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mercredi, 25 janvier 2023

Baal design, 1.3.

    À la page 11 d’Agnes Tremorne, la narratrice – je vais formuler cela ainsi, car le roman débute avec une instance omnisciente dont chaque aparté ou chaque intrusion semble relever de l’intrusion d’auteur – suit toujours Wentworth, qui regarde la populace de surplomb, en se sentant à la fois détaché et proche (bestialement) de cette foule animale.

Low down in the inner depths of many of us there lurks a tiger nature, and however firmly chained up in ourselves, it somewhat exults in the freer manifestation of its kindred beast which abides in our fellows.

 

Cette phrase constitue l’un des nombreux plagiats par anticipation – au fil des siècles – de la théorie du Ça et du Surmoi. Qu’y trouve-t-on de singulier, à savoir qui la détache du simple cliché ?

Eh bien, l’image du tigre : est-ce vraiment traquer l’indianité éventuelle des textes de Blagden dans les moindres recoins, abusivement ?

Eh bien, l’antithèse chained up / exults, dans laquelle la particule s’oppose au préfixe.

Eh bien, le comparatif freer : la dualité de l’être humain (dont sa part animale) n’implique pas d’oppositions mais des degrés. [è The Strange Case of Dr Jekyll & Mr Hyde.]

Eh bien, la bête en nous se caractérise de deux façons : kindred [c’est notre espèce, cette animalité est de notre genre] & abides [elle réside, elle demeure, elle attend, elle rôde… quel verbe compliqué à traduire dans toutes ses nuances].

Eh bien, le genre humain, c’est nous au pluriel et nous séparé ou séparable idéalement de ce collectif : many of us in ourselves → in our fellows.

 

Il n’y a rien, d’un cliché, qu’une analyse sémiotique ne puisse diffracter.

Dites qu’on s’amuse.

 

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