mercredi, 17 janvier 2018
viii
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Avec tout ce que j'écris, qui tombe en longues laisses, en longues traînées, comme la pluie dans le célèbre calligramme d'Apollinaire, qui coule de moi, s'écoule, meurt et blanchit à peine quelques jours sont passés, j'ai la matière de vingt ou trente livres. Le seul achevé s'est vendu à 20 exemplaires, pas même ça peut-être. Ainsi, même pour archivage, ça n'a guère de sens.
On le voit, la pluie est opaque, mais elle rend lucide.
C'est peut-être depuis que je ne porte plus de lunettes.
Depuis quand est-ce que je ne porte plus de lunettes ? Je serai bien en peine de le dire. En tout cas, c'était la plaie quand il pleuvait.
Curieusement, être chauve ne m'a jamais gêné (par jamais, je veux dire, depuis que je suis chauve), et au contraire même, être chauve quand il pleut est très commode : a-t-on oublié son parapluie, c'est la seule partie qui sèche aisément. La plaie, c'était les lunettes, et puis c'est tout bonnement de devoir se trimbaler un parapluie.
Je vois que le texte dégouline un peu.
La bouilloire s'est arrêtée. Il faut aller verser l'eau.
16:47 Publié dans La Pluie opaque | Lien permanent | Commentaires (0)
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