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mercredi, 04 janvier 2023

Du monastère à la maison caverneuse

Untung-untung

    4 janvier 2020

Magnifique lettre de Keats à Shelley, que je découvre grâce à une copie d'étudiant qui en a extrait la phrase suivante : My imagination is a monastery, and I am its monk. La citation ne prend son sens qu'avec la lettre dans son intégralité.

 

4 janvier 2023

But I want to talk of yourself, dearest Isa. Come away from Madrid. I long to see you & to know that you are out of the cavernous house, the plan of which (as Annette showed it) iced my blood. Everything you say too sounds wretched, for body & soul.

(lettre de Robert Browning à Isa Blagden, circa 1857)

 

19:25 Publié dans Droit de cité, Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 20 avril 2018

Ode à Gérard Collomb

    Les cheminots qui veulent négocier ?

Insultés.

Les retraités qui dénoncent l'évasion fiscale ?

Dénigrés.

Les étudiants qui revendiquent ?

Gazés, expulsés.

Des fermiers avec un projet de propriété collective ?

Traités à la grenade.

 

Pendant que les journalistes tabassés par la police pansent leurs plaies,

Pendant que les étudiants en lutte passent la journée aux urgences,

Pendant que la police fait de la ZAD et des facs autant de nouveaux Tarnacs,

Pendant qu'on fiche et qu'on flique les syndicats,

Les islamistes rigolent, préparent le prochain attentat.

 

Collomb, on s'en souviendra.

 

13:33 Publié dans Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 avril 2018

Hafenkneipe ::: Joachim Ringelnatz ::: Bistrot portuaire

Hafenkneipe.PNG

 

    Depuis une semaine, je traduis, à raison d'un par jour sur Facebook, des poèmes de Joachim Ringelnatz.

En voici un en supplément.

14:26 Publié dans Darts on a slate, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 01 février 2017

L'oubli de Levet

Untung-untung

    1er février 2012

En face de moi, dans le néflier : draine mâle ou merlette ? pas eu le temps de distinguer. Trop furtif oiseau.

 

1er février 2017

Ces jours-ci, je me suis enfin lancé dans l'Ornithologie du promeneur. Un peu déçu, après Mes langues ocelles, mieux tenu dans son foutoir — si j'ose dire. Le chapitre sur les corneilles est excellent. Celui sur les merles et les étourneaux plus pongien. On sent que la note juste point. D'ailleurs, poigne est l'anagramme de pongien. Mais il n'est pas question de jouer les pongistes.

(Jouer au ping-pong avec des nèfles vraiment ? Avec des draines qu'on observerait ?) — Coupons court.

21:30 Publié dans MOTS, Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 30 janvier 2017

I Am A Road (Mark Baumer) ▓ Je suis une route (chapitre 5)

[traduction en cours du chapitre 5 de I Am A Road de Mark Baumer]

[sur Mark Baumer : ici et ]

 

    Je me suis éveillé au pied d'une colline et j'ai passé vingt minutes à observer un oiseau. Je pense que j'attendais de voir si je pouvais apprendre à me faire pousser des plumes. Tous les matins, j'avais besoin que mon corps réapprenne à marcher. Je me sentais plus fragile qu'un bébé né depuis huit heures. Au sommet de la colline j'ai cru voir quelqu'un qui me tenait un cadeau, mais en m'approchant je me suis aperçu que cette personne n'était qu'une haute plante adossée au mur d'une bâtisse grise. Une bonne partie de la bâtisse avait fondu. Mon corps a avalé le paysage, et le paysage a avalé mon corps. Des pensées s'échappaient des pores de ma peau et s'écoulaient dans la terre. Un panneau m'a signalé que la ville la plus proche était à huit miles. Un autre panneau m'a signalé que rien n'existe sauf dieu. Toutes les voitures ont déferlé comme si je n'étais pas là. Il y avait plus meules de foin dans les champs que d'habitants sur terre.

