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lundi, 08 octobre 2007

Versant muscade (versus 407/494)

    Dire que tout est parti de mille mauvais caractères… Compote dans les coulisses. J’ai oublié ce que j’ai aboli. Elle s’étouffa. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on me dira bon pour le service. Ce n’est qu’après avoir fait enlever le cadavre que l’inspecteur remarqua la cuillère grasse. À qui ? Je regarde ces deux enfants qui se roulent des gamelles, avant de sortir un gros paquet de farine. À l’arrière, je reprends où je m’étais arrêté : on glisse dans la compote expertement.

03:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

mercredi, 26 septembre 2007

1474 - Bon, pas bon, mauvais, moins pire...

    Jean II le Bon (qui, après avoir épousé Bonne de Luxembourg, eut des démêlés avec Charles le Mauvais (je n'invente rien, esprits médiocres)), fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers le 19 septembre 1336. Une semaine plus tard, le 26 (il y a 771 ans), était-il déjà embastillé à la Tour de Londres (et non fumant des londrès à la Bastille) ?

samedi, 15 septembre 2007

Texte banal avec 17 liens

    L'été a traversé les mois pour s'extasier au ciel de septembre. Les histoires toujours les mêmes recommencées prennent de l'ampleur, comme une plainte douce d'enfant en vert-de-gris. (Tant de variétés de vert, au moins vingt sur un chemin de cinq cent mètres, c'est à vous défriser les yeux.) L'été a battu son plein, et des paupières.

11:30 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Fiction, écriture

vendredi, 14 septembre 2007

Novionates (454/20)

    Tends-toi comme un drapeau, comme une ramure ; tends tes bras, comme une rameuse, une fileuse d’algues, l’amante des roseaux. Tends-toi comme un tambour, gronde comme l’orage, envole-toi comme un silence. Il faut apprendre à aimer, aussi sur la terre labourée. Des orages monteront, qui n’auront pas d’autre souffle à briser. D’autres baisers te cueilleront, qui te trouveront tendue comme un drapeau, amarrée à un tronc, rouge et filandreuse comme la soie folle du séquoia. Des larmes perleront sur la soie, bazar dans la débâcle, à plus de trois mille signes l’heure. Tends ton cou, comme un tadorne.

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Alangui, l’oiseau blanc et vert forêt, comme de coton, refuse – triste et seigneurial – de se mêler au concert de caquetages et de commérages de ses presque congénères, sur cette mare où, douloureusement, à la ligne même de l’andante, flottent roseaux morts, algues en putréfaction, et où je vois ton visage, jonquille, se manger des yeux à ne rien fuir, sans coup férir, la peau près des paupières tendue comme un tambour alangui dans les eaux mornes de l’Orne.

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Pas tout ça, il faut encore prendre du bon temps de se pendre. Dans les champs noyés de pluie, avoir glané les épis de maïs boueux, en avoir arraché la paille, vu que la lumière du soleil jamais ne reviendrait. Il fallait en profiter pour. Rentrer chez soi, déposer les clayettes d’épis glanés sur la vieille table de ping-pong défoncée. On a rêvé d’un oiseau altier qui aurait soudain sifflé : tends-toi comme un drapeau.

lundi, 10 septembre 2007

Pointe du dard

    Peut-être le mieux, après tout, pour dire quelque chose de ce séjour en Bretagne, est-il de commencer par le mouton mort sur le tas de terre, au bord de cette petite route de campagne. C’était une route anodine, sans charme particulier, que l’on empruntait chaque jour pour rallier – du bourg avec son église, son calvaire et son bar-tabac – le gîte loué pour la semaine ; après près de trois kilomètres à voir se succéder les tournées vers autant de hameaux en Kerzunou et Kergaer, on tournait à gauche, et c’était là, après un coude, près d’une pauvre triade de bouleaux et un hangar rouillé, le gîte.

Or, le second soir, après avoir regardé pour la troisième fois le panneau de sortie de village dont la partie en langue bretonne ne différait que d’une seule lettre de la partie française, le champ et sa quarantaine de moutons laids vaguement marqués de croix rouges, les fermettes aux hangars sans charme, l’allée droite de peupliers qui elle seule pût retenir, sur ce trajet, l’attention, on avait vu, sur le côté gauche de la route, près d’une boîte à lettres, le cadavre évident d’un mouton posé sur un petit remblai terreux, ce qui n’avait pas manqué de susciter quelques questions.

