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jeudi, 06 septembre 2007

Fêlure, un rien

    Jamais je n’aurais imaginé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini (lui dont le nom fut ensuite abrégé en MuMM, sans rapport avec le champagne, dans la mesure où les seules relations qu’il entretînt jamais avec la Formule 1 consistèrent à dormir, d’aventure, dans un hôtel de cette désignation (et dans la mesure aussi où les seuls vins pétillants qu’il eût jamais bus à l’époque où ce surnom lui fut donné étaient de pâles crémants, d’affreux vouvrays de contrebande et peut-être même quelque blanquette de Limoux de derrière les fagots)), jamais je n’aurais imaginé, quand j’écrivais, en 1996, mon roman Frasques, en vue de le proposer aux éditions P.O.L., que, dans la parfaite dernière phrase du 68ème fragment de disaient les 2 fils, texte publié chez ce même éditeur quatre ans auparavant, se trouvait résumée une partie non négligeable du travail textuel de ce Frasques-là, et jamais non plus je n’aurais songé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que je retrouverais encore une fois sur ma route des frasques sous la plume d’un auteur P.O.L. D’ailleurs, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, qui est ce Nicolas Vatimbella, et a-t-il publié d’autres livres depuis ? Ce nom n’a-t-il pas tout du pseudonyme ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini, perdu à corps rebroussé dans une expérience de la campagne que rien ne dénie ni n’affirme, et il lui traverse l’esprit, oui, il me traverse l’esprit, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella fut le premier nom de plume de Christine Montalbetti, à l’époque où elle publiait sa thèse, ou quoi d’autre encore, et donc je gagerais fort, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella prétendu (aux accents tantôt beckettiens tantôt chevillardiens (vérifier date de publication de Palafox – 1990 ? note en marge Mathieu Mesplède-Morandini) tantôt michaldiens (mais est-ce là l’adjectif approprié pour se référer à l’œuvre et à l’écriture même de Michaux ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini)) ne soit qu’un masque de celle qui devait publier, quelques années plus tard, mais toujours à la P.O.L., aux côtés de Hubert Lucot (auteur en 1998 d’un roman intitulé Frasques), un bref mais somptueux texte, suivi de plusieurs autres, écrit Mathieu Mesplède-Morandini. Et si j’ai raté l’écriture de mes Frasques, cet hiver-là à Oxford, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, c’est que je suis lent, désespérément lent à trouver mon rythme, à trouver une forme, à trouver le sujet, autant dire à trouver une forme dans mon rythme pour le sujet, et à faire autre chose, autrement qu’éparpiller des fragments, apprivoiser des fêlures, macérer des moisissures, pr od uire des filaments sans aucun point de paternité perdue ni retrouvée, puisque, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, je peine à désespérément trouver mon rythme, une forme, le sujet (ou, suggère avec une accolade virile Mathieu Mesplède-Morandini, le rythme, ma forme, un sujet), à trouver un sujet pour ma forme avec le rythme.

 

[29.07.07.]

Commentaires

Murmurer, c'est avoir des secrets : secrets pour Morminal aussi ?

Écrit par : pr od uire | samedi, 08 septembre 2007

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