mardi, 20 juin 2006
Où bûches
De rares fleurs de tilleul sont prises dans mes cheveux rares, et les souches gisent là, près du gouffre auquel les a arraché la main du voisin, armée d’une tronçonneuse puis d’une cognée. Avec mon fils, qui avait entrepris cela par jeu puis a fini par suggérer de ne faire qu’un seul tas immense, j’ai ramassé les réseaux de branches émondées – branches de prunus, d’érable, de tilleul. Ce faisant, j’ai hérité, dans les brins ligneux qui me tiennent lieu de cheveux, de fleurs de tilleul qui sont venues orner ma tignasse d’une façon qui n’est pas sans rappeler – à condition de faire un bel effort d’imagination – certaines représentations allégoriques du Quattrocento. Passant, au-dessus du clavier, ma main droite dans ma chevelure, j’ai fait pleuvoir deux fleurs rescapées, qui sont tombées, l’une près de la zone tactile de navigation, l’autre entre le F et le G. Les souches rêvassent au bord du gouffre, et j’entrevois des étendues de fougères, où je dormirai trois jours d’affilée, cet été.
08:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Cheveux rares ? A ton âge tendre ?
Écrit par : fuligineuse | mardi, 20 juin 2006
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