Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 23 juillet 2025

SecEM, 1 -°- Préface

23 juillet 2025

    Ce soir, j'ai commencé à traduire The Second Emancipation de Howard French.

Pas de contrat signé encore, mais je voulais commencer à tâter le terrain. Je me suis contenté des deux pages de la Préface ; pas grand chose à signaler à ce stade. Ah si, j'ai traduit a very different, not always roseate, image of Africa par une image très différente, pas toujours très glorieuse, de l’Afrique. Et j'ai eu Pas bien rose de Capdevielle dans la tête pendant les dix minutes qui ont suivi.

(En fait, j'ai aussi traduit le titre et le sous-titre. Pour le coup, cela, ça peut évoluer.)

 

19:35 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 22 juillet 2025

SecEM, 2 -°- Mécanique

24 juillet 2025

 

    Dans le livre foutraque que je finis de lire, et qui ne paraîtra, me dit son éditeur, qu'en septembre, dans ce livre qui s'intitule bricolage[S], et "dans lequel il est question de traduction", m'a dit son éditeur, la page 204 propose, par la voix d'un personnage Carlos/Karl mécanicien, une analogie entre la traduction et la mécanique, par trois étapes : (1) "démontage" (2) "cogiter, entraver" (3) "reconstruction plus ou moins fidèle". (Bien entendu, ça ne marche pas. Et d'ailleurs avant d'écrire ce texte j'ai décidé de publier les billets de cette rubrique en remontant le temps afin qu'ils apparaissent dans l'ordre, le plus ancien en haut, contrairement à ce que prévo(ya)it la logique des blogs.) La raison pour laquelle je parle de cela c'est que la semaine dernière j'ai lu Scale Boy de Patrice Nganang, qui paraîtra en janvier prochain, et que, dans la première partie, niché entre les chapitres par lesquels il commence in medias res avec le pèse-personne et les chapitres plus chronologiques dans lesquels il poursuit, se trouve le récit de son début d'apprentissage chez un garagiste. Donc Patrice approfondit, tout au long du livre, la relation entre l'activité de pèse-personne et son travail d'écriture, son regard sur les phases complexes de la colonialité au Cameroun, de la fin du 19e siècle à la guerre en Ambazonie, en retraçant sa propre autobiographie jusqu'au seuil significatif de 1984, ses quatorze ans et l'épuration ethnique des Hausas par les séides de Biya, mais je ne crois pas que la mécanique serve d'analogie, aussi dans la mesure où il n'a guère appris à démonter, cogiter ou reconstruire quoi que ce soit dans cette ph(r)ase-là. Bref. Cela fait beaucoup de tintouin pour dire que, ayant passé six heures loin de la maison, et revenu assez crevé de la longue randonnée dans les forêts et chemins vignerons de Bourgueil, je n'ai pas traduit une ligne aujourd'hui, pas une ligne de The Second Emancipation (ce qui ne me fait pas oublier que je compte aussi commencer à me faire la main à Scale Boy cet été).

18:06 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 21 juillet 2025

SecEM, 3 -°- « des gargotes bruyantes »

25 juillet 2025, 10 h

 

    Qu'est-ce que je fais là...

Bon, ce matin, après avoir évacué, en une heure, quelque chose d'un peu administratif et d'un peu casse-pieds (l'abstract de ma communication du 23 octobre prochain et la paperasse afférente), je me suis mis à traduire l'introduction.

Deux pages (sur 17), ce n'est pas foufou. Je vais y revenir.

Pour le précédent livre de Howard French que j'ai traduit, je n'avais pas tenu de semblables carnets. Pour le précédent livre de Howard French que j'ai traduit, je m'étais fait un rétroplanning très détaillé, avec le nombre de pages par chapitre, les objectifs par date etc. Là, rien de tel pour l'instant, peut-être par superstition (pas de contrat signé) ?

