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jeudi, 14 juin 2007

Ces temps-ci

    Au mépris des moustiques – dont je doute qu’ils fassent cohorte, entre les flots de kérosène et la ténacité des giboulées pugnaces de ce mi-juin – et au péril de mon labeur – peu passionnant ces temps-ci – j’ai ouvert en grand la fenêtre sur la rue et ses bruits étouffés, le cliquetis des gouttes déjà mortes qui frétillent le long des thuyas et des lampadaires, et je regarde le ciel pétrole entre les pavillons, strié de fils électriques et téléphoniques, à peine entaché par le halo du réverbère de la rue Francis-Jammes. Il y a vingt photographies magnifiques à inventer ici et maintenant, mais je préfère laisser mon œil les convoquer puis les défaire, en un battement de cils tout d’évanescence, et regimber plutôt en moi le mouvement de l’écriture, très ramassé ou refoulé ces temps-ci, comme on invente un passant mystérieux sur un trottoir désert, comme on laisse monter d’immenses vagues aux rouleaux terribles sur un lac de montagne dont le bleu malsain pourtant à lui seul nous enchante.

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