, avant l'Auvergne. On y va, dans le Limerick. Passage par Mutt-lon et le Jardin. On y va, on y va, on y va, on y va, on y va. Il paraît que je rate des choses dans mes messages privés, mais enfin, même en recherchant, je ne retrouve rien.

 

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mercredi, 22 mai 2013

Filtre oublié sur la paillasse

    Pour la deuxième fois en moins de deux semaines – mais pour la première fois en sept ans – j'ai oublié de remettre le filtre avant de “lancer” le lave-vaisselle. Tristan n'a su comment réagir aux vibrations sur sa peau. Le canard, attiré par les trilles, n'a pas pensé à s'envoler. Elle, elle battait les herbes de son ombrelle, sans qu'on sût pourquoi. J'ai fini par me résoudre à revendre mon exemplaire des Moissonneuses.

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vendredi, 03 mai 2013

Course à la cocarde

    La commune de Laguiole veut récupérer la propriété intellectuelle et industrielle du nom. Avoir oublié le couteau de Sauternes près du lave-linge avant de quitter Hagetmau est la moindre de mes bévues. On n'a pas idée, d'élever son vin en fûts de hêtre. Le ministre s'est pointé freestyle avec des néologismes, des concepts du même tonneau. (Cependant, une jolie fille nue chantait La Maison près de la fontaine.) Le marquis s'arrêta dans le hameau pour y faire referrer son cheval. « M'en vais l' soigner, son foutu canasson...! »

Et le lecteur roula des cocards presque aussi gros qu'un cul presque comme la porte d'Aix.

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jeudi, 28 mars 2013

La besace de Dieu

    Tout tombe un jour dans mon escarcelle. Après les cols blancs fonctionnaires, les incroyants inventèrent les cols verts. — Ah, ce pain ! quel délice !

Le cas de tricherie étant flagrant, l'étudiant fut renvoyé devant la commission de discipline. « Le début des terres se nomme Mauritanie. »  Ce flacon ouvert m'a soulevé le cœur, j'avais six ans, c'était au sous-sol, je m'étais ouvert le genou en courant trop vite sur la route, sale môme.

 

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lundi, 26 mars 2012

Temps d'un battement

    Mercier et Camier sont sourds-muets depuis le temps que personne n'exige leur secret

Donne-moi le la, puis donne-moi un ré. Souvent, nous allions, du côté d'Iona ou de Mull, contempler les longues landes et traire les chèvres au lait âcre. Les deux chevaux avaient un je ne sais quoi de gaulois. C'est alors que Diane chasseresse nous apparut, avec son arc. La chatte n'est pas gugnarde, alors merde tu freines, oui, tu freines ! J'ai toujours trouvé que le nom, pourtant magnifique, de Camargue avait quelque chose d'ordurier. Il se rappelle le système de dénombrement des chatons soussiens. Non, son nom n'est pas danois. Comme nous n'avions pas suffisamment freiné, il a lâché sur nous son dogue, son doberman et même son veau marin. Coyote à foie jaune, ça je le dis.

 

(Aa de Caroline Sagot Duvauroux, p. 117)

21:04 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 23 mars 2012

1825 - Self my help

    La chaise – unique survivante des années beauvaisiennes – donne des signes de faiblesse, car c’est la seule à avoir traversé dehors, sur la terrasse, la mauvaise saison. Comme en montant les marches, dans un vieux château délabré, je m’assois précautionneusement sur elle, et m’y tiens assis, ensuite, plus prudemment encore, tout en veillant à ne pas m’enfoncer d’échardes, et en surveillant les jeux sportifs de mon cadet. L’avant-printemps est vif et coloré comme une bluette de Gaétan Roussel.

18:05 Publié dans Dimanche pleurera, Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 12 mars 2012

Dans du son

    Monde froissé, bizarre. Cieux dépliés, gris et jaunes, ouverts comme un son de saxophone. Don du sang à tous les coins de rue. Ce n'est pas l'heure encore de la soupe populaire, alors marchent les guenilles.

Don du sang, toutes les artères.

Don du sang prohibé aux anciens d'Albion, pas de veine.

J'aperçois, dans le loin, la fourgonnette du don du sang.

Et une chanson de Lorie.

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samedi, 28 janvier 2012

Chat / lion

« Le chat avec son pelage jaune avait quelque chose d’un lion quand il y passa. »

(Don Juan, p. 21)

 

 

    Il était temps de reprendre, à partir d’une accroche qui présentait le double avantage de sauvegarder la phrase admirable et de pouvoir ranger le quelconque livre sur les rayonnages, la toile tissée longtemps abandonnée des kyrielles absurdes. Je ne sais ce qu’est devenu Eric Sudre. Alors, d’un réflexe maladroit du tibia, le défenseur sud-africain poussa le ballon dans ses propres filets. Après une livre de prunes, le vorace avait commencé une pêche de vigne. Toutefois, ce n’est pas ainsi que nous voulions représenter Adam et Ève. Il faut le dire, je me tords de rire presque à chaque nouvelle œuvre de ce dessinateur, le combat de la vieille contre la marchande de maïs grillé étant particulièrement jouissif, ou cocasse. Le ciel était couleur de pomme. 