Comme, dans un moment de répit, allongé sur le canapé à carreaux bleus et jaune clair du salon, j’avais lu les trente premières pages des Larmes de César Aira en écoutant la brise souffler entre les bâtisses du hameau, je m’étais demandé si le paysan qui avait ainsi posé son mouton mort – pour quoi d’ailleurs ? pour faciliter le chargement du bestiau crevé par l’équarrisseur ? – n’avait pas eu le sentiment de composer un rare bouquet, à l’instar du narrateur de ce récit cristallin.

Du gîte lui-même, il faudrait mettre hors de cause l’ameublement hétéroclite et fade (à l’exception de la commode et de l’armoire des deux chambres), ainsi que les trois reproductions artistiques du salon et de la salle à manger : un cadre minuscule avec quatre dessins de Sempé, un Gauguin méconnu (deux Bretonnes en coiffe traditionnelle devant un champ vert et une ferme) et un tableau de John Dyer apparemment intitulé Beside the Wave Gallery (encore que le mot « Gallery », placé là comme partie du titre, permette d’avoir quelques doutes). Non, si le narrateur des Larmes insistait – à juste titre – sur l’existence des poubelles comme objets réclamant d’être photographiés (et je ne pense pas seulement, pour ma part, à celles d’Urval), il fallait voir, dans ce mouton mort balancé sans ménagement sur une motte, un appel quasiment esthétique aux rares touristes demeurés, par ce froid de canard pis qu’automnal, dans la région après la mi-août.

À temps triste, offrande d’artiste ?

[ 19 août ]

samedi, 08 septembre 2007

Le Prédateur des blogs

    Quand il a coupé le contact de sa Clio, Matthieu Mesplède-Morandini a entendu que la Nouvelle-Zélande menait 14 à 0 contre l'Italie au bout de huit minutes de jeu. Le temps qu'il achète diverses fournitures scolaires pour son fils aîné au supermercado et de reprendre le volant, les All Blacks avaient ajouté vingt-neuf points à l'addition. Pourtant, les courses n'avaient duré qu'à peine un quart d'heure.

À la caisse, Matthieu Mesplède-Morandini suivait un couple qui, songeant sans doute que la foule compacte du samedi après-midi autorise ce genre de fantaisie, avait eu la très bonne idée de vouloir payer ses achats en trois blocs distincts ; la jeune femme laissa tomber un cahier dont la première page était une sorte de C.V.. Matthieu Mesplède-Morandini vit alors qu'elle se nommait Marianne Martin et habitait à Monnaie. Il eut même le temps de mémoriser l'adresse électronique de l'imprudente.

Imprudente ? Oui, assurément, d'ignorer que Matthieu Mesplède-Morandini sert de modèle au psychopathe violeur du Prédateur des blogs...

(Un double Ricard, et vite !)

15:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, Ligérienne

vendredi, 07 septembre 2007

Tout ça au décap’four

    Ce sera la dernière fois qu’on boit du rembeng.

Il s’ensuit un dialogue un peu théâtral entre l’épidémie de coqueluche et l’épidémie de roséole, qui se tirent la bourre. (La couverture à soi.) Nettoyer la margelle de la fenêtre au décap’four, mais ça va pas, la tronche ? Enfin, ce qui est fait est fait…

On parle d’appui, pas de margelle.

Le beau temps se barre, ce sont des soliloques pour les mendiants, et au fond du puits même l’eau brune gèle. Tout comme Ophélie, on se couche.

16:05 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Fiction, écriture

La femelle du molosse

    Dans la salle de bains, après la douche froide, avoir smashé, d’une serviette sans rage, la femelle du moustique (qui n’est pas la femelle du requin). Vous m’avez gâché ma joie, ce que je suis dans l’impossibilité de vous pardonner. Il s’était gavé de brioche vendéenne, dans l’espoir de tomber malade et de manquer l’école. Longtemps j’ai confondu Oloron et Les Sables d’Olonne. Le molosse nous dévisageait, la mâchoire en bataille.

