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mardi, 12 décembre 2006

"Your eyes" / "Tes yeux" (Lenrie Peters)

    Lenrie Peters est un poète gambien d'expression anglaise, sans doute le plus célèbre des écrivains gambiens... Je ne possède, de lui, qu'un seul recueil, Katchikali, publié dans la collection des African Writers Series par Heinemann en 1971, et dont j'aime beaucoup le ton et la teneur. Il se compose de 69 poèmes qui n'ont, en général, pas de titre. (Note pour moi-même : à la relecture, je suis particulièrement féru des poèmes [36], [43], [44] et [66]. Le [32], qui repose sur un acrostiche strophique, est une forme de gageure.)

Je me suis essayé hier, dans la matinée, à essayer de traduire les vers très brefs du cinquième poème, "Your eyes / are two faces". À deux ou trois exceptions près, je suis resté très proche du texte original. L'une de mes frustrations vient de l'impossibilité de traduire l'enjambement "Impaled / Sensuality" de manière satisfaisante. En effet, l'ordre épithète-substantif est ordinaire en anglais, mais, si je respecte la grammaire ("La sensualité / Empalée"), le dernier mot de la deuxième strophe n'est plus impaled/empalée. Tout menu problème, mais qui se pose là toutes les cinq minutes.

Dans le "Journal de bord" qu'elle a consacré à sa traduction du tome III du Journal de Paul Nizon, Diane Meur écrit, à la date du 10 juin 2005 : "Sans cesse composer avec l'insatisfaisant, quel métier...!" (TransLittérature, n° 31, été 2006, p.20).

Heureusement, ce n'est pas mon métier, mais un violon d'Ingres (ma vocation?).

 

Lenrie Peters. Katchikali, [5]: “Your eyes”

« Tes yeux »

Your eyes

are two faces

the closer I get:

mingled


with utterances

tenuous as chewing gum

oblique.

Impaled


sensuality

hangs a curtain

to the open sea.

Driftwood,


Snails, anemones

grind soft teeth

in its flesh.

Time


Is not ripe

for singing ;

crisp twilight

fades.


I speak to you

as a child

to my brother

my sister.


Demoness

with lifted skirt

won’t save

the world


Apples fester

in autumn.

Stabs of sunlight,

Pomegranate


ravaged

by night wind

explores vicissitudes

of earth.


I have expected

much from you

my black brother ;

bloodlessly


Slide in

your two faces

speak without

snakes.


Change with

swift spears

in the air

Must find you ready.

Tes yeux

sont deux visages

plus je m’approche :

entremêlés


de paroles

minces comme du chewing-gum

de biais.

Empalée


la sensualité

tend un rideau

au large de la mer.

Du bois de flottaison


Des mollusques, des anémones

enfoncent leurs dents délicates

dans sa chair.

Le temps


N’est pas venu

de chanter :

le crépuscule sec

s’efface.


Je te parle

comme un enfant

à mon frère

ma sœur.


La démone

à la jupe relevée

ne sauvera pas

le monde.


Les pommes suppurent

en automne.

Coups de poignard du soleil,

Une grenade


ravagée

par le vent de la nuit

explore les vicissitudes

de la terre.


J’en ai beaucoup

attendu de toi

mon frère noir :

escamote sans


faire couler le sang

tes deux visages

et parle sans

serpents.


Pour le changement

et ses lances agiles

dans l’air

tu dois te tenir prêt.

Commentaires

"Heureusement, ce n'est pas mon métier, mais un violon d'Ingres (ma vocation?)".

Cher MuMM, le seul instrument que j'ai trouvé chez Ingres est celui joué par l'odalisque , et ce n'est pas un violon. Peux-tu me le montrer? Merci.

Peux-je te demander une traduction en français du texte suivant? Merci beaucoup.

Now 'neath the silver moon,
Ocean is glowing,
O'er the calm billow,
Soft winds are blowing
Here balmy zephyrs blow,
Pure joys invite us,
And as we gently row,
All things delight us.

Hark how the sailor's cry
Joyously echoes nigh:
Santa Lucia, Santa Lucia!
Home of fair poesy,
Realm of pure harmony,
Santa Lucia, Santa Lucia!

When o'er thy waters,
light winds are playing
Thy spell can soothe us,
all care allaying;
To thee sweet Napoli,
what charms are given;
Where smiles creation,
toil blest by heaven.

Hark how the sailor's cry
Joyously echoes nigh:
Santa Lucia, Santa Lucia!
Home of fair poesy,
Realm of pure harmony,
Santa Lucia, Santa Lucia!

T. Cottrau, Barcarole "Sul mare luccica"

Écrit par : patricia | mercredi, 13 décembre 2006

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