 

I woke up at the bottom of a hill and watched a bird for twenty minutes. I think I was waiting to see if I could learn to grow feathers. Every morning was a process of teaching my body how to walk again. I felt more fragile than a eight-hour-old baby. At the top of the hill I thought I saw someone holding out a present for me but when I got near this person I realized they were a piece of tall grass leaning against the side of a gray building. A significant portion of the building had melted. My body absorbed the landscape and the landscape absorbed my body. Thoughts dripped through the pores in my skin and leaked back into the soil. One sign told me I was eight miles from the next town. Another sign said nothing existed except god. Every passing car ignored me. The bales of hay in the fields outnumbered the number of people on earth.

 

[Pour acheter I Am A Road]

15:42 Publié dans Darts on a slate, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 08 novembre 2016

Gnome

Untung-untung

    8 novembre 2015

gnome.jpg

 

« L'année va boire un gnome. »

(Aphorismes de GuillaumeBot)

 

8 novembre 2016

Je n'ai jamais poursuivi l'exploitation poétique de ces textes générés par prélèvement aléatoire dans la masse de mes statuts Facebook. Au vu des premiers billets publiés il y a un peu moins de deux ans, on ne peut guère s'en étonner.

06:10 Publié dans Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 20 octobre 2016

Fantômes puissants de la notation

Untung-untung

 

    20 octobre 2011

"Il y a des groupes qui vont par ailleurs." — Phrase entendue, telle quelle, de la bouche d'une MCF en sciences de l'éducation, lors d'une réunion sur l'évaluation par compétences.

 

20 octobre 2016

Amusante, au demeurant, cette question de l'évaluation par compétences, car, comme M. Jourdain avec la prose, c'est ce vers quoi je tends depuis toujours (je veux dire : depuis mes débuts dans l'enseignement, il y a dix-neuf ans). La notation n'a aucun sens, non parce qu'elle discrimine ou établit des hiérarchies (cela en soi ne me pose aucun problème : un tel est meilleur en grammaire anglaise ou en traduction que tel autre, il n'y a pas à tortiller) mais parce qu'elle masque le véritable intérêt des évaluations, qui est (devrait être) de souligner le travail restant à accomplir, les priorités pour chaque étudiant.

Il y a quelques années, quand je corrigeais les travaux de méthodologie de première année, j'utilisais trois couleurs, dont une était réservée aux fautes de langue les plus graves. Et quand, il y a trois semaines, j'ai lancé, lors d'un cours d'agrégation interne, qu'à titre personnel j'étais convaincu de l'inutilité des notes, j'ai vu que mes collègues du secondaire étaient surpris, soit qu'ils soient eux-mêmes attachés à la notation de 0 à 20, soit qu'ils n'aient pu imaginer jusque là qu'un universitaire ait ce genre d'avis ou d'analyse. (Il faut dire que je répondais à une question sur les notes de l'épreuve de traductologie et que, dans un concours moins encore qu'ailleurs, la note n'a aucun sens en soi.)

 

(Ce billet devrait en fait trouver sa place sur l'autre blog, à la rubrique William At Work, mais bon...)

08:25 Publié dans Narines enfarinées, Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 08 octobre 2016

Pas sérieux ; sérieux

Untung-untung

    8 octobre 2014

Je ne m'étais pas encore remis des baricanelles, quand soudain... le nouveau sport estudiantin du vendredi soir : le beer pong.

 

8 octobre 2010

Après avoir subi 1 h d'atelier gamelan (encore les 40 ans de l'Université) pendant mon cours de L3 — je déclare la guerre à l'Indonésie et à Loïc Vaillant.

 

8 octobre 2016

Chant de la bière par Bali, l'âme est mauvaise conseillère : il faut lui préférer le cri, avec le dos de la cuillère. Ai-je ajouté un e, saisi par cette nouvelle frontière ? Pas la peine, sale nazi de décoiffer mieux ta rombière ! Il faut, pour ton Indonésie, que tu ailles dans les outrances & prennes le mors aux quenottes. Monde parti en pleurésie, exhibition de muscles rances, toujours partout le bruit des bottes.

08:18 Publié dans Pong-ping, Sonnets de juin et d'après, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 octobre 2016

Séhune

Untung-untung

    2 octobre 2011

Notre petite chatte est affamée et chasseuse : après deux petites assiettes de pâtée dans la journée, du gras de rôti de porc, etc., elle a coursé un papillon de nuit qu'elle a becqueté illico en faisant craquer les ailes.

