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mardi, 08 janvier 2013

Shubertauster

    À force de voir que l'on abusait des mots-valises, il ne s'en émeuvait plus. Souriait. Le chemin qu'il voulait trouver, c'était celui de la concordance, bien au-delà de l'analogie qui l'avait hanté (klaxons douçâtres de l'accordéon) ou du transcendantalisme de bazar (sifflets ténus chaloupés du sax soprano), et refuge dans d'introuvables signes diacritiques (caisse claire, tâït sur les cymbales, pi-wit du pouilleux véloce). Les mots lui faisaient une gibecière, lui tenaient compagnie, sans que la Spirale n'offrît le moindre secours, car il s'agissait moins d'inventer des mots que d'inventorier leurs absences. On pourra trouver curieux que je parle de mots quand ce sont des sons que j'entends, des mélodies qui se décroisent. Allez plutôt trouver le fil qui relie à l'unisson l'envolée du cuivre et l'étente à linge des soufflets, tiâât bref sur le rebord tenu de la plus petite cymbale. Les marins tiennent le cap, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Souriez. Les mots ne venaient jamais à lui manquer, il les dansait s'il ne pouvait les retenir.

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