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jeudi, 28 février 2008

Gare de Facture (version 841/1000)

[ 20.02.2008. ]

 

    Les pluviers et les goélands dansaient dans les nuages. C’était un désert d’opérette.

Ailleurs. Ornette brandit les bannières. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé les bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, qui n’a pas la saveur des harmolodiques.

L’espace colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, l’orge s’enfonce dans la brume : à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille, le jour enfin se lève.

Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres pluviers gravir les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

16:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, jazz, écriture

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