Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 27 novembre 2014

Machine avant

    Au moment où je lisais hier, dans le tramway, presque au hasard, diverses entrées de l’abécédaire de François Bon, Fragments du dedans, et notamment MACHINE, qui m’a rappelé Mécanique (comme l’article BOIS, avec son allusion curieuse à Bergounioux (Bergounioux ne sculpte-t-il pas seulement le métal ?), m’a remis en mémoire les pages du Carnet de notes 2001-2010 retrouvées avant la Toussaint), le déclic s’est fait, et j’ai mieux compris – ou, en tout cas, un peu compris – ce qui se joue dans le petit livre de Suzanne Doppelt, Amusements de mécanique : pratiques du regard, techniques d’écriture, travail de listes objectales subjectives

il fait jour et nuit, on peut voir en même temps des choses claires et obscures, c’est un jeu composé qui découpe des bandes, le relief change plusieurs fois et les coins s’enfoncent dans une grande variété de noir, de jais, d’ivoire ou de fumée d’où il songe à tirer quelques lumières

(Amusements de mécanique, P.O.L., 2014, s.p.)

 

Plus que la pratique de l’écriture, c’est la démultiplication du regard (aussi dans la photographie numérique, mille fois par jour si cela se tente) qu’aura libéré la possibilité de publier en direct, de partager, d’échanger, d’étoiler à contre-courant, à l’envers. Et ce fragment du dernier Doppelt (elle avec son nom de cage de résonance, on n’est pas loin des effets Doppler, de l’échographie qui fait pendant à la photographie (j’ai appris, en le lisant là, que François Bon avait un homonyme champion de kite-surfing)), en le lisant, en le recopiant ici, j’entends la voix de François, plutôt, récitant ou déclamant, le violon de Pifarély et le sax baryton de Corneloup dans les interstices — et sous les mots.

 

一路平安 

— Et pas un trajet, j'espère —

09:37 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.