[01.08.07.]

jeudi, 06 septembre 2007

7' 20"

    seulement le temps que dure Let's get to the nitty gritty seulement ça pas autrement paradoxe du thé : Le paradoxe du thé cuivres résonnants c'est que j'en bois là justement parce que réveillé très tôt après trop peu d'heures de sommeil je me suis senti la matinée les jambes lourdes alors café après filet & génoise puis deux heures plus tard l'envie de thé : D'où dans l'interstice électronique choisissant le thé vert que m'avait offert l'étudiante chinoise je me dis : Le thé vert est moins excitant, ce qui est faux bien entendu (c'est le thé rouge qui n'a pas de théine) : Enfin, je bois du thé alea jacta est et je veux finir de lire ce roman, pages 333-361, avant quatre heures, et pourquoi diable alors me suis-je interrompu : Est-ce d'avoir lu "Quelle malheur", énième coquille bourde ou faute de l'ouvrage de la plume pourtant d'un éminent traducteur d'avoir pensé chez Gallimard ni ailleurs il n'y a plus personne pour relire les textes ni on suppose pour les lire si l'éditeur se contrefout des textes qu'il édite pourquoi imputer au lectorat peau de chagrin l'affaiblissement sans cesse croissant de l'intérêt pour la littérature (ça, c'est foutrement mal écrit, on se croirait dans les Inrocks, enfin, je ne me corrige pas, solo de piano ou plutôt dialogue avec la batterie de Roy Brooks, il ne doit pas rester tant de temps que ça seulement le temps seulement tant et pas plus, les baffles sont derrière moi, et le cadran de la chaîne aussi : Je ne vais pas perdre vingt secondes à me retourner mais j'en perds quarante à écrire que je ne vais pas en perdre vingt à me retourner), et donc il n'est pas quatre heures (fini)

Du côté de l'eisteddfod

   Un papillon écru volète à la fenêtre. Deux rugueuses raies crème signalent désormais le début de la zone 30.

 

------ Si vous n'y comprenez rien, vous comprendrez encore mieux moins ici.

14:59 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Tombanx étourneau (Tout moi ça, 543/634)

    Aviateurs, oiseaux,

surtout le cliquetis des typewriters. (La liaison qu'imposait

"machines à écrire" aurait rompu le rythme.)

Cigognes dans des boîtes : Diga me. Vieux

téléphones vieux. Vieux très vieux appareils à

diapositives, tout ce bric-à-brac technique si

vieux vingt-sept ans après. C'est tout

VU ; c'est tout : MOI.

Images fixes de dindes, j'ai dégommé le vétérinaire. Un

ténor (aviateurs, oiseaux) barrit : c'est un : baryton.

Musicus Fallantly entre deux rideaux rouges chante en

gallois danse cette danse chantée en abyme. Tout cela me

fatigue. Jeux pythonesques

 

sur l'anachronisme.    Surfaces de lacs dans les landes

(d'Ecosse ?).

14:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

W"e"eket carse (Tout moi ça, 456/544)

    C'est tout moi, ça. J'ai emprunté ce matin une dizaine de livres, et acheté plusieurs autres, et, de retour à la maison, après filet de lieu jaune au foie gras & génoise tutti frutti, je me mets devant The Falls de Peter Greenaway, jamais regardé alors que je possède le DVD depuis trois ans. It's disgracesful too eat schips depuis trente-trois ans presque. Langues inventées, files de caravanes violettes ou vert pistache, taxinomie entre folle oisellerie et ornithologie fantasque

Après ça, quoi ? J'ouvrirai à Vouvray La cage aux oiseaux...?

