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mercredi, 19 mars 2008

Station balnéaire transformée en citrouille (version 1080/1295)

    Un midi ensoleillé d’hiver, la voiture vert pâle s’est arrêtée près de l’épicerie. Un homme en est descendu, qui acheta du magret fumé, du camembert et des pommes avant de demander le chemin de la boulangerie la plus proche. Tandis qu’une femme et son fils jouaient sur le terrain du fronton – l’enfant faisait du vélo et la femme lui courait après pour l’encourager – il s’est dirigé vers le cinéma, a longé l’office de tourisme, tous deux fermés bien sûr. À la boulangerie, où – curieusement tant la petite ville semblait déserte – attendaient déjà trois personnes, il a acheté deux baguettes en profitant d’une promotion, puis, après s’être attardé quelques minutes à interroger du regard les affiches décolorées, les lambeaux de nuages gris, la peinture écarlate du fronton, il est reparti vers sa voiture, l’air songeur, inquiet peut-être. Il n’a pas redémarré tout de suite.

Quelques heures plus tard, on l’a retrouvé pendu à un pin robuste quoique calciné, au bord de l’étang de Sanguinet, dont les flots désespérément bleus baignaient les plages désertes. Il avait mangé, sous forme de sandwiches et en un temps que les légistes ont estimé proche du record, la totalité des aliments qu’il avait achetés ce midi-là à l’épicerie.

On n’a jamais rien su de ces détails, dans son village natal.

 

[Série de textes écrite le 21 février dernier.]

15:22 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fiction, écriture

Commentaires

Il est liiiiiiiirbe, Masque !

Écrit par : Simon | mercredi, 18 juin 2008

(Et là, fier de mon calembour, je lis ton texte ... (gloups !))

Écrit par : Simon | mercredi, 18 juin 2008

J'en avais ma claque, etc. (Autre référence d'Hervé Christiani ;-))

Écrit par : MuMM | mardi, 24 juin 2008

Les commentaires sont fermés.