dimanche, 29 janvier 2017
Tentative de traduction de “GOD IS A SHOCK-JOCK” (Cynthia Atkins)
Cynthia Atkins a écrit le poème qui suit dans le cadre d'un concours de poésie organisé par le New York Times autour du thème de Donald Trump (Donald Trump Poetry Contest).
En dépit de quelques difficultés, liées notamment à la structure métrique, j'en propose un premier essai de traduction, en expliquant d'emblée le choix du titre : shock-jock (littéralement, un amortisseur) est un jeu de mots à partir de la tactique militaire développée lors de la guerre de 2003 en Irak — shock and awe, ce qui se traduit généralement de manière plutôt calquée par “choc & effroi”, et que j'ai préféré étoffer, au vers 8, en « tactique de la peur panique ».
Il va de soi que je suis preneur de toutes remarques, éclaircissements, signalements de faux-sens etc.
GOD IS A SHOCK-JOCK
À DIEU D'AMORTIR LES MORTELS
You shroud us in fur-lined collars,
Tu nous enlinceules de cols en fourrure,
disco heels and pistons to swag down
de talons aiguille pour descendre en pavanant
long runways, as if belted-up to tease out
de longues pistes, comme caparaçonnées pour
our fears. Have you let us scroll from
calmer nos angoisses. Nous laisses-tu défiler
the weeds to this fabric of faux grass,
sur ce tapis cousu d’herbes factices
now cast green with a President’s face?—
dont le vert revêt à présent le visage d’un Président ?
Mother nature’s ink can melt a snowball
Dame Nature, de son encre, peut faire fondre la neige
In Hell! Awe n’ shock are the wave of
en Enfer ! la tactique de la peur panique
the furniture. You’re feeding this fire,
gagne jusqu’aux meubles. Ce feu, tu le nourris
with televisions, flags draping coffins,
de téléviseurs, de drapeaux couvrant les cercueils,
even our delirium. Patriotic, like a kid with
et même de notre hystérie. Patriote, comme un gamin,
a pocketful of tomatoes, beaten to a pulp,
des tomates dans la poche, battu comme plâtre
by a bully that is the whole town.
par un petit tyran – ce tyran, c’est la ville entière.
Your shoelaces pull us closer into
Tes lacets nous tirent chaque jour davantage
the earth. We are sardonic with dust
vers la terre. La poussière et la honte nous ont
and shame. We are only disposable
rendu sardoniques. Que sommes-nous sinon de l’argent
income. Turn the dial and we’re all Ego,
disponible. Compose le numéro, tout n’est qu’Égo,
dead-ringer of vertebrae in the shape
contrefaçon de vertèbres épousant la forme
of a lonely room. Stout clocks are raffling
d’une chambre solitaire. Nos noms résonnent à la
off our names—Hands caught in rush hour
loterie des carillons, les aiguilles prises dans le
of clouds. Meanwhile, the stars
trafic des nuages, pendant que les étoiles
offer the take-away, ”Love is a drug“—
nous offrent la bectance (“l’amour est une drogue”)
for which we were startled
qui nous a fait sursauter, d’un bréchet,
by a wish-bone, a brink, a bullet, a blink
d’une margelle, d’une bastos, d’un regard jeté
at a canvas of Brueghel rooftops—
sur cette toile de toitures breughéliennes—
A table set with a conspiracy of flowers.
Une table avec, en son centre, des fleurs en plein complot.
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19:08 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0)
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