 

En tout cas, dans le hors-champ (ça n'existe pas, le hors-champ est toujours une ligne de marge) : après cette heure et demie à travailler sur la traduction, je me suis recouché pour lire les deux derniers chapitres de Nightbloom (enfin, de Fleurs de nuit), puis j'ai (enfin) commencé à lire La Source et le signe de Vincent Debaene : là aussi, tiens, long avant-propos suivi d'une longue Introduction. Et dans l'avant-propos, au détour d'une note de bas de page, Debaene cite, parmi les “native anthropologists”, Kofi Abrefa Busia qui devint président du Ghana et qui est cité (son nom écorché) par Ama Ata Aidoo dans mon autre traduction du moment.

[Dans l'édition française de Fleurs de nuit l'éditeur choisit une étrange transcription pour la langue ewe : Eʋe (mais le ʋ ressort bizarrement).] Dans la “Note de l'auteur”, brève, que j'ai aussi traduite ce matin, French parle des orthographes anciennes et modernes de Fante/Fanti, Asante/Ashanti, Nzema/Nzima. Et surtout je me suis beaucoup interrompu dans la traduction de ces pages 1-2, pour échanger avec Elvire : la phrase sur les patinoires d'Abidjan m'a fait penser à elle, puis elle m'a dit qu'elle venait tout juste de regarder comment aller à Abidjan, puis je lui ai parlé de ma traduction de Treichville, “the big and low-lying workers' district across the bridge from downtown” par l’immense quartier ouvrier juste de l’autre côté du fleuve de la lagune.

De l'importance de Google Maps. Si vous vous demandez pourquoi j'avais choisi de moduler bridges, de ne pas le conserver tel quel, c'est que de l'autre côté du pont me semblait trop flou, topographiquement. Et en voyant sur Google Maps qu'il y avait deux ponts reliant le centre urbain d'Abidjan à Treichville (peut-être un seul à la fin des années 70, mais bon), je tiens bon. — Et j'ai fini par traduire low-lying plus loin, dans la phrase suivante. Pas convaincu que je ne vais pas faire sauter carrément cette précision sans grande importance, qui alourdit mon texte.

French, au nom prédestiné, raconte que, tout jeune homme donc, avant de devenir journaliste, il perfectionne son français à Abidjan au point de se faire rémunérer comme traducteur. Que ferons-nous de cette possible mise en abyme ?

 

Ce qui m'a le plus embarrassé, dans les deux pages que je viens de traduire, c'est la description du quartier de Treichville en des termes un peu stéréotypés : French dit qu'il a adoré y passer des soirées et des nuits à danser, mais il n'évite pas le cliché. Alors, le cliché est peut-être véridique, mais je me retrouve à traduire par exemple “boisterous street restaurants”, et comme, un malheur n'arrivant jamais seul, “restaurant de rue” ou “restaurant sur la rue” sont peu usuels ou lourds, tout ce que j'ai, pour le moment, c'est gargotes bruyantes. Et gargotes bruyantes, ça ne va pas du tout du tout. De même, comment ne pas traduire de façon péjorative la description de son ami Kwamena, “voluble chauffeur and strutting rooster of a man” ? Pour l'instant, ça donne chauffeur loquace qui aime se pavaner et parlant fort.

 

10:16 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 20 juillet 2025

SecEM, 4 -°- quatre pages de l'Introduction

31 juillet, 11 h

    J’ai repris la traduction de l’Introduction, dont je n’avais « fait » que deux pages. Dès le paragraphe médian de la page 3, double embarras. D’abord, c’est amusant, alors que l’épigraphe de Scale Boy (que je commence à traduire en parallèle) évoque le fait que la langue française n’a pas de mot équivalent à home, la première phrase que je traduis de The Second Emancipation aujourd’hui est homeland : on traduit par « patrie », mais ça ne va pas du tout. Les « patries imaginaires » de Rushdie ne sont, dans le texte, pas des patries.

L’autre embarras est plus idéologique, en un sens. Il porte sur la phrase par laquelle French décrit Nkrumah, et qui me semble calquer – sans s’en déprendre – la rhétorique des profilages raciaux. Comme le traducteur doit se contenter de traduire, j’ai traduit : « Il était de taille moyenne ; ses traits caractéristiques étaient une peau très sombre, des yeux vifs et un front bombé. » Mais j’ai quand même atténué un peu : ebony-dark skin, vraiment on ne peut pas garder cela au premier degré en français (“noir d’ébène”, come on, give us a break). Plus loin (p. 6), pour dire que la région où est né Nkrumah était éloignée de tout, French parle de netherworld, sans paraître comprendre que ce terme est extrêmement péjoratif. (J’ai à moitié songé à écrire « ravitaillé par les corbeaux » mais c’est encore trop ludique ; netherworld, c’est l’enfer ou la zone de non-droit, les limbes ; j’ai fini par édulcorer.)