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dimanche, 16 octobre 2011

Félix

    Des mouchoirs de linon – sifflements. Ce jeu si emblématique des Jeux de 20 Heures (avec le fameux dictionnaire de Me Capello), je n’y excellais pas (litote). Tête à claques, tête en l’air, tête de mule, la voisine du deuxième accumule les défauts, mais ne laisse pas d’entraîner, dans son sillage, les regards concupiscents de tout l’immeuble. Avoir réédité Le Marchand de Lodz dans la traduction de Gilberte Crépy reste une de nos fiertés. Les Valois, c’était autre chose que les Bourbon. Et je suis là comme un con sous ton balcon.

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mardi, 11 octobre 2011

Sandales à néant

    La chatte dort encore sur mes sandales. Elle ne sait pas que je suis protégé par Leduc. Elle me voit boire comme un trou, ça l’afflige. Madame, ne vous réveillez pas, miaulez contre ma jambe, ne plantez pas vos griffes dans le papier peint. Qu’on leur donne de la brioche ! J’enfile mes sandales, sans avoir eu besoin de déloger la chatte – qui se faisait, entre-temps, les griffes sur l’écorce du néflier –, et je trimbale mon gros ventre jusqu’à la boîte à lettres.

Une fois encore, c’est le néant.

12:27 Publié dans 410/500, Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 09 juin 2011

Rince-livre

    Après une sécheresse de plusieurs mois, il fait froid, comme jamais en juin (la fin mai 2007, toutefois, n’avait pas été triste), et le fleuve toujours aussi bas borne notre moral. Stéphane ne cesse de dire que tout a cédé la place à la camelote. Je ne sais pas ce qu’on attend pour flanquer une raclée à Arthur. Notre ami joue 3ème ligne. Avec lui, personne ne se comporte en vil prince.

21:30 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 24 février 2008

Tic-tac

    Elle n’a pas voulu prendre la mouche. Autant dire que, de son côté, il a raté le coche. Après avoir apposé le nombre de croix requis dans les cases prévues à cet effet, nous sommes allés nous promener, voir les quartiers défavorisés de la ville, leurs églises bombardées, puis, de retour à l’hôtel, avons bu de la tequila jusqu’au petit matin. J’ai des diplômes, de nombreux diplômes, mais à quoi bon, si je chôme ? Pour ses emplettes, que ce fût auprès du vieil affineur au sourire en coin ou à l’étal superbement fourni du grand type grisonnant en blouse bleue, il préférait toujours choisir un Langres, un Munster, un Vieux Lille ou un Curé nantais. Sa voix semblait fêlée, signe qu’elle n’avait pas souhaité se fâcher.

10:00 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

samedi, 23 février 2008

Ton chandail à l’étage

[13.02.2008.

    Invitée à la danse des scolopendres, l’écuyère n’a pas mâché ses mots. Dans la vallée de l’Ouche, n’omettez pas de visiter la superbe abbaye de la Ferté-Dieu. La scène la plus drôle de Chat noir, chat blanc est aussi la seule dont je me souvienne. Après cet échec mémorable, que dis-je, ce total râteau, il va bien devoir se rabattre sur la petite Bulgare (qui n’est pas si laide). Tu as dû oublier ton chandail à l’étage.

23:03 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

mercredi, 06 février 2008

Narbonne en 1882

    La sirène médiane du premier mercredi pousse son long cri au soleil. Comment réussir à se rappeler qu'il faut quatre s et deux p au nom de Mississippi ? L'impératrice descendit de son trône. Un jour, il photographiait des troncs de frêne ; certaines autres fois, il peignait des faînes. Appuie sur le champignon, ducon ! C'est le jour même où il me demanda de lui emprunter Les Sorcières de Salem qu'il me fut impossible de le faire, car l'exemplaire était déjà pris, et pour deux semaines encore. Quelque commis-voyageur aux mains sales aura mis Henry James de mauvaise humeur.

12:04 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

dimanche, 20 janvier 2008

Vies parallèles

    Comme un fou je vagabonde. As-tu ajouté cette pointe d'estragon sans laquelle le canard aux olives... Verdâtre, dans les toilettes du Bardo, il avait dégueulé tripes et boyaux. Le film dans lequel nous avons joué, encore adolescents, se nommait Triple éjac dans Brigitte. Depuis, votre femme et vous, vous n'avez plus tourné de film X, à moins que l'on ne compte, dans vos prestations un rien perverses, ce double rôle dans Dostoïevski va à la plage. Les acteurs prennent des libertés avec les pronoms, idiots ou démons.

