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vendredi, 16 décembre 2011

Septains amphibies

    Ce matin, pendant une surveillance (épreuve de L.E.A. 2ème année, "Communication d'entreprise"), j'ai réussi, tout en faisant des tours et des détours, en alternant les vigies sur l'estrade et en fond d'amphithéâtre (au point de pouvoir dire à deux post-ado bouclées qui avaient essayé de se chuchoter un truc qu'elles étaient repérées – stupeur et tremblement ! plus une mouche ne vola, ni de ce côté-là ni ailleurs), et en jetant un œil de temps à autre à Simulacre de Claude Ollier, à inventer une nouvelle forme poétique, en me fondant, une fois encore, sur la disposition des étudiants dans la salle d'examens. Comme les étudiants étaient assis avec une belle régularité (je les avais placés) sur les sept rangées principales de l'amphi B, j'ai décidé de nommer cette nouvelle forme poétique le septain amphibie.

  1. Aux sept rangées correspondent, bien entendu, les sept vers du poème.
  2. Le nombre d'étudiants par rangée fixe le nombre de syllabes, soit 5/5/6/6/6/6/5 dans le sens ascendant (estrade → fond).
  3. Le schéma des rimes correspond à l'alternance garçon/fille en bout de rangée, soit FFGGFFG côté pendule et GXFFFGF côté extincteur. (Le X ne correspond pas à un hermaphrodite, mais à l'absence d'étudiant en bout de 2e rangée du côté extincteur. Il a été décidé de conserver une fin de vers isolée, et, par conséquent, non rimante, pour les septains amphibies côté extincteur. On peut, sinon, considérer que, l'étudiant le plus proche du bout de la rangée étant une étudiante, le schéma "régulier" serait GFFFFGF.)
  4. Les quatre sous-formes ainsi obtenues sont nommées aspen (ascendant pendule), extant (ascendant extincteur), desdule (descendant pendule) et exdant (descendant extincteur).

 

J'ai ensuite composé les quatre premiers septains amphibies de l'histoire de la littérature, un par sous-forme.

 

Au début de la deuxième heure, quelques étudiants – certainement convaincus que la concision et la rédaction expéditive sont garantes de bons résultats – ayant jugé bon d'aller voir ailleurs si j'y étais (ils ne sont pas revenus m'informer du résultat de leur enquête, donc je n'ai pas de réponse à vous suggérer), l'amphi B s'est trouvé vide de huit sièges naguère pourvus, d'où l'invention du septain amphibie réduit (dit aussi SAR ou "Schéhérazade", en raison de l'heure à laquelle j'en notai le schéma : 10 h 01), qui n'existe que sous la forme aspen et compte 31 syllabes au lieu de 39 : le schéma métrique en est 4/4/4/4/6/6/3 et le schéma de rimes X/F/G/G/F/G/X. (Il a été décidé de faire rimer les deux X.)

 

Au début de la quatrième demi-heure, une partie non négligeable de la gent estudiantine avait levé le camp, d'où l'invention du septain amphibie miniaturisé (dit aussi SAM ou "Ebles de Roucy", en raison de l'heure à laquelle je notai le schéma : 10 h 33). Pour cette variation sur la forme originelle, j'ai fixé la rime en fonction du sexe de l'étudiant situé le plus en bout de rangée côté extincteur, ce qui donne un schéma de rimes FGFGFGF et un schéma métrique 2/3/3/3/3/4/2. (Je sais, une phrase qui contient les mots sexe, bout et extincteur a de quoi attirer tous les pervers, via Google. Je maintiens toutefois la formulation.)

 

Les six septains écrits sur une feuille "de brouillon" rose seront publiés, dans la foulée de ce billet, à raison d'un tous les 20 minutes.

Commentaires

Vous ne manquez pas d'humour et de créativité, l'esprit toujours en éveil, j'aime beaucoup vos inventions;)

Écrit par : if6 | vendredi, 16 décembre 2011

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