Sinon, comme pour Scale Boy, je m’arrache les cheveux avec compound.

Il y a (déjà) plusieurs citations de Nkrumah, et je devrai vérifier tout cela minutieusement à partir des traductions existantes et publiées. Toutefois, je ne peux m’empêcher de mettre ici en regard ce passage (p. 5) et la capture d’écran correspondante de Google Maps. Finalement, entre la lagune d'Ayi et la lagune d'Aby, c'est peut-être la traduction publiée de l'autobiographie qui me permettra de trancher.

lagune Nkrumah.PNG

11:03 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 19 juillet 2025

SecEM, 5 -°- reprise

22 août

 

    Après trois grosses semaines d'interruption, je me rassieds à mon bureau pour réenclencher cette traduction. Je suis toujours embarqué (ou englué) dans l'Introduction, dont il me reste dix pages. Hier j'ai eu un entretien téléphonique avec l'éditrice de chez Calmann-Lévy, autour des questions de calibrage du texte, qui est rendu difficile par le document PDF ultra-protégé. Elle va essayer d'obtenir une version qui permette de connaître le nombre de signes et de faire le calibrage avec coefficient de foisonnement, sinon je lui ai donné mon accord pour une fourchette basse : je préfère un “rattrapage” à la hausse sur le troisième tiers que de devoir leur rendre des sous ! Elle va aussi réclamer deux exemplaires papier de l'ouvrage, dont un pour moi.

 

Ce matin j'ai traduit deux pages. Il y avait plusieurs références ou citations, à des textes racistes du président Wilson (j'ai surligné mon premier jet en jaune car je doute de trouver facilement une traduction déjà publiée), à un article de Baldwin dans le New Yorker (pas cherché de traduction existante), à Aimé Césaire (j'ai retrouvé, restituant dans ma traduction le verbatim du texte original du Discours sur le colonialisme), et enfin à un poème de Langston Hughes, que j'ai également retrouvé, au point de prendre la décision, discutable, de traduire carrément un quatrain entier, plutôt que de respecter le découpage de H. French.

Par ailleurs, moi qui n'avais plus dans la tête Buffalo Soldier de Bob Marley depuis quelques jours seulement (j'ai lu le roman de Marlon James et j'ai eu du Bob Marley dans la tête pendant près de quinze jours), voilà que French cite l'expression, en la limitant curieusement aux bataillons de soldats afro-américains engagés dans la Première Guerre mondiale (alors que c'est le nom qui leur a été donné par leurs adversaires amérindiens dans le dernier tiers du dix-neuvième siècle). Dans le roman de Marlon James, le personnage qui en parle souligne très clairement l'ironie tragique qui a vu des Noirs victimes de la ségrégation et du suprémacisme blanc aider les Blancs à exterminer les autochtones ; par contre, j'ai beau écouter encore et encore la chanson de Bob Marley, je n'y entends rien de tel. French, lui, ne discute absolument pas l'origine ni les implications idéologiques du surnom.

Autre point de traduction : j'ai traduit mystique (dans l'expression “the mystique of white invincibility”) par mythe.

 

Je me demande si je pourrai tenir la distance de ces carnets de traduction, car si je n'ai que sept mois pour traduire cet énorme pavé en plus de mes autres activités, ai-je le temps de me livrer à cette exploration réflexive ?

 

10:15 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 18 juillet 2025

SecEM, 6 -°- foisonnement & dispersion

23 août 2025

    Le passage que je veux traduire ce matin, a minima, avant d’aller en ville, et ce afin de clore une section de la longue Introduction que je traduis vraiment par à-coups, s’étend sur deux pages et demie de l’ouvrage imprimé (pas encore paru je crois) et compte 1.000 mots. Pile.