(Très chic.)

 

2 octobre 2016

Elle était arrivée d'on ne sait où, à miauler sur le rond-point qui forme l'impasse du côté est de notre maison. Poussé par notre voisin, Gheorghe, qui nous promit de la garder quand nous partirions en vacances, nous nous laissâmes apitoyer et l'adoptâmes. Cela fait donc cinq ans et quelques jours.

Là, j'écris au bureau et elle s'est endormie presque aussitôt qu'allongée sur le lit.

08:55 Publié dans Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 13 avril 2016

What About Meera

Untung-untung

    13 avril 2015

Je vous avais parlé il y a quelque temps de ZP Dala, cette écrivaine tabassée en Afrique du Sud pour avoir dit du bien de Salman Rushdie la veille lors d'un festival littéraire à Durban. Visiblement, tout le monde en France s'en contrefout : elle n'écrit pas en français et ce n'est pas dans une ancienne colonie. (Idem les étudiants kényans massacrés à Garissa.)

Figurez-vous que j'apprends ce matin — et j'ai toutes les peines du monde à ne pas croire à un atroce canular — qu'elle a été internée dans un hôpital psychiatrique suite à son refus de retirer son hommage à Rushdie.

ON SE RÉVEILLE, LES GENS ! Nous vivons une époque absolument tragique.

 

13 avril 2016

Entre-temps, j'ai lu le roman de ZP Dala, What About Meera, qui est un bon roman, de facture un peu classique, très évidemment inspiré par Naipaul et Rushdie, peut-être, dans une moindre mesure, par le premier Ngugi.

 

(Ce billet devrait être publié dans Affres extatiques.)

16:36 Publié dans Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 03 mars 2016

Bestioles

Untung-untung

 

    3 mars 2015

même quand il dort, le potamogale

est plus velu qu'une mygale

 

3 mars 2016

Ce matin, pour écrire un autre billet, je suis tombé sur ce texte de Rebotier :

La girafe est un animal métaphysique, en ce sens qu'il se tient haut au-dessus de la physique. Comme l'araignée. Toutes deux ont un très long cou, mais la girafe a son cou loin sorti du corps. L'araignée, absolument pas.

11:35 Publié dans Droit de cité, Pong-ping, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 26 janvier 2016

Pong-ping, 10

    Pourquoi j'ai toujours écrit vilenie avec un accent aigu, et persisté à le faire même après avoir découvert ma méprise – alors que, lorsque j'ai découvert, à la faveur d'un compte rendu de lecture comme notre professeur de français de première (celui qui est parti en congé maladie début novembre) nous demandait d'en faire, dans un petit cahier, que succinctement s'écrivait avec un c devant le t, j'ai tout de suite et sans remords adopté cette orthographe —, je ne le sais. Comme je n'ai pas la moindre idée (ou guère d'idée, en tout cas) de ce que j'avais vraiment en tête, il y a bientôt dix ans, en écrivant la dernière phrase du dix-huitième texte de Voici venir Samuel B. (dont 3 chapitres restent toujours à écrire !), peut-être le maintien de l'accent aigu était-il délibéré, avec “l'accenteur” dans la même phrase ?

Toujours est-il que me voici à scruter mes fariboles. Et il y en a ! Ce mot a dû me traverser. Sur ce site, on le retrouve, dès 2006, en juin aussi, pour une notule dont je n'ai aucun souvenir (décidément) mais qui préfigurait un peu ce qu'il m'arrive de tenter dans les Translatology snippets.

Mieux, même. Trois mois auparavant, j'établissais un lien très net entre les Murmures de Morminal et ce substantif. Fadaises ? non. Menteries, fictions, détours, mensonges.

Plus près de nous, on retrouve fariboles dans un poème de la série des Douzains d'aise, puis, dans un bref texte en prose écrit sous le coup d'un drame, d'une angoisse, d'une impression de fin de route, qui ne fut que cela — une impression. Mais la noirceur en demeure.

Tout ce que je fais, au fond, me semble faribolesque, faribolien, faribolant, faribolard, faribolide et fariboliforme. Mais ce sont des fariboles nécessaires.