18:00 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

vendredi, 18 janvier 2008

Allô

Comme le cœur bat la chamade, le sommeil a ses bourrasques. Tartarin n’est pas Turlupin, n’en déplaise à Leo. Quoi, passer sous Acrobat c’est pas le Pérou, tu te fous de moi ? La danseuse de corde avait les pieds arqués, de tant de contorsions. Il tombe toujours des hallebardes, aussi dans mes rêves les plus futiles. Dans la gare déserte de cette petite ville allemande pourtant très touristique, nous avions si chaud, et la Mineralwasser à goût d’aspirine désaltérait si peu que tu avais siroté un quart de litre de lait dans une boîte cartonnée. La strip-teaseuse était venue chercher son cachet. Pourquoi, dans Tokyo Eyes, avoir choisi de faire chanter, à l’adolescente japonaise, Lola de Gainsbourg ? La prochaine fois, ras-le-bol, je loue une caisse chez Ada. Offusquée de peu de chose, la comtesse n’abhorrait rien tant que les calembours et les contrepèteries. Bzz, bzz, je suis de la secte d’Épicure.

17:45 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Littérature, Cinéma

vendredi, 14 décembre 2007

1555 - Darn my socks

    Ce matin, du pont Wilson, on voyait éclater les lueurs roses orangées de l'aube au-dessus de la cathédrale Saint-Gatien. Un chien remballait sa morsure. Tu as entendu pétarader le fusil avant la chute des alouettes. Le plus beau, par de tels climats froids dégagés, c'est peut-être la tour ronde du château de Tours dans la suite du Pont de Fil. Il y eut quelques coups de téléphone, pour rien. And then I don't feel so sad...

 

Les Formes

10:00 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, écriture

dimanche, 25 novembre 2007

Moustache interdite aux poids lourds

    Hier soir, de retour de la rue des Minées, nous avons croisé le voisin au volant de sa moustache. De Nardis – version du 21 octobre 1966 avec Eddie Gomez et Arnie Wise – à Elsa – version du 21 mai 1967 avec Eddie Gomez et Philly Joe Jones, se prolonge le trajet, déjà lourd de glaise céleste, d’un qui se savait, plus que d’autres, vivant. D’autres construiront des puits dans le Sahel. D’autres construiront des pluies dans le Sahel. La grisaille d’automne ne nous a pas beaucoup lâchés, ces jours-ci, à moins de considérer les heures passées près de la boîte à lettres de la place Paul-Bert à mendier pitance, comme des moments volés à l’astre du jour. Pitié pour les dimanches ! D’anticiper au doux fumet de volaille rôtie, le chien se pourlèche les babines. Je travaille à la fourrière, au service des enlèvements. Quand ils l’ont su, m’ont posé la patte dessus... Dans son manteau lourd élimé, il tient son poste tantôt près de la boîte à lettres, tantôt près de l’horodateur, où personne ne peut prétendre ne pas le voir ou manquer de monnaie. Traversée de la commune interdite aux poids lourds.

13:05 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

lundi, 19 novembre 2007

Samedi s’y frotte

    Difficile de reprendre pied dans l’écriture, a foolish figure. Au domino des spectres, j’ai perdu, citoyen d’Arras. Maintenant on me respecte, aux Buttes-Chaumont. Au terme de sa longue cavale, peut-on dire que Mesrine fit la culbute ? J’ suis bourré d’ protéines. Tout transformiste aura la tête tranchée. Un jour à Verdun il mourut, comme tant de milliers d’autres, de l’autre côté des embardées aussi. Douceur du soir, sources du vent, la mégère prit les devants.

16:30 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

lundi, 15 octobre 2007

Treize tropes

    Revigorée par le jet, la douchette dans la baignoire ondule comme un serpent. Tu as saisi tes sabots pour me les jeter à la figure. Trop, c'est trope, as-tu crié. À peine un gendarme est-il passé dans la ruelle que tu t'es radoucie. Je lèguerai mes manuscrits inexistants à un mécène célèbre.

C'est dangereux d'être treize à table. Pourtant, Phèdre attendait le retour de Thésée sans la moindre inquiétude. Tu as alors crié que tu te sentais comme une tortue d'eau d'une espèce menacée. Cela m'a paru curieux, mais il y a belle lurette que je ne lis plus les romans de Peter Matthiessen.

Dans les champs du Seigneur on s'amuse follement.

19:06 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture

lundi, 01 octobre 2007

... l'allure prospère

    La brume passe son chemin. Au beau milieu du sentier de notre pauvre vie, nous voilà, pavés de bonnes intentions. Jacques Roubaud n'est pas originaire de Roubaix. Un hydrolat lacrymal lave etc. Ce qui fouette les pleurs, c'est le vent qui les assèche. Tu fumes trois paquets par jour et tu triches aux examens, tu crois que tu vas y arriver comme ça ? Le directeur de la Banque centrale finit par donner sa démission. Neddy & Teddy are in a boat. Dans la hâte de baiser, elle avait gardé ses cuissardes. Un chevreuil passe en courant, l'allure prospère.