Je m’y mets à 8 h 32.

*            *

*

 

9 h 42. Ma traduction compte 1.121 mots  (un nombre que j’aime beaucoup, d’ailleurs – mais comme l’outil de calcul compte les guillemets français ouvrants et fermants comme des mots à part entière, ce nombre est faux). Il vaut mieux comparer le nombre de signes : 6.328 en anglais (texte-source) et 7.195 en français (texte-cible). Cela constitue un foisonnement de 13%, trop élevé donc (la norme se situe entre 5 et 10%). Il faut dire que je me suis senti obligé de procéder à une ou deux explicitations culturelles, notamment en raison du caractère très allusif de l’adverbe historically dans l’expression “the campuses of historically Black American universities”, mais aussi pour rappeler la fonction officielle de Nixon lors de sa participation aux cérémonies d’indépendance du Ghana en 1957 (il était vice-président). De façon plus générale, j’ai tendance à vouloir traduire chaque adjectif et chaque adverbe, alors que French a tendance à en abuser, sans vraiment que cela change grand-chose à son argument. Il faudrait donc – et, en ce sens, c’est bien que je me sois livré à ce petit test sur un extrait très bref ce matin – que je n’hésite pas à sabrer un peu… enfin, pas à sabrer (cette métaphore connote de larges omissions, non ?) : à effacer tel ou tel adjectif par-ci par-là.

 

Nixon.PNG

 

Un peu plus d’une heure pour traduire deux pages et demie, c’est dans l’étiage moyen — et je pourrais être plus efficace. Par exemple, au sujet de ce que dit French des cérémonies d’indépendance du Ghana, je suis allé écouter ce bref podcast de France Culture (7 minutes de pause dans la traduction, tout de même). Pire, j’ai rédigé un bref billet Facebook pour évoquer ce podcast, en retranscrivant même deux phrases de l’historienne Pauline Peretz. Autant dire que j’ai dû sabrer un gentil petit quart d’heure dans l’affaire.

 

 

« Nixon comprend, en allant en Afrique, à la fois l'enjeu géopolitique et économique qu'est l'Afrique, mais aussi toute la symbolique qui existe entre les pays nouvellement émancipés et la lutte pour la reconnaissance des droits aux Etats-Unis. [...] Il comprend tout le mal que peut provoquer ou générer le double standard racial auquel se livrent les Etats-Unis pour leur conquête des cœurs à l'étranger. »

(Pauline Peretz, interrogée dans l'émission,
et autrice depuis de l'ouvrage Une armée noire. Fort Huachuca, Arizona (1941-1945), Seuil, 2022)

 

09:52 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 juillet 2025

SecEM, 7 -°- versatilités

24 août

8 h 30

    Je voudrais finir de traduire l’introduction aujourd’hui, mais ça va être compliqué. Je me suis déjà usé l’échine (ou la cervelle) à préparer l’émission de radio de demain, et j’y ai passé 2 h 30.

Il me reste cinq pages (pp. 13-17), 13.500 signes espaces comprises. Suite à mon constat d’hier sur le foisonnement, j’aimerais bien me situer en-dessous d’un coefficient de 10%.

 

10 h 40

Deux heures pour traduire ces cinq pages, ce n’est pas mal. J’ai retrouvé le verbatim d’une citation de Lamine Senghor et ai réussi à ne pas trop me perdre dans les méandres des articles que j’ai trouvés au sujet de cette figure majeure que je connais mal (voir ici et ).

Je ne sais pas exactement comment j’ai fait, mais mon texte fait 14.300 signes, soit un foisonnement très honorable de 5%. Il aura suffi que je me dise, sans mettre en place de stratégie spécifique, qu’il fallait réduire la voilure… à moins, horresco referens, que je n’aie oublié une ou deux phrases au passage (je ne pense pas, ce genre d’erreur ne m’arrive pas, normalement).

L’introduction est donc traduite, le premier jet en tout cas, et je vais pouvoir établir un rétroplanning. J’hésite à indiquer sur facebook l’existence de ce carnets de traduction, d’autant que personne ne va comprendre mon système de datation rétroactif, qui seul permet – en raison de la visualisation par défaut des blogs du billet le plus récent au moins récent – de lire les textes sur une seule page et dans le bon ordre. Je ne pense pas être soumis à un principe de confidentialité non plus.

