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mardi, 10 mai 2011

La Vézère, jamais jaune

 

    Nous fûmes – extrêmement – déçus par la maison forte de Reignac. Pourtant, du haut des terrasses aménagées dans le roc, on voyait les lignes des peupliers que baigne la sèche Vézère.

« Il y avait là de grands prés, des noyers obscurs à la sortie du village, et plus loin des bois parcourus de multiples sentiers conduisant à des hameaux ; tout cela suivait la lèvre de la falaise, ça grimpait fort parfois, et il y avait des caches derrière des éboulis, des combes où rien ne se voyait que le ciel, des haltes secrètes sous des hêtres. »

En revanche, sur le petit chemin qui conduit à la double bouche de Font-de-Gaume, tout semblait en harmonie, dans la verdure escarpée, et nos âmes en apesanteur.

« C’était Lascaux au moment où les célibataires accroupis épousent leur pensée, conçoivent, brisent les bâtons d’ocre… »

Dans d’autres mondes, impossibles, on sentirait le vent souffler au fond du crâne.

« La blessure n’apparaissait pas ; le cou blanc pendait de ce côté-ci, le bec s’allongeait comme pour le vol, à col étendu. »

Et la craie épouse les contours d’un vol de grues, dans les nuages.

 

 

La Grande Beune, pp. 27, 70 et 36.

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