14:01 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Fêlure, un rien

    Jamais je n’aurais imaginé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini (lui dont le nom fut ensuite abrégé en MuMM, sans rapport avec le champagne, dans la mesure où les seules relations qu’il entretînt jamais avec la Formule 1 consistèrent à dormir, d’aventure, dans un hôtel de cette désignation (et dans la mesure aussi où les seuls vins pétillants qu’il eût jamais bus à l’époque où ce surnom lui fut donné étaient de pâles crémants, d’affreux vouvrays de contrebande et peut-être même quelque blanquette de Limoux de derrière les fagots)), jamais je n’aurais imaginé, quand j’écrivais, en 1996, mon roman Frasques, en vue de le proposer aux éditions P.O.L., que, dans la parfaite dernière phrase du 68ème fragment de disaient les 2 fils, texte publié chez ce même éditeur quatre ans auparavant, se trouvait résumée une partie non négligeable du travail textuel de ce Frasques-là, et jamais non plus je n’aurais songé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que je retrouverais encore une fois sur ma route des frasques sous la plume d’un auteur P.O.L. D’ailleurs, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, qui est ce Nicolas Vatimbella, et a-t-il publié d’autres livres depuis ? Ce nom n’a-t-il pas tout du pseudonyme ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini, perdu à corps rebroussé dans une expérience de la campagne que rien ne dénie ni n’affirme, et il lui traverse l’esprit, oui, il me traverse l’esprit, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella fut le premier nom de plume de Christine Montalbetti, à l’époque où elle publiait sa thèse, ou quoi d’autre encore, et donc je gagerais fort, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella prétendu (aux accents tantôt beckettiens tantôt chevillardiens (vérifier date de publication de Palafox – 1990 ? note en marge Mathieu Mesplède-Morandini) tantôt michaldiens (mais est-ce là l’adjectif approprié pour se référer à l’œuvre et à l’écriture même de Michaux ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini)) ne soit qu’un masque de celle qui devait publier, quelques années plus tard, mais toujours à la P.O.L., aux côtés de Hubert Lucot (auteur en 1998 d’un roman intitulé Frasques), un bref mais somptueux texte, suivi de plusieurs autres, écrit Mathieu Mesplède-Morandini. Et si j’ai raté l’écriture de mes Frasques, cet hiver-là à Oxford, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, c’est que je suis lent, désespérément lent à trouver mon rythme, à trouver une forme, à trouver le sujet, autant dire à trouver une forme dans mon rythme pour le sujet, et à faire autre chose, autrement qu’éparpiller des fragments, apprivoiser des fêlures, macérer des moisissures, pr od uire des filaments sans aucun point de paternité perdue ni retrouvée, puisque, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, je peine à désespérément trouver mon rythme, une forme, le sujet (ou, suggère avec une accolade virile Mathieu Mesplède-Morandini, le rythme, ma forme, un sujet), à trouver un sujet pour ma forme avec le rythme.

 

[29.07.07.]

mardi, 04 septembre 2007

{ ma paresse }

À titre d’exemple, je n’ai écrit que la 1ère des 20 Novionates.

 

Voici ce que j'écrivais avant-hier, pour me plaindre de ma   paresse, de mon incapacité à écrire, ou maintenir le cap. Si je vous racontais que j'ai caressé, aujourd'hui, en poussant le landau, l'idée d'écrire vingt Ospianols qui seraient le double ombreux de ces mêmes Novionates, vous me prendrez certainement en pitié, sous votre aile protectrice,

aimés lecteurs.

14:18 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Fiction, écriture

Chevaux d’espace

    Ce dimanche du feu d’artifice, le soleil ne s’était toujours pas montré, à onze heures du matin pourtant, et il ne faisait même pas très chaud, au point que l’on dut ressortir gilets légers et vestes ouvertes pour la promenade du matin jusqu’à la prairie des chevaux ; c’est assis sur un tabouret de piano, à écrire sur la terrasse, que l’on put se rappeler qu’il n’y avait pas si longtemps les chevaux étaient, non une denrée, mais un spectacle rare au bord des routes de cette région. On pouvait sillonner les routes, même les chemins vicinaux, pendant des heures, sans jamais en voir. Or, à présent, en parcourant le kilomètre et demi qui séparait la maison de la statue de la Vierge marquant le carrefour avant d’arriver au bourg, on longeait pas moins de deux prés où se trouvaient (paissaient ? dit-on d’un cheval qu’il paît ?) respectivement six et trois chevaux. Cette nouvelle m od e se confirmait à chaque route, à chaque chemin. Désormais, les chevaux étaient plus fréquents que les vaches et les bœufs, ou même les moutons et les canards. Le mot de la fin, poétique, littéraire, et pédant même serait : cheval en orge.

[29.07.07.]

mercredi, 04 juillet 2007

Dans le gris laiteux de l’été

    Le jour est gris comme un matin sans café, où l’on a bu deux ou trois tasses de lait froid accompagnées de tartines sans parvenir à s’éveiller. On a préparé la poudre dans le filtre ; l’eau est dans le réservoir haut du percolateur ; mais on ne se résigne pas à enclencher le bouton On. Plusieurs livres sont en souffrance, à l’étage. La douleur donne des coups sous la carapace. Comme l’esprit, vif jusque là, s’est lentement défait de ses chimères, plusieurs textes sont en souffrance.

05:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture

lundi, 02 juillet 2007

Méchante affaire / Jammertal

    Les ongles blancs comme le lait, épais comme la cendre soyeuse des volcans – sur fond de ciel de nacre – il avançait, le bâton noueux fermement en main. L’ongle du pouce gauche est nettement plus translucide, face au soleil, que celui du pouce droit. À ces signes-là je sais que Dieu ne m’a pas abandonné. Ça, et les poils sur les mains, qui poussent lisses vers l’extérieur, comme une harde de cerfs qui fuit l’incendie et la foudre.

vendredi, 29 juin 2007

De rien

    Les mazurkas, vraiment, c'est autre chose. Le droit de courte-cuisse fut abrogé, mais pas la luxure. Il est d'évidence qu'on attendait le ressac pour se jeter à l'eau, histoire de tenter le diable. Vous avez éprouvé de grandes difficultés lors du déménagement, alors que quelques engins appropriés vous auraient sauvé la mise.

dimanche, 17 juin 2007

# 1401

    On l'a dit : dimanche pleurera. Il s'est trouvé quelques plaideurs pour plaindre les coupables et dire que les chiens avaient pissé partout. Tu as dû te faire mal, en trébuchant sur cette racine. Autrefois, je vivais dans le creux d'une catapulte, où je m'étais installé avec oreiller, matelas, transistor et tout le tralala. La chauve-souris passa si près du réverbère que la jeune fille poussa un cri de compassion. Vous avez passé des mois à écrire ce livre sur les verbiers et autres glossaires façon Leiris. Dans ses serres l'aigle tenait fermement le jeune coucou, que sa mère promettait pourtant à un meilleur avenir. Bonjour, tout le monde, lança-t-il avant de s'entendre répondre "Bonjour tout seul". La pluie tombait ce samedi, et laissait présager un dimanche pourri, encore et toujours, sternutatoire et tussif. Pour y aller en vélo, c'est drôlement coton ! Tu t'es endormi pendant la représentation du Vent dans les branches de sassafras. Aller en Andorre juste pour acheter une montre et du tabac, je les trouve prompts à se divertir. Notre pièce a fait un carton. Dans nos contrées près du fleuve, la pluie sera toujours le revers de la médaille. On l'a dit : dimanche pleurera.

lundi, 11 juin 2007

Crépuscule / qui brûle

   Voir son corps voué au vestibule. Déjà le soleil dardait, de ses rayons saumâtres, les épouvantails dans les champs, et leurs manches dépenaillées, laissant échapper la paille. Vous avez été ruiné par votre beau-fils, c'est du propre... Avec Ajax ammoniaqué, votre cuisine toujours plus resplendit. Sous les arcades de ce grand hôtel à magnats et riches curistes, il avait acheté, dans une petite bijouterie tenue par une vieille folle, un triple rubis pour sa soeur aînée. Je me suis donné un coup de marteau sur l'ongle. Vous avez été ruiné par votre neveu, c'est du propre... Le rire du riche paysan fusa dans les ténèbres, près du dolmen. Après le jour, c'est le crépuscule qui brûle...

samedi, 09 juin 2007

Au loin et à haute voix

    L'abeille ne sait rien du soleil. Quand les demoiselles passent près de la vitre, les deux serveurs rient à gorge déployée. Oui, ça rame terriblement, avec ça. On avance à rien dans ce canoë. Vous êtes rentrée de faire les courses à la Petite Arche, puis vous avez pris une douche après avoir rangé vos emplettes aux endroits idoines. L'abeille a eu amplement le temps de faire la connaissance des roses trémières. Le mercredi matin, je voyais bavasser, au loin et à voix haute, les fromagères.

lundi, 28 mai 2007

Longue queue de paon

    Une longue rampe d’escalier, c’est l’idéal pour plier les draps, si on doit le faire seul.

Au Jardin botanique, le paon faisait la roue. Toi, quand même, t’as pas inventé la poudre ! It was love at first sight. Elle poussait des soupirs à fendre l’âme, mais lui s’en irritait, comme du bruit intempestif mais régulier d’un robinet qui fuit. En fait, je n’ai jamais lu L’Acacia de Claude Simon.

 

Il met la dernière main à sa thèse consacrée à la réception des pamphlets antisémites de Céline entre 1944 et 1991. Fleming ne sait toujours pas où crécher. Au Jardin botanique, nous avions admiré longtemps les longs volatiles graciles, aux pattes arquées, artificiellement rosis dans le soir lumineux.