Quelques points. J’ai traduit provisoirement “the middle Atlantic region” par « les États de la façade atlantique », mais il faudra que je demande conseil à des collègues américanistes. Sinon, j’ai découvert l’expression political spoiler, de sorte que j’ai traduit de façon un peu plus explicite (ou risquée (ou erronée ?)) une phrase de la dernière page : “China, which has become a leading partner of many African countries much more recently, was still a mere bit player economically and a political spoiler on the continent” > la Chine, devenue plus récemment un partenaire de premier plan pour de nombreux pays africains, n’était encore qu’un acteur de seconde zone sur le plan économique ; sur le plan politique, la Chine a surtout affaibli l’Union soviétique en Afrique.

 

Il y a aussi un passage qui m’a amusé, car French (au nom prédestiné, je ne vais pas faire la vanne à chaque fois) emploie l’adjectif versatile (qui est un faux-ami : on le traduit généralement par “polyvalent” ou “plein de ressources”) dans son sens français (plus ou moins) :

As great as his achievement was, Kwame Nkrumah was an extremely complicated human being; flawed, to be sure, even deeply so, but above all “versatile.” In the French usage of the word adopted here, this conveys a sense of multitudes of traits, many of which contain opposites or contradictions.

 

10:55 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 16 juillet 2025

SecEM, 8 °_° mise en place du rétroplanning

26 août

10 h

    Ce matin, j’ai établi le rétroplanning de la traduction. Le moins que l’on puisse dire est que, pour ce livre d’un peu moins d’un million de signes, il ne va pas falloir mollir, car le contrat que j’espère recevoir la semaine prochaine devrait stipuler une date de remise au 31 mars, et car j’ai une année de travail assez fournie aussi côté université. Il faudra de la discipline. J’y suis parfaitement parvenu en 2023-2024 pour Born in Blackness – aucune raison, sauf pépin de santé, que ça foire en 2025-2026. Par contre, les traductions sans contrat devront attendre.

Ce matin, je vais attaquer le long chapitre 1, avec, déjà, les 5 pages de la section 1. Ce passage compte 12.441 signes espaces comprises.

 

13 h 45

Interrompu plusieurs fois, j’en suis venu à bout. Pas grand-chose de marquant à noter. Mon texte compte 13.374 signes, soit presque 8% de foisonnement si je ne m’emmêle pas les pinceaux dans le calcul de tête.

 

14:11 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 15 juillet 2025

SecEM, 9 _°_

27 août

6 h 45

    Hier, huit pages.

Aujourd’hui, je prévois prudemment trois pages et demie (9.861 signes). D’abord, je me suis réveillé à 3 h 30 et vais manquer d’énergie. Ensuite, je dois faire le guignol une bonne partie de la matinée à déménager des lits avec une fourgonnette.

 

9 h 15

Presque 11 000 signes : ça foisonne trop. Mais aussi, le texte de French déborde en petites précisions incidentes que je n’arrive pas à décider de ne pas traduire.

 

09:28 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 14 juillet 2025

SecEM, 10 _°_ thralldom

28 août 2025

10 h 15

    Aujourd’hui, il faudrait que je finisse la traduction du chapitre 1. Il reste 11.434 signes, soit une petite portion : il faudra accélérer nettement le rythme quotidien en début d’année 2026, mais si je finis le chapitre 1 aujourd’hui, j’aurai quatre jours d’avance sur mon rétro-planning.

 

15 h 20

Il y a encore eu des bricoles : lessive, couper quelques branches à la demande de la voisine, installation du nouveau lit à la chambre d’A*… Je suis venu à bout des quatre pages et demie, avec un foisonnement modéré (12.143 signes – 6%), en réussissant à ne pas trop me perdre dans le livre de Nnamdi Azikiwe que cite French, Renascent Africa, de 1937, et qui compte visiblement de très belles pages. J’en extrais ici le sous-chapitre sur les « agitateurs ». Je connais mal Azikiwe, mais il me semble que c’est une des seules figures politiques nigérianes majeures qui ait réussi à avoir une position honorable pendant la guerre civile, et qui n’a pas trop de sang sur les mains (y compris via ses discours) ; je peux me tromper. En tout cas, ce que j’en apprends par le truchement de cette traduction me donne envie d’aller creuser (c’est toujours le problème).