22:44 Publié dans Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 29 novembre 2015

III:a——{anamor}

Première huitaine, 29 novembre - 6 décembre 2015

 

    D'une oreille peut-être distraite par la bruine revenue, ou par les pages que tourne mon fils cadet dans la chambre voisine, j'écoute ces préludes pour violoncelle et piano de Zoltán Kodály, et pourtant je ne peux m'empêcher de repenser à ce jour bizarre où je me suis lancé dans cette bizarre entreprise, narrer ce tour d'Australie de deux loufoques flanqués d'un plus loufoque encore multimillionnaire. Mais enfin, ça ne ressemble à rien !

Parmi les natifs de Kecskemét — que de footballeurs, de nageuses, d'athlètes et de handballeurs ! — seul un peintre paraît surnager, un dont Galago vit une exposition, à Silkeborg, un jour lointain, il s'était rendu là-bas pour Asger Jorn, bien entendu, et pour l'homme de Tollund, pour Seamus Heaney, bref, pour la frime et la forme, pour l'étroit trait de pinceau qui relie certains êtres aux villes et aux demeures.

(On n'a pas idée, de s'appeler Zsuzsa !)

skull-illusions5-550x542.jpgIstván Orosz pratique habituellement des anamorphoses plus ludiques qu'inquiétantes. Oui, je me rappelle ça...! Tout ira dans le bouquin, un vaste dépotoir, et tout prendra au fin fond, à la toute fin, dans ce tas d'ordures, la forme d'un gigantesque crâne décharné. Un archet, un plasticien, et quoi encore. 

Le 4x4 roule à vive allure.

10:13 Publié dans La 42e Clandestine, MUS, Pong-ping, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 19 novembre 2015

I:h ——{cabas}

 

Première neuvaine, 11-19 novembre 2015

 

    Beaucoup à écrire, oui, au point de ne pas avoir encore décidé si cette 42e clandestine prendrait place dans les carnets gris ou dans les carnets verts. C'est égal, en un sens, si ce n'est qu'à vouloir tenir la promesse de reprendre un rythme quotidien de publication dans le carnet vert, ce nouveau livre va multiplier les fers au feu, au risque de l'étouffement.

Les mots étouffoir, éteignoir et étaminoir suivent leur propre trajectoire.

Le texte fourmille. Il faut un tamanoir.

Ponge avec ses figues, il lui fallait un cabas.

Hermès qui ne cesse de brouiller les messages, il faut lui arracher son cabasset.

Il faut, il faut... conter aussi l'odyssée de Cabarceno.

 

(Et puis... et puis c'est tout le reste... rien et son contraire, tout et son semblable... ce qui figure... défigure... on déchante la Marseillaise et on s'endort dans les campagnes... n'arrêter jamais ce cerveau qui bout... n'arrêter jamais ce bout filtre... l'histoire d'une vie qui rencontre l'histoire d'un peuple... un journal aux feuilles jaunies... un néflier aux feuilles tombées... jonchent la triste pelouse... vous n'en prenez pas le chemin... si, premier temps... dans un premier temps... premier jalon, ce que vous nommez neuvaine... et baste, mes lais pour des reines... rien ou tout... rien et son contraire n'a jamais marché... parce qu'on milite, mine, manoir... velléitaire, terne militaire... pfffff... rien, cette écume... bof et puis pof... dernière nèfle tombée pourrie espalasée sur le triste gazon... sur la morne pelouse... pourtant, seuls les gens s'espalasent...)

 

{tu fermes la parenthèse ? toi, tu la fermes !? trop fort... tu as claqué trop fort ! des dents ? pourquoi pas ?? des dentiers !? des rentiers !!! des révoltes partout sous le vent... it's got the squiggly one... prononcé squigueuly, encore plus fendard je suis... on ne fait pas on ne fait pas on ne fait pas... on ne fait pas la révolution avec des signes de ponctuation}

 

[Crochets. Pourquoi maintenant des crochets ? Ça sort par où ça peut, par où cela voudrait s'exprimer, par où cette parole contenue voudrait sourdre. Donc vous tendez, à ça, à cela, à cette parole qui vous réclame, vous requiert, vous tendez vos oreilles sourdes, vous tournez vers le mur fendillé de sang, écran bleu avec ça pour cible, écran à l'oiseau de profil, écran au crâne électrique. Donc pourquoi des crochets, maintenant ? Il, après la Corse et l'Oise et la Suède, se prend pour une vipère, se pend au crochet. Autre révolution, d'une année terrienne — bien sûr, une seule planète : on n'est pas sur Pluton.]