08:50 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

vendredi, 28 septembre 2007

Emballements, embrasements

    Je regarde la flamme qui danse. Toi, tu en as vu passer, dans ta vie, de ces gens petits ! Il fut ballé, sauté, dansé… Dès le premier coup d’œil, il fut enthousiasmé par la beauté brûlante d’Irina, et son sourire au premier chef.  Je regarde la flamme qui, telle une belle fille lente, se plie et se dérobe aux à-coups du vent, et porte la nuit autour d’elle comme une toque. Le copiste avait lu Llano au lieu de llanto. Pierre s’était pendu – par amour.

 

[ 19.08.2007. ]

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vendredi, 07 septembre 2007

La femelle du molosse

    Dans la salle de bains, après la douche froide, avoir smashé, d’une serviette sans rage, la femelle du moustique (qui n’est pas la femelle du requin). Vous m’avez gâché ma joie, ce que je suis dans l’impossibilité de vous pardonner. Il s’était gavé de brioche vendéenne, dans l’espoir de tomber malade et de manquer l’école. Longtemps j’ai confondu Oloron et Les Sables d’Olonne. Le molosse nous dévisageait, la mâchoire en bataille.

[01.08.07.]

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jeudi, 23 août 2007

Les pierres pleurent

    Nous nous accrochons à la roche. Dans toutes les guerres, à chaque instant, c’est l’escalade. Dans la verdure mordorée, si tant est que cela signifie quelque chose (mais qui nous le dira ?), vos valses se désagrègent. Je soutiens, j’affirme, j’assène avec force la nécessité de traverser le ruisseau tout de suite. Mon camarade le plus proche, à la faculté de théologie, se nommait Thomas Jansen ; plus tard, quand nous devînmes pasteurs, je le perdis de vue. Le bel azur me met en rage. C’est quand même là-bas que tu t’es fait cracher dessus par un alpaga. Il s’est fait mettre le grappin dessus au coin de la rue ; c’est l’escalade. Nous nous accrochons à la roche.

[14 juillet.]

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vendredi, 29 juin 2007

De rien

    Les mazurkas, vraiment, c'est autre chose. Le droit de courte-cuisse fut abrogé, mais pas la luxure. Il est d'évidence qu'on attendait le ressac pour se jeter à l'eau, histoire de tenter le diable. Vous avez éprouvé de grandes difficultés lors du déménagement, alors que quelques engins appropriés vous auraient sauvé la mise.

17:29 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Fiction, écriture

dimanche, 17 juin 2007

# 1401

    On l'a dit : dimanche pleurera. Il s'est trouvé quelques plaideurs pour plaindre les coupables et dire que les chiens avaient pissé partout. Tu as dû te faire mal, en trébuchant sur cette racine. Autrefois, je vivais dans le creux d'une catapulte, où je m'étais installé avec oreiller, matelas, transistor et tout le tralala. La chauve-souris passa si près du réverbère que la jeune fille poussa un cri de compassion. Vous avez passé des mois à écrire ce livre sur les verbiers et autres glossaires façon Leiris. Dans ses serres l'aigle tenait fermement le jeune coucou, que sa mère promettait pourtant à un meilleur avenir. Bonjour, tout le monde, lança-t-il avant de s'entendre répondre "Bonjour tout seul". La pluie tombait ce samedi, et laissait présager un dimanche pourri, encore et toujours, sternutatoire et tussif. Pour y aller en vélo, c'est drôlement coton ! Tu t'es endormi pendant la représentation du Vent dans les branches de sassafras. Aller en Andorre juste pour acheter une montre et du tabac, je les trouve prompts à se divertir. Notre pièce a fait un carton. Dans nos contrées près du fleuve, la pluie sera toujours le revers de la médaille. On l'a dit : dimanche pleurera.

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lundi, 11 juin 2007

Crépuscule / qui brûle

   Voir son corps voué au vestibule. Déjà le soleil dardait, de ses rayons saumâtres, les épouvantails dans les champs, et leurs manches dépenaillées, laissant échapper la paille. Vous avez été ruiné par votre beau-fils, c'est du propre... Avec Ajax ammoniaqué, votre cuisine toujours plus resplendit. Sous les arcades de ce grand hôtel à magnats et riches curistes, il avait acheté, dans une petite bijouterie tenue par une vieille folle, un triple rubis pour sa soeur aînée. Je me suis donné un coup de marteau sur l'ongle. Vous avez été ruiné par votre neveu, c'est du propre... Le rire du riche paysan fusa dans les ténèbres, près du dolmen. Après le jour, c'est le crépuscule qui brûle...

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samedi, 09 juin 2007

Au loin et à haute voix

    L'abeille ne sait rien du soleil. Quand les demoiselles passent près de la vitre, les deux serveurs rient à gorge déployée. Oui, ça rame terriblement, avec ça. On avance à rien dans ce canoë. Vous êtes rentrée de faire les courses à la Petite Arche, puis vous avez pris une douche après avoir rangé vos emplettes aux endroits idoines. L'abeille a eu amplement le temps de faire la connaissance des roses trémières. Le mercredi matin, je voyais bavasser, au loin et à voix haute, les fromagères.