C’est à lui qu’on doit la formule que cite French telle quelle, emancipation from thralldom, qui témoigne d’une belle maîtrise des registres et de la synonymie, mais qui m’embarrasse beaucoup ; J’avoue que, toujours aussi littéraire, le nom thralldom m’évoque surtout le vers de Keats : “La Belle Dame sans Merci / Hath thee in thrall !” — Pour l’instant, j’ai tenté « s’émanciper de la sujétion ».

 

agitators1.PNG

agitators 2.PNG

agitators 3.PNG

15:28 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 13 juillet 2025

SecEM, 11 _°_

30 août

8 h 30

    Pas foutu grand-chose hier, et beaucoup de tâches à accomplir en septembre commencent à me stresser. Le stress me tétanise toujours, avant que je ne me mette à donner un grand coup de collier pour accomplir ce qui doit l’être, peu ou prou, plus ou moins bien.

Wilmot Blyden.PNG

 

Le chapitre 2 de The Second Emancipation est long de 19 pages : j’ai fixé son « délai de traduction » au 10 septembre au plus tard. Même son titre m’embête : “Black Is a Country”. Pour l’instant, j’ai calqué : Noir, c’est un pays. (Avec l’écho totalement sans rapport d’e.e. cummings, “yes is a pleasant country”…) Je viens de lire attentivement les dix premières pages, soit plus de 25 000 signes, une « ration » trop importante pour une seule journée. French y cite notamment une phrase d’Edward Wilmot Blyden évoquant “the disenthrallment and elevation of the African race”. Décidément, cet usage ancien de thrallment/disenthrallment comme synonymes d’esclavage et d’affranchissement me/se poursuit.

 

Au troisième paragraphe, j’ai réussi à traduire de façon très synthétique (avec effacements donc) une phrase plutôt redondante : In terms of its genesis, the search for the origins of African nationalism is a complicated one. > Il n’est pas facile de remonter aux sources du nationalisme africain. On passe de 96 signes à 70. Ça pourrait faire un bon exemple pour mon cours magistral de traduction/traductologie en L2. Je pourrais montrer comment le réagencement (avec différence de thématisation) permet de traduire ensuite les sèmes genesis et search for the origins au moyen d’une seule expression (« remonter aux sources »).

 

10 h 10

La première section du chapitre 2, très brève, voit un foisonnement de 6% (5.398 > 5.714).

 

12 h 15

 

the country's.PNG

 

Impression de me traîner, mais j’ai traduit cinq pages (et étendu deux lessives). Ma foi…Je m’interromps pour signaler ce qui me semble être une erreur de syntaxe dans le texte-source, ou, à tout le moins, une répétition qui risque d’être source de confusion. Dans cette phrase, les deux génitifs (the country’s) surlignés en jaune correspondent à deux pays différents : le Libéria, puis les États-Unis. J’ai donc préféré préciser : « Frustré de voir le faible nombre d’Afro-Américains émigrant au Libéria, Blyden, qui était alors ministre de l’Intérieur du pays, lança en 1864 que même la perspective imminente de l’émancipation des esclaves américains ne devait pas susciter de faux espoirs chez les Noirs des Etats-Unis. »

Mais ce genre d’erreur m’interroge à deux titres : tout d’abord, il est trop tard pour la signaler (le livre est sorti mardi dernier aux États-Unis) ; ensuite, suis-je en train de travailler sur le texte définitif, ou va-t-il falloir que je repasse au peigne fin la quarantaine de pages déjà traduites afin de m’assurer que French n’a pas ajouté, retiré ou modifié entre ce PDF de l’éditeur qui date de mai dernier et la version publiée ?

