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samedi, 17 novembre 2007

Serre le rouleau

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Rogier van der Weyden obtint sa maîtrise dans la Guilde de Tournai en 1432.

Une mention conservée dans les archives tournaisiennes relate la réception officielle par le magistrat de Tournai, d'un "maître Roger de la Pasture", le le 17 novembre 1426.

Vers 1450, je peignis Philippe le Bon. (J'avais du talent, alors.)

dimanche, 09 septembre 2007

« la splendide dame blonde »

    « J’allais omettre de dire néanmoins que là, à la différence d’à peu près toutes les autres pièces de la maison, dont les murs étaient couverts de tableaux, on n’en voyait qu’un seul : un énorme portrait grandeur nature, de Lenbach, qui pendait, tel un retable d’autel, du mur derrière la table. 888fc85e1cea8a83b8a7ba97d8ef15d2.jpgLa splendide dame blonde qui y était représentée, debout, les épaules nues, un éventail dans sa main gantée, et, avec la traîne de le sa robe de soie blanche ramenée en avant pour faire ressortir la longueur de ses jambes et la plénitude de ses formes, n’était évidemment autre que la baronne Josette Artom de Susegana. On eût vraiment dit une reine. »

 

(Le Jardin des Finzi-Contini,

traduction de Michel Arnaud. Gallimard, pp. 181-2)

samedi, 08 septembre 2007

« un petit nu masculin de De Pisis »

    « Ainsi, par la porte de communication, il me fut permis de voir déjà alors quelque chose de cette pièce : une partie du lit, sur lequel il y avait une couverture de laine à carreaux rouges et bleus, du type sportif, au pied du lit un pouf en cuir, c0674378215b415fe0b9962495e94c27.jpget, accroché au mur à côté de la porte qui y était encastrée et qui donnait dans la salle de bains, porte elle aussi entrouverte, un petit nu masculin de De Pisis encadré par une simple baguette claire. » (Le Jardin des Finzi-Contini, traduction de Michel Arnaud. Gallimard, p. 152)

 

C’est le seul nu masculin de Filippo de Pisis que j’aie pu dénicher sur la Toile, mais cela, évidemment, ne signifie rien, d’autant que ce nu du récit peut être tout à fait imaginaire, chimérique. Seul De Pisis (né Filippo Tibertelli) n’est pas inventé, à coup sûr. Il est mort en 1956, année qui voit Bassani devenir célèbre grâce aux Cinq histoires de Ferrare (si j’en crois le rabat de 2e de couverture de l’édition Gallimard).

Surtout, il a tout de même peint cet émouvant Portrait d’Allegro ; l’ami du narrateur, dans la chambre duquel se trouve le nu du récit, se prénomme Alberto. Rien n’aura de fond que le nom.

mardi, 03 avril 2007

23 autoportraits au bord du gouffre

    Il nous défie.

Il s’efface, son manteau d’encre fait écran.

Deux visages spectraux hantent le fond de cette fière stature.

L’œil noir, les traits se diluent.

Orbites enfoncés font lunettes.

Placé debout dans une salle il épie.

La fine moustache de celui qui dessine sculpte un visage harassé.

De sa silhouette à contre-jour, toujours il guette notre regard.

C’est à regret qu’il se détache outremer.

Les manteaux accrochés, le fauteuil pour chevalet, la canne dans la ligne de l’aquarelle au mur, tout converge vers ces yeux profonds.

Épiant, il peint.

L’air mauvais, pianiste phtisique aux doigts endoloris, crache le sang de sa palette.

Un spectre en soutane tenant un chapeau rouge.

La lune rouge voue ce balcon à la folie.

――― Les rectangles glissent du ciel. ―――

――― C’est un linceul recouvrant les rêves. ―――

Un crâne agité succombe au succube hallucination.

Cadavre furieux toujours il nous défie.

Le voici revenu ; il reprend des couleurs.

De la casquette comme un masque.

Avec le sépia qui dégouline la tête semble arrachée au col et au manteau toujours noir d’encre.

Flottent couleurs lumière noyée les veines vibrent.

Respectable, en onze ans il a comme rajeuni, mais son regard foudroyé plus que jamais emprisonne le nôtre.