14:55 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Fiction, écriture

lundi, 28 mai 2007

Longue queue de paon

    Une longue rampe d’escalier, c’est l’idéal pour plier les draps, si on doit le faire seul.

Au Jardin botanique, le paon faisait la roue. Toi, quand même, t’as pas inventé la poudre ! It was love at first sight. Elle poussait des soupirs à fendre l’âme, mais lui s’en irritait, comme du bruit intempestif mais régulier d’un robinet qui fuit. En fait, je n’ai jamais lu L’Acacia de Claude Simon.

 

Il met la dernière main à sa thèse consacrée à la réception des pamphlets antisémites de Céline entre 1944 et 1991. Fleming ne sait toujours pas où crécher. Au Jardin botanique, nous avions admiré longtemps les longs volatiles graciles, aux pattes arquées, artificiellement rosis dans le soir lumineux.

 

Le serpent dans l’herbe rampe, attire le chant sur la harpe du barde.

Ouvrez la boîte de Pandore, où l’interdit trouve à s’épancher ! Je me rappelle avoir lu le deuxième album de la série des Astérix, à sept ans, dans ma chambre, en n’y comprenant pas grand-chose. Honoré d’Urfé cassa la mise en scène.

 

Ça, c’est un sacré rôti de porc, de Souvigny s’il vous plaît ! C’est lors d’un cours de français, en classe de troisième ou de première, que j’appris l’origine de l’expression  « jouer la mouche du coche », n’ayant jamais lu la fable de La Fontaine qui lui donna naissance. Quand ils arrivèrent à Gimel-les-Cascades, leur premier réflexe fut de photographier le clocher quadruple.

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dimanche, 27 mai 2007

Épistrophe

    J’écris trop souvent directement à la fenêtre, mais puisque vous lisez Hop Frog, je n’ai pas de raison de me gêner. Dans ce charivari, je n’aime guère la tournure des événements. C’est sûr, il a bien aimé le film, oui, il a bien aimé. Primadol, la solution imparable contre les pellicules. Ils voulaient que je saute d’un avion accroché à un champignon. Sur la pochette blanche le visage rouge du chanteur se détachait, carré de sang dans la lucarne. Ce soir, ma mie, j’ai le cafard. Les ombres pâles du soir descendaient sur le cottage de Harry, qui était venu s’y reposer après une quinzaine de fortes tempêtes londoniennes. Jacques Abouchar n’arrêtait pas de faire des blagues pleines de finesse. Dans ce charivari, excédé, je n’aime guère la tournure des événements.

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dimanche, 20 mai 2007

Deirdre des douleurs

    La remise à outils est attenante au dortoir de l'abbesse qui est aussi le réfectoire.

Quel est le goût de l'épine ? Quand il vit l'éléphant foncer droit sur sa Porsche neuve, il eut un sursaut d'orgueil. Le mendiant devant l'église était blotti contre la pierre froide. Personne ne voulait lire A Novel of Thank You, et encore moins en publier la traduction.

Je suis à la merci du premier corniaud venu, et toi tu restes là, les bras ballants. Êtes-vous un triton ?   Quand j'écoutais Scritch, un petit sourire me montait immanquablement aux lèvres. Hier soir, le tromboniste était très en verve. Quand reverrai-je, ô mes aïeux, la douce page de verdure des dames en robe, mais aussi Knobs and thorns, ce livre juste ébauché ?

 

Tu me demandes quel genre de prénom est-ce, Deirdre ? et je suis embarrassé, car ce genre d'équivalent de Cunégonde a aussi ses lettres de noblesse (Deirdre of the Sorrows) et est encore donné, apparemment, aux Etats-Unis. Près du puits des saints, j'avais posé mon baluchon. Ce février-là, à Bagnères-de-Bigorre, on avait suivi les trottoirs froids, pour une promenade un peu mélancolique.

... de la queue et claquetant de la semelle... Tout, de Beckett à Quintane, est affaire de chaussures. Ah tiens, vous tombez bien, je reprendrais bien un peu de formage.

 

C'est la saison des cerises, et je délecte de leur jus rouge profond. I.B., l'homme des montagnes, d'une voix caverneuse, leur indiqua le chemin du gîte le plus proche. Ce sont frondes que vent agite. Imaginez-vous qu'il n'a toujours pas ouvert ce livre acheté il y a deux mois, dont le titre, inversé visuel, est impossible à reproduire au moyen d'un simple traitement de texte, mais dont on peut toutefois dire qu'il est de Marc Cholodenko ? Je fus sur ce calme / miré nuage.