 

12 h 35

Pour les trois pages supplémentaires traduites, mon coefficient de foisonnement est moins bon (9.151 > 9.949, presque 9%). Je vais aller relire avec mes petits ciseaux virtuels. Par ailleurs, en repensant à l’inquiétude de l’éditrice qui me disait, jeudi de la semaine dernière, ne pas pouvoir calibrer le texte ni, par conséquent, le nombre de feuillets prévu pour la traduction, je me suis livré à une estimation : 2 500 signes par page ; 470 pages dans le PDF, moins 40 environ de pages blanches, soit 1 075 000 signes > 1 182 500 en appliquant un coefficient de 10% > 788 feuillets.

Je vais essayer de ne pas flancher et de poursuivre la traduction cet après-midi.

 

13:00 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 12 juillet 2025

SecEM, 12 _°_ la double conscience, on n'en a pas fini

1er septembre

9 h

Levé tôt, j’ai pu traduire les quatre pages et demie que j’ai été trop flemmard pour m’infuser hier, et avec un foisonnement convenable (6,5%). J’écoute des chansons tirées de l’immense répertoire de Tagore, le Rabindrasangeet, et j’ai découvert une chanteuse, Srabani Sen, que je trouve sublime, aussi parce qu’elle s’entoure de musiciens qui renouvellent profondément mais subtilement le genre. Ce répertoire est l’occasion de tomber dans un terrier de lapin, comme disent les anglophones par allusion à Alice au pays des merveilles, car chaque poème/composition de Tagore donne lieu à des vingtaines de versions dont chacune est porteuse d’une culture ou d’une inflexion spécifique, par exemple avec Shangan Gagane Ghor [শাঙনগগনে ঘোর ঘনঘটা / Le ciel se charge de nuages].

 

Pour en revenir à la traduction, pas mal de petites – et moins petites choses – à noter :

EU.PNG

 

1) French cite Ethiopia Unbound en redécoupant les citations d’une manière qui l’arrange ; j’ai réussi à restituer à la fois le sens du passage d’origine (je donne ci-contre la page entière, car ça me désole depuis si longtemps de ne pouvoir faire publier ce livre majeur en français) et ce que French veut en faire.

 

2) Il y a cette phrase : London viewed this nascent indigenous elite as first a nuisance, later a potential threat, and sought to discredit its members with the outrageous claim that their Western training had fundamentally denatured them. Pas mal bataillé pour traduire the outrageous claim. Après avoir hésité avec « affirmer sans rougir » et « toute honte bue », j’en suis là (pour le moment) : Londres trouva d’abord embarrassants ces premiers membres de l’élite africaine, avant de voir en eux une menace potentielle, et de tenter de les discréditer en arguant – ce qui était passablement culotté – que leur formation occidentale les avait fondamentalement corrompus.

 

3) Autre phrase, dans laquelle, cette fois-ci, un substantif m’a dérangé (chauvinism) : Some described Casely Hayford as a nativist, but his reasoning was no mere chauvinism. Même si le côté très européen de la référence aux clochers est un peu gênante, j’en suis là : On a pu taxer Casely Hayford de « nativisme », mais son raisonnement était loin d’être mû seulement par l’esprit de clocher.

 

ardélion.jpg

 

 

4) Tentant de traduire l’expression “the unofficial Black president of the United States” (et tenté, mais c’est une autre histoire, de ne pas traduire du tout cet “unofficial” qui me semble évident dans le contexte), je découvre, grâce au CRISCO, le substantif ardélion, que le Dictionnaire de l'Académie définit comme un « homme encombrant par son empressement indiscret et maladroit », en précisant qu’il s'agit (ouf !) d'un terme « vieilli et peu usité ».

 

 

5) Enfin, un point qui me concerne ou m’intéresse particulièrement en tant que chercheur : la critique par Casely Hayford de la double consciousness de Du Bois me semble en partie erronée, ou en tout cas anhistorique. C’est à creuser, d’autant que French (soucieux de ne pas vouloir donner raison à un Afro-Américain ?) ne souligne pas du tout les contradictions de cette position.

 

09:16 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 11 juillet 2025

SecEM, 13 _°_ Merle mère et fils

2 septembre

    Une après-midi de traduction, et il me reste deux pages dans le chapitre 2. Je doute d’avoir assez d’énergie pour la suite