Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 05 mars 2020

178–Keshet–Piano

 

cette pie, qui volè

te avec vivacité da

ns le ciel au-dessu

s des cheminées vol

ait déjà à tire-d’a

iles hier sans dout

e & à sa course fol

le empreinte d’assu

rance (peut-on tout

écrire, par exemple

qu’un vol est une c

ourse ?) voir qu’il

pleut oui qu’il ple

uvra encore, le nec

plus ultra du poème

la météorologie plu

s que la pie ou son

vol : aura-t-il plu

& met-on le blouson

 

11:37 Publié dans La Pluie opaque, lactations : déSastre, Le terne XXIe | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 24 janvier 2018

i

i

25.01.2018

    On dit que la pluie permet de mieux voir, de découvrir autre le monde qui nous entoure. Cela est vrai mais ce matin, en marchant sous la pluie, la pluie qui tombe plus ou moins chaque jour depuis des semaines, j'ai découvert que la pluie qui tombe, sans former devant le marcheur un rideau (c'est là une formule éculée qui n'a de vérité, peut-être, qu'à grande vitesse), est comme opaque. J'ai donc décidé d'écrire ce livre, La Pluie opaque.

16:14 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 23 janvier 2018

ii

ii

 

    Combien de fois trouver un titre, puis ne pas écrire le texte. Je n'en suis plus à ça près.

16:18 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 22 janvier 2018

iii

iii

 

    Roubaud, citant Gertrude Stein, rappelle que si on n'écrit qu'une demi-heure par jour mais tous les jours, on se retrouve au bout de quarante ans avec un beau paquet de pages.

Il en va ainsi de la marche. On marche en dictant des textes à son téléphone, comme il m'est arrivé de le faire, et on se retrouve bientôt avec quelques brassées de feuilles. De même en lisant : si je me mets à marcher tout en lisant, non mon smartphone comme tant, mais un livre, j'aurai bientôt lu des Pléiade entiers.

Il n'en demeure pas moins que la pluie, ce matin, m'a soudain paru opaque.

16:20 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 21 janvier 2018

iv

iv

 

    Il n'est pas fréquent, m'écrit une lectrice, de lire soudain et opaque dans la même phrase. Ce n'est pas si certain, mais au moins ai-je déjà la preuve qu'on me lit.

16:27 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 20 janvier 2018

v

v

 

    Ce matin, ce qui m'a frappé, outre la manière dont, entre la place Anatole-France et l'université-qu'on-ne-doit-plus-appeler-François-Rabelais-car-Rabelais-est-inconnu-à-l'étranger (et même, je devrais, plus précisément, écrire : le site Tanneurs (qui n'est pas toute l'Université), les divers piétons s'évitaient tout en évitant les flaques les plus profondes, c'est que la pluie ne tombait pas dru, et que malgré tout on entendait moins le bouillon du fleuve en contrebas. Il y avait l'odeur de graillon du vendeur de fouées, preuve que le bio peut également schlinguer (c'est rassurant). Au retour, sur les trois heures, après m'être cassé le nez, j'ai vu, en regardant la Loire depuis le parapet, que les bancs en béton avaient les pieds dans l'eau mais qu'ils n'étaient pas encore submergés au point de crue de juin 2016.

16:28 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 19 janvier 2018

vi

vi

 

    La pluie nettoie les coquilles d'escargots morts depuis longtemps, et qui ont blanchi. La mort blanchit les coquilles d'escargot jusqu'à effacer presque la lisière, le liseré, comment dire, le trait qui remonte en spirale sur la coquille, tandis que la mort racornit les cadavres des araignées et qu'elle gonfle le corps du moineau à moitié enfoui dans les feuilles de néflier et qu'on ne découvrira pas non plus au printemps, car il aura pourri, se sera consumé, et comme évaporé.

16:29 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 18 janvier 2018

vii

vii

 

    On peut dire tant de choses sur la pluie, et d'ailleurs “on” ne s'en prive pas, dans les transports en commun, à la boulangerie, dans les couloirs de l'université, et jusque dans les toilettes pour hommes et handicapés du couloir rouge.

16:33 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 17 janvier 2018

viii

viii

 

    Avec tout ce que j'écris, qui tombe en longues laisses, en longues traînées, comme la pluie dans le célèbre calligramme d'Apollinaire, qui coule de moi, s'écoule, meurt et blanchit à peine quelques jours sont passés, j'ai la matière de vingt ou trente livres. Le seul achevé s'est vendu à 20 exemplaires, pas même ça peut-être. Ainsi, même pour archivage, ça n'a guère de sens.

On le voit, la pluie est opaque, mais elle rend lucide.

C'est peut-être depuis que je ne porte plus de lunettes.

Depuis quand est-ce que je ne porte plus de lunettes ? Je serai bien en peine de le dire. En tout cas, c'était la plaie quand il pleuvait.

Curieusement, être chauve ne m'a jamais gêné (par jamais, je veux dire, depuis que je suis chauve), et au contraire même, être chauve quand il pleut est très commode : a-t-on oublié son parapluie, c'est la seule partie qui sèche aisément. La plaie, c'était les lunettes, et puis c'est tout bonnement de devoir se trimbaler un parapluie.

Je vois que le texte dégouline un peu.

La bouilloire s'est arrêtée. Il faut aller verser l'eau.

16:47 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 15 janvier 2018

ix

ix

 

    Le thé, c'est du lapsang souchong, comme dans ce texte que j'ai écrit en 1994 ou 1995 et dont le titre général était, je crois, Féerie.

16:51 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 14 janvier 2018

x

x

 

    De la cuisine où j'ai attendu qu'infuse le thé – je mens un peu, mais pas beaucoup car si je n'ai pas fait ça réellement aujourd'hui jeudi 25 janvier 2018 à cinq heures moins le quart, ça m'est arrivé suffisamment souvent pour que ce soit vrai d'un point de vue autobiographique général – j'ai vu passer un jeune type, 25 ans peut-être, peut-être moins, qui trimbalait, non, qui promenait, avec quelque difficulté même, un énorme saint-bernard. Cinq minutes après, je l'ai vu passer dans l'autre sens.

Cinq ou dix minutes plus tard, je n'avais pas l'oeil sur la montre, j'ai vu ce même type passer, tenant en laisse, cette fois, un solide patou des Pyrénées.

Un tel gag s'explique, sans doute : le plus probable est que ce jeune homme garde des chiens, ou même que ce sont ses chiens et que, vu la taille des bêtes (et la difficulté qu'il avait déjà à s'en traîner un seul), il est contraint de les promener un par un. En revanche, les promenades sont des virées express, certainement à cause de la pluie.

16:51 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 12 janvier 2018

xi

xi

 

    En attendant, avec ou sans gugusse promenant d'improbables et colossaux clébards, la pluie continue de tomber. Il faudra aller compter les flaques, demain, dans les ornières de la rue Torricelli, ou contempler la Loire, dont le débit ne cesse de s'accroître.

La pluie a offert à Apollinaire un de ses plus célèbres calligrammes, mais c'est aussi un des plus faciles, un des moins inventifs.

Et si la pluie, opaque, écran insaisissable devant les yeux du marcheur, lui rappelait plus de scènes de sa vie que tout autre événement ?

La Pluie opaque, autobiographie(s).

17:33 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)