 

Le serpent dans l’herbe rampe, attire le chant sur la harpe du barde.

Ouvrez la boîte de Pandore, où l’interdit trouve à s’épancher ! Je me rappelle avoir lu le deuxième album de la série des Astérix, à sept ans, dans ma chambre, en n’y comprenant pas grand-chose. Honoré d’Urfé cassa la mise en scène.

 

Ça, c’est un sacré rôti de porc, de Souvigny s’il vous plaît ! C’est lors d’un cours de français, en classe de troisième ou de première, que j’appris l’origine de l’expression  « jouer la mouche du coche », n’ayant jamais lu la fable de La Fontaine qui lui donna naissance. Quand ils arrivèrent à Gimel-les-Cascades, leur premier réflexe fut de photographier le clocher quadruple.

dimanche, 27 mai 2007

Épistrophe

    J’écris trop souvent directement à la fenêtre, mais puisque vous lisez Hop Frog, je n’ai pas de raison de me gêner. Dans ce charivari, je n’aime guère la tournure des événements. C’est sûr, il a bien aimé le film, oui, il a bien aimé. Primadol, la solution imparable contre les pellicules. Ils voulaient que je saute d’un avion accroché à un champignon. Sur la pochette blanche le visage rouge du chanteur se détachait, carré de sang dans la lucarne. Ce soir, ma mie, j’ai le cafard. Les ombres pâles du soir descendaient sur le cottage de Harry, qui était venu s’y reposer après une quinzaine de fortes tempêtes londoniennes. Jacques Abouchar n’arrêtait pas de faire des blagues pleines de finesse. Dans ce charivari, excédé, je n’aime guère la tournure des événements.

dimanche, 20 mai 2007

Deirdre des douleurs

    La remise à outils est attenante au dortoir de l'abbesse qui est aussi le réfectoire.

Quel est le goût de l'épine ? Quand il vit l'éléphant foncer droit sur sa Porsche neuve, il eut un sursaut d'orgueil. Le mendiant devant l'église était blotti contre la pierre froide. Personne ne voulait lire A Novel of Thank You, et encore moins en publier la traduction.

Je suis à la merci du premier corniaud venu, et toi tu restes là, les bras ballants. Êtes-vous un triton ?   Quand j'écoutais Scritch, un petit sourire me montait immanquablement aux lèvres. Hier soir, le tromboniste était très en verve. Quand reverrai-je, ô mes aïeux, la douce page de verdure des dames en robe, mais aussi Knobs and thorns, ce livre juste ébauché ?

 

Tu me demandes quel genre de prénom est-ce, Deirdre ? et je suis embarrassé, car ce genre d'équivalent de Cunégonde a aussi ses lettres de noblesse (Deirdre of the Sorrows) et est encore donné, apparemment, aux Etats-Unis. Près du puits des saints, j'avais posé mon baluchon. Ce février-là, à Bagnères-de-Bigorre, on avait suivi les trottoirs froids, pour une promenade un peu mélancolique.

... de la queue et claquetant de la semelle... Tout, de Beckett à Quintane, est affaire de chaussures. Ah tiens, vous tombez bien, je reprendrais bien un peu de formage.

 

C'est la saison des cerises, et je délecte de leur jus rouge profond. I.B., l'homme des montagnes, d'une voix caverneuse, leur indiqua le chemin du gîte le plus proche. Ce sont frondes que vent agite. Imaginez-vous qu'il n'a toujours pas ouvert ce livre acheté il y a deux mois, dont le titre, inversé visuel, est impossible à reproduire au moyen d'un simple traitement de texte, mais dont on peut toutefois dire qu'il est de Marc Cholodenko ? Je fus sur ce calme / miré nuage.

samedi, 19 mai 2007

Au bagne

    De la surdité naît l'absurdité. Dans la brève encyclopédie, Aragon suit de près Adamov. Il vivotait, passait des heures à répéter son numéro. C'est non loin de Saumur, dans cette bourgade triste que traverse la route nationale, que je pris un café, photographiai les toilettes du bistrot, puis repartis en Clio sous la belle lumière grise de novembre. Il passa tant d'années au bagne. Quand je vivais à Beauvais, je passais rarement dans le quartier délabré de la soie Vauban. Le troupeau bêle, le berger vaque à ses occupations (sieste). Un pernod, et que ça saute. Connaissez-vous l'histoire du mange-pierres vert ? Ou, bien sûr ; je la tiens de Gertrude Stein.