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samedi, 19 mai 2007

Au bagne

    De la surdité naît l'absurdité. Dans la brève encyclopédie, Aragon suit de près Adamov. Il vivotait, passait des heures à répéter son numéro. C'est non loin de Saumur, dans cette bourgade triste que traverse la route nationale, que je pris un café, photographiai les toilettes du bistrot, puis repartis en Clio sous la belle lumière grise de novembre. Il passa tant d'années au bagne. Quand je vivais à Beauvais, je passais rarement dans le quartier délabré de la soie Vauban. Le troupeau bêle, le berger vaque à ses occupations (sieste). Un pernod, et que ça saute. Connaissez-vous l'histoire du mange-pierres vert ? Ou, bien sûr ; je la tiens de Gertrude Stein.

12:22 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Fiction, écriture

mercredi, 16 mai 2007

Prête-nom (Carbone 14)

    Quoi qu’il advienne, il se tient coi. Rien ne le rebute, de ce monde de tertres où même les plumes d’Indien sont allergéniques. Ni la fouine, ni le putois, ni la belette, ni l’hermine ni même le glouton ne sauront dénicher les œufs de l’écureuil. Ça coûte la peau du cul, oui ! Toi, avec tes sorties violentes, tu me coupes le sifflet. Le médecin tira du coffre de sa voiture une trousse de premiers secours. Cela fait une éternité, des lustres vraiment, que nous n’avons pas vu Vincent. Quoi qu’il advienne, il s’obstine à regarder le problème sous toutes ses facettes. Il pleut des orangeades. Au zoo de Beauval, nous les avons admirés sous toutes leurs coutures, et eux nous ont renvoyé des mimiques multiples, comme à travers un miroir. À bien y réfléchir, Thomas non plus n’est pas venu nous rendre visite depuis des mois. Quoi qu’il advienne, son père se montre très sévère avec lui : ceci explique peut-être cela.

10:20 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

mardi, 15 mai 2007

Mardi pleuvra

    Florine Pré a gribouillé plusieurs pages de Rimbaud le fils. À chaque fois qu'il regardait le P.M.U., c'était la même chose, il devenait comme fou. Vous lui avez tendu votre carte vitale, et alors la carte d'électeur est tombée au sol et s'est perdue dans l'épaisse moquette berbère. Tout de même, un chien à trois têtes, ça se remarque, et un berger sur échasses, avec une sorte de blouson américain et des yeux ouverts multicolores dessinés partout dans le dos, je te dis pas. Quand l'avocette s'envola, nous étions déjà endormis. J'en demande pardon par avance à Jésus... La part paisible de mon existence a cessé d'être, ce jour-là.

 

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Le texte ci-dessus est le treizième de la série Dimanche pleurera, qui, contrairement à la plupart des "rubriques" de ces carnets, n'est pas restreinte a priori dans le nombre de textes éventuels.

De plus en plus souvent, quand j'écris les textes qui composent Dimanche pleurera (dont je m'étonne d'ailleurs qu'il y en ait aussi peu), je me dis que chaque embranchement laisse de côté des dizaines d'embranchements parallèles et qu'il faudrait, idéalement, reprendre chacun de ces textes et les creuser, les enrichir, suivre d'autres pistes, plus intéressantes. Le principe structurant, qui est celui des kyrielles, a fini par déboucher sur une étonnante uniformité. Nécessité de faire "exploser" tout cela !

Ainsi, ici, en tirant sur l'un des bouts de ficelle de la première phrase, le texte a ouvert la voie P.M.U.. Mais il y avait sans doute d'autres pistes à défricher : Gribouille, Florine, Rimbaud, pages...

16:27 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

lundi, 14 mai 2007

Dieu seul me voit

    Le bleu de Prusse, comme le bleu roi, colle aux nuages et désempare le moujik. Ce sont de ces chats blancs que le Ciel nous envoie ! Nageant dans le pétrole, il vit un émir. Qui a dit que l'oxymore était devenu le pont-aux-ânes de la critique littéraire estudiantine ? (En même temps, comme dirait l'autre, c'est une redondance.) Le jour où valsait Odilon, c'était du caviar pour les moines. C'était sur les rives du Gange, où habite cette sorte de crocodile, seul de son espèce (et même de son genre). Pense à Fernande !

19:26 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Poésie, écriture

dimanche, 13 mai 2007

Dans le réfectoire

    Le chocolat au lait amer avait un arrière-goût d'asperge. Celle qui se prénommait Raphaëlle lui avait soudain jeté un verre d'eau à la figure, tant elle était exaspérée par ses facéties, qu'elle prenait pour des piques. Dieu seul me voit quand je mastique. Le petit de l'âne, l'adverbe archaïque qui signifie tout de suite et l'abréviation la plus courante pour désigner, en anglais, un auteur anonyme, sont, à certains détails infinitésimaux près, homographes. Nous l'allons montrer tout à l'heure.

