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mardi, 06 juin 2006

XVIII.

    Samuel B. n'est pas Samuel Beckett. Il semblait que cela fût clair, et pourtant rien n'est clair ici. Un sauvage qui ressemble à un moineau, avec sa tête de dogue, va jusqu'au banc, se lève, se dresse, se tient debout sur ce banc, et se met à hurler à tout rompre que le monde s'estompe. Même les passants ne lui jettent pas le moindre regard.

Samuel B. est double, bifide, bifrons, un silex biface dont le soleil nous cache la vue, trop radieux à éblouir nos sornettes.

Le sauvage aviforme à tête de bulldog hurle des âneries et pas des insanités, des bêtises et pas des sottises, profère des mensonges et pas des menaces, des stratagèmes et pas des stratégies, énonce des truismes et pas des vérités, des tartufferies et pas des aphorismes, dessine dans les ciel des soleils et pas des nuages.

Je voulais publier le trente-et-unième et dernier chapitre de cette rubrique le 18 juin, date de la mort de Samuel B. (enfin, de l'un des deux, du plus lisible des deux), mais j'ai laissé passer trop de jours pour me remettre facilement de ce laps. Il va falloir revoir tous mes calculs, comme dit Gai-Luron peaufinant son robot. Samuel B. est double, bifide, ambidextre, ambigu, et il pourra s'accommoder d'une touche de folie, d'une sorte d'ExtraBlatt germanique (à moins que le cafard ne nous saisisse les membres).

Le sauvage canicapité à silhouette d'accenteur se mouche bruyamment, trompette, éructe, diffame, et dit des vilénies et pas des prodiges, des fariboles et pas des fumisteries.

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