mardi, 15 mai 2007

Mardi pleuvra

    Florine Pré a gribouillé plusieurs pages de Rimbaud le fils. À chaque fois qu'il regardait le P.M.U., c'était la même chose, il devenait comme fou. Vous lui avez tendu votre carte vitale, et alors la carte d'électeur est tombée au sol et s'est perdue dans l'épaisse moquette berbère. Tout de même, un chien à trois têtes, ça se remarque, et un berger sur échasses, avec une sorte de blouson américain et des yeux ouverts multicolores dessinés partout dans le dos, je te dis pas. Quand l'avocette s'envola, nous étions déjà endormis. J'en demande pardon par avance à Jésus... La part paisible de mon existence a cessé d'être, ce jour-là.

 

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Le texte ci-dessus est le treizième de la série Dimanche pleurera, qui, contrairement à la plupart des "rubriques" de ces carnets, n'est pas restreinte a priori dans le nombre de textes éventuels.

De plus en plus souvent, quand j'écris les textes qui composent Dimanche pleurera (dont je m'étonne d'ailleurs qu'il y en ait aussi peu), je me dis que chaque embranchement laisse de côté des dizaines d'embranchements parallèles et qu'il faudrait, idéalement, reprendre chacun de ces textes et les creuser, les enrichir, suivre d'autres pistes, plus intéressantes. Le principe structurant, qui est celui des kyrielles, a fini par déboucher sur une étonnante uniformité. Nécessité de faire "exploser" tout cela !

Ainsi, ici, en tirant sur l'un des bouts de ficelle de la première phrase, le texte a ouvert la voie P.M.U.. Mais il y avait sans doute d'autres pistes à défricher : Gribouille, Florine, Rimbaud, pages...

dimanche, 13 mai 2007

Texte objet

    Déjà l'an dernier il avait cru bon de s'immiscer, de s'inviter, d'être lui aussi de la fête. Il y a quelques semaines, j'avais cherché quelques dizaines d'anagrammes pour son nom complet, mais sans y penser, sans imaginer qu'ils seraient d'une quelconque utilité.

Il sera dit que le 13 mai est la date de tous les trucages, des plus minutieuses foirades.

Sans savoir pourquoi je le feuilletais ni d'où tombait ce vieux numéro du Magazine littéraire, j'ai relu une chronique d'Enrique Vila-Matas. Il y cite Calvino citant Monterroso et son "conte très court [le] plus parfait". Vila-Matas, traduit par André Gabastou : "Il arrive que l'auteur de textes brefs désire plus que tout écrire interminablement de longs textes." J'enrage. Vila-Matas toujours : "Toutefois, Monterroso n'est peut-être pas exactement un auteur de textes brefs, mais plutôt un auteur de textes brefs infinis." La messe est dite.

Encore j'ai encore des jours et des jours pour écrire les textes brefs de Bel arciel. Pierre Le Muet fait creuser les fondations. La galerie Le Nez au vent est enfin ouverte. Un 13 mai comme un autre.

(Dimanche 13. 43 souvenirs.)

15:05 Publié dans Bel arciel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

= La trappe =

    Comme il a pas moins de quarante-trois livres en attente sur sa table de chevet et aux autres points d'entassement, relire Beckett passe à la trappe.

14:24 Publié dans Bel arciel | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Fiction

Objet irradié (L')

    Si ça se trouve, il n'y a aucune raison pour que la quatrième des Variations de la Sonate pour violon et piano KV 481 soit interprétée en soixante-et-onze secondes (1'11").

(En même temps, on le sait très bien, répétait à qui mieux mieux Romuald-Blaise.)

Samuel s'y entend, à nous engluer dans ses filets. (Mixed metaphors are my forte.)

Après plusieurs travaux ardus, il s'était dit qu'il allait poursuivre sur la lancée, ce qui ferait de sa matinée l'une des plus productives. Seulement, voilà, il s'était retrouvé à récurer une vieille friteuse. Pas de lancée qui tienne.

Pierre Le Muet en supervise la reconstruction, pour le compte de Claude Bouthillier, surintendant des finances de Louis XIII.

Pas de lancée qui tienne. Aucune liane que je n'ai tancée. (Vous n'avez rien vu.)

 

11:11 Publié dans Bel arciel | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Fiction, écriture