15:19 Publié dans La 42e Clandestine, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 23 mai 2015

La stupeur perdue (Pong-ping, 9)

    On a poursuivi la stupeur dans les rues d’Arras. Sans jamais la rattraper.

Sans jamais la rattraper, on a poursuivi la stupeur. On courait presque, le temps quoique censément printanier était frais ; malgré le soleil, le vent rabattait nos prétentions sur les façades refaites, repeintes, rebriquées. La stupeur nous devançait largement, sur les pavés.

Pas de géants, ni de foire. Pas de vieille histoire, pas d’encan. Le souffle du vent agitait les querelles vaines d’automobilistes énervés, tout retombait en girandoles après le passage d’Éole. Arras gardait son secret.

On n’a pas idée non plus !

On n’a pas idée, non plus !

Des voix d’hommes s’élevèrent, tandis que nous renoncions piteusement à poursuivre la stupeur. Un chœur sublime, un peu ridicule. Pourquoi Vølvens spådom dans les rues d’Arras ?

Quelque grande soit la foule, dans ces lieux désertés, on a le sentiment que jamais ces places ne pourront paraître autrement qu’immenses, traversées par le vent. Et la cité Vauban, on n’a pas idée, sans trompette ni cancans. Elle n’est pas fabriquée, pas rebriquée. Du gravier en pluie. Une jeune femme passe, collants noirs serrés et jupe à ras.

Reluquer n’aide pas à rattraper la stupeur,  ni à donner un sens à sa vie.

On a poursuivi la stupeur dans les rues d’Arras. Sans jamais la rattraper.

14:53 Publié dans 1295, Artois, à moi, Les Murmures de Morminal, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 13 mai 2015

Pong-ping, 8

    Tout de même, le soleil se lève.

Je viens d'écouter les cinq titres enregistrés en concert par Ygranka au Petit Faucheux en novembre 2006, qui figurent sur le deuxième CD de l'album La danse du beau-frère. Je préfère nettement leur dernier disque, Le tacot de Jérémiah, mais ces morceaux sonnent avec joie, tendresse, extase.

▬╣¢▬

Comme j'ai évoqué, sur Touraine sereine, les perspectives de chantiers, je note ici combien je trouve moi-même désolant de n'avoir publié ici même rien d'autre, depuis deux mois, que mes neuvains en acrostiche ; toutefois, ce qui est satisfaisant, c'est de se tenir à l'idée, énoncée par Stéphane Bouquet en mars et qui m'a redonné le déclic, d'écrire tous les jours.

Le nouveau site, Very Billish Problems, ne décolle, lui, absolument pas. Peut-être que je devrais renoncer à y recycler les statuts déjà publiés sur FB et n'y écrire que des inédits.

▬╣¢▬

Maintenant, nous voici avec Doulce Mémoire et le double album pour le cinquième centenaire de l'avènement de François Ier. ▬╣¢▬ Quite a change.

10:02 Publié dans MUS, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 08 février 2015

Pong-ping, 7

    Ce site fête aujourd'hui son neuvième anniversaire.

Il est certes devenu bien plus intermittent que jadis, et même que naguère, mais enfin je n'ai pas tout à fait baissé les bras.

Il y a fort longtemps que je pratique intensément le recyclage, la reprise, la réécriture, le calque, l'auto-plagiat, mais je vais me contenter, pour fêter ce neuvième anniversaire, d'un répertoire.

17:26 Publié dans Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 28 septembre 2014

Pong-ping, 6

 

    Être pour rien, au monde, ce brin d'herbe, ce fétu de paille que personne ne remarque.

Ma peau est un rempart plus épais qu'un himalaya. On voit que vous aimez les vers.