20:20 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, écriture

jeudi, 10 mai 2007

Au grand galop

    Ma calvitie galope. Une p'tite goutte de gnole, ça ne peut pas faire de mal. Gene Kelly sous la pluie, mouillé comme un trottoir, troque son parapluie pour des idées notoires. De Chicheboville à Cherbourg, il ne doit pas y avoir plus de cent kilomètres. Vous m'avez dit que j'étais une vraie princesse au petit pois. À Cherbourg, ils se gavaient de biscuits fourrés au chocolat. Enfant, j'allais parfois, à vélo, acheter le pain à l'épicerie du village. Tu ferais mieux de jouer au loto, tiens. Une p'tite goutte de gnole, a-t-il répondu stupéfait, les yeux écarquillés. On dit l'amour est aveugle, mais il faut bien croire qu'il voit... Sur la couverture du livre de poche était représenté un détail des Enervés de Jumièges, crois-je me rappeler, même si, en regardant aujourd'hui la toile, j'ai le sentiment que je me trompe. "Pourtant, avec ta mémoire..." a dit la maîtresse d'école. À Chicheboville, on avait photographié Delphine avec ses couettes. Ma calvitie galope.

11:10 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Fiction, écriture

dimanche, 22 avril 2007

Animaux multicolores

    Quand je venais te voir à Arcueil, nous nous promenions en conversant en chantant en rimant le long de ces boulevards gris déprimant. Je n’ai aucun souvenir des publicités pour Milka. Il me dit « tiens, ouvre la bouche » puis m’arracha la dent de lait branlante. Toute mon enfance, le prénom Alain – outre les références inévitables à deux chanteurs, Barrière et Chamfort, l’un que ma mère avait adulé quand elle était enfant et l’autre qu’elle détestait maintenant qu’elle était adulte – resta figée dans l’expression énigmatique, de seconde main, « au mariage d’Alain ». À présent j’apprends qu’il a un homonyme député de Moselle depuis 2002. Elle me faisait des quenelles, des patates au four. Sur l’île nous n’avons pas chanté à tue-tête vingt-trois fois de suite le refrain de Little Thomas Dupont. Maintenant j’apprends qu’il a un homonyme traducteur (notamment de Huang Zhan-ming). La seule fois de ma vie où j’ai vu la Maison carrée, j’avais huit ans et demi (et le cliché orangeasse flou pris ce jour-là fait partie de mes premières photographies). On se retrouvera tôt ou tard, dans le pré ou ailleurs. Quand il eut fini de se marrer comme une baleine parce que le commentateur hippique s’appelait Jean-François Pelouse, il alla nous servir un bon petit Martini trente-deux ans d’âge. He’s the pink of perfection, a-t-on dit de moi, et pourtant je n’ai vu ni lu La Jument Verte. Nous frimions le long des boulevards gris quand je venais te voir à Arcueil et Montrouge.

07:00 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture, Fiction

mercredi, 18 avril 2007

Méninges térébenthine

    Le hérisson dort-il toujours dans la menthe ? Oh, laissez-le dormir, et ne troublez pas son sommeil, chevillé aux piquants, du pinceau de vos phares. Dans la bataille se jeter. Que son grand-père lui ait appris, si jeune, à jouer à la belette, comme il dit, c'est risible. Vous avez mauvaise mine, dit R. J'ai connu des chineurs, des brocanteurs, des fouille-merde et même des fouineurs. Un jour même j'ai trouvé une version pornographique de Perrette et le pot au lait. Il confond toujours le Bourbon et le Valois. Un whisky sec, and on the rocks. De proche en proche, on sent la dureté froide de la roche. Êtes-vous de la famille ? 

05:55 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

dimanche, 15 avril 2007

Dans la lumière des phares

    En rentrant du concert de jazz, il vit, dans la lumière des phares, un hérisson traverser la courette et se réfugier dans la menthe. J'ai dévoré une religieuse, puis une tresse en chocolat et un pithiviers. Allongés sur des nattes, les enfants discutaient de choses, d'autres, quelques salamalecs. Piquée par une abeille, la jeune fille ne put extraire le dard. Le soleil brille et brûle le crâne dégarni. Ce sont encore et toujours des salamalecs sur le Golgotha. Jamais on ne sera venu à bout des Âmes mortes, couverture cousue de rouge. Après avoir suivi des yeux le fil blanc des phares, toi aussi tu as aperçu la course du hérisson.

08:40 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, écriture

dimanche, 01 avril 2007

Ce dimanche aussi

    Ce dimanche aussi est le jour du poisson. Rire vendredi. Niet te huur, dat komt je te duur. Il m'en coûte de porter le seau par l'anse. Toujours, les bras noueux (gros bras, pas petit bras, un peu fin-de-hamlet), nous nous serons ridiculisés, lui et moi, rue B. Même avec retenue, même sur ses gardes, on s'enivre de poussières d'étoile et on retombe dans ses vieux travers. Il a sorti cinq vannes nulles en cinq minutes, quel histrion lourd comme un plat de coustouns. J'entends ça à peine la porte refermée, car la gêne lâche la bonde. Dans un sens c'est mieux ainsi. Tous ils étaient venus au bal en couple, et toi aussi avec ton frère balourd, des arêtes obtuses plein les poches. De la balle, je refermai la lourde.