Un homme en pantoufles de lézard, quelque peu marqué de petite vérole et coiffé d'un bonnet de velours à gland d'or, se chauffait le dos.

Vous aimez ces crampons roses, sur un gazon artificiel, sans taupes. Heurts de poteaux, pustules de crapauds.

Je lis Dorman, livre qui me parle. Saint Hubert force le cerf en octosyllabes, moins de sang sur la page qu'auparavant, des courses au fond des combes. Peut-être suis-je mordu (la mémoire mordue ?) par Essential Killing ? En tout cas, souffle rauque et octosyllabes.

On empesche langues et dents,

Et mettent leurs soings et leurs cures

Par lardons, broquars, motz piquans

À exposer les escriptures.

Sur un gazon de papier kraft, le pauvret qui meurt ce samedi monte à la combe, pieds sous terre.

22:31 Publié dans Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 27 septembre 2014

Pong-ping, 5

 

    Elle lui mit au sein la ruse et la fallace.

 

Toutefois, à Chicago, et ailleurs en Amérique, fallace désigne une sorte de vibromasseur féminin. ——•——Je ne connaissais que dildo.

 

 

Pour fuir tous ces béotiens et leurs séides,

Il faudrait régner sur quelques Énéides.

 

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jeudi, 26 juin 2014

Pong-ping, 4

    Deux fois le même quai, ou plutôt l’absence de quai, le train poussif et cahotant qui s’arrêtait, s’arrêta (cela n’était pas habituel, j’y viens) un kilomètre peut-être avant la gare de Beauvais, des ouvriers du rail y montèrent, on se regarda toi et moi (j’avais beaucoup l’esprit ailleurs) en s’imaginant que ce tortillard était ainsi, des arrêts non prévus, non annoncés, étaient la norme, alors qu’en fait non, une seule autre fois (j’écoutais sur mon baladeur un disque de J.J. Johnson) je vis le train s’arrêter sans même qu’il y eût de quai, entre Villers-sur-Thère et Beauvais, ce devait être au retour d’un de ces cours sur les nouvelles de Mansfield que je donnais à l’Institut, d’où des détours par chez Gibert, je claquais ma paye en disques et livres d’occasion.

13:04 Publié dans Knobs & thorns, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 juin 2014

Pong-ping, 3

    Donc tu as 39 ans aujourd’hui, c’est bien ça ? On ne s’est plus parlé, plus écrit depuis 1998. Je nous vois encore comme un seul corps palpable. Vingt-et-un jours peuvent changer la face du monde, ont englouti mon visage, une part de mon visage en tout cas, que tu as emporté avec toi, avec tes larmes – et surtout avec ton rire, le rire de Bérénice assassinée. Mes rides, mes cheveux blancs, je les dois à la mémoire de ton rire.

18:05 Publié dans Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 09 juin 2014

Pong-ping, 2

    J’ai passé à Toulouse un très bref séjour, mais exquis.

À mon retour, j’ai appris, par hasard, qu’Élie, Elisée et Onésime avaient deux frères, moins connus je pense, mais surtout que Pauline Kergomard était leur cousine — quelle génération !

Relisons une phrase, prise presque au hasard, dans un des articles encore si vibrants de l’aîné, Élie :

Avec la fumée de tabac qui s’échappait de leurs lèvres, les matelots passèrent, dans l’archipel Tokelau, pour des mangeurs de feu.  (Élie Reclus. “Comment la civilisation civilise”, 1893)

À Muret, non plus, pas d’enfermement, le grand ciel ouvert – des rencontres – des retrouvailles – des mots.

21:35 Publié dans Droit de cité, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 juin 2014

Pong▓Ping, 1

    Irene Aebi est née à Zürich, et c’est à Zürich qu’elle enregistra l’album Blinks, avec son Steve Lacy. Irene Aebi fait partie de ces rares voix féminines que j’aime, dans le jazz – mais alors, follement. Initié à la musique de Steve Lacy par mon beau-père, le premier CD que je m’achetai de lui fut Vespers, et je fus étonné de cette sorte d’oratorio, avec Irene Aebi en grande prêtresse. Irene Aebi, je n’ai pas entendu votre voix depuis longtemps ; demain, je réparerai cet outrage.

22:21 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)