12:05 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ligérienne, Poésie

jeudi, 29 mars 2007

Train de nuit

    Au sujet des gloses il ne tarit pas d'éloges. Du troisième balcon, avec ses jumelles de théâtre dorées, elle cherche à voir la couleur des sous-vêtements de la danseuse étoile. Près du foyer où luit, d'une incandescence pâle, une bûche presque consumée, tu bois de la tisane. Il travaillait dur, bachotait avant chaque examen, en quelque sorte au galop d'essai. La musique (Out of this World par le quartette de Coltrane) te trotte dans la tête. Voici quelques-unes, mais parmi tant d'autres, des choses que je préfère.

09:00 Publié dans Dimanche pleurera, J'Aurai Zig-Zagué, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Poésie, Jazz

lundi, 26 mars 2007

Cause halieutique

    Voici une coupelle d'olives au fenouil. La mariée était en noir. Vers la fin du mois d'août les orages venaient, toujours les mêmes, secs et terribles, toujours au moment des grandes... On peut considérer que le roi René n'a pas connu la Renaissance. Tu ne vas pas en faire tout un roman, quand même. On a les embêtements les plus divers. Fred Astaire tapote d'un doigt agacé sur le verre poli de la table, dans cette salle de conférences où pas un chat ne passe. Quand Nijinski entra, je n'étais plus moi-même. J'allais lentement, à pas de tortue. Elle m'a alors hameçonnée, alpaguée avec ses appâts.

19:10 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, écriture

dimanche, 25 mars 2007

Brocolis à la lune

    Les brocolis sont dans la cocotte. Avec on pourrait manger des pieds paquets (tant va la cruche à l’eau (en relisant Nana)). À la belote tu joues comme un gros naze. À douze ans je connaissais par cœur l’acte I de Cyrano. Il prend toute cette histoire d’usurpation d’identité très au sérieux. Tu joues comme un pied dès que c’est aux cartes. Elle n’avait pas voulu qu’on empêche son hamster de s’empiffrer. Après quelque temps, on décida de remplacer la lampe de chevet par une lampe d’architecte. Les plaques et tout ce qui est marbrerie, c’est ça qui pue la mort, me disais-je en descendant acheter les croissants et en passant devant la maison Cavey puis la maison Tourtault. Toi tu rêvassais à la lune.

12:21 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, écriture, Poésie

samedi, 24 mars 2007

La Sorcière Célèbes

    Le soleil a fini par se cacher, le vent frisquet par se lever. Je vois la figurine de Louis XIV, en plasticine. Nagui a une fâcheuse tendance à inviter tout le temps les mêmes tocards. Ce doit être au loto qu'on lance carton plein. Je ne goûte guère la poésie de Lord Alfred Tennyson. Quand l'extraterrestre poilu devient rouge de colère, zapper d'urgence. Pour Edvard Munch, dont l'on vient de retrouver une gravure volée, le rouge était plus qu'une couleur. Le cri que tu pousses ne réveillera personne. Laurent Evrard a trouvé presque aussitôt le volume d'essais de Mongo Beti que j'avais cherché en vain pendant plusieurs minutes dans la librairie. En vingt minutes, on a trouvé le temps d'ironiser sur les critiques qui ont écrit qu'Un roman russe était "le meilleur livre d'Emmanuel Carrère". Ce n'est pas à la roulette qu'on s'écrie carton plein. Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour. Faire un roman seulement à partir de cartes postales et de chromos, je ne pourrais pas. Mais à quel jeu de cartes enfin peut-on s'écrier carton plein ? Bourré comme un coing, plein comme une outre, blindé comme le Clémenceau, il s'avançait vers moi en titubant. Des textes de De Quincey, le plus célèbre est aussi le moins bon. L'éléphant de Max Ernst s'avance aussi vers moi, peut-être suis-je ivre aussi. Face à la librairie Le Livre, le Monstre diminue, jour après jour.

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mardi, 30 janvier 2007

Maritornes

    Sur le premier disque d'Albin de la Simone, le chanteur est grimé en panda. Mon fils a un panda en peluche qui se nomme Pistache. Au restaurant La Chope, je vous recommande la terrine de queue de boeuf avec foie gras aux pistaches. Ils servent aussi, à La Chope, une soupière de mousse au chocolat Valrhona. Passe-moi la soupière, et Jean-Marc Thibault.  De Roger Martin du Gard, je n'ai lu que Jean Barois. C'est à l'été 83 que j'ai vu, la seule fois de ma vie, le Pont du Gard. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, un jour, sur une réédition en CD, un inédit de Manset (Le Pont). Il y aussi Pavillon sous la neige, du même Manset. Il m'arrive de penser que je deviens dur d'oreille.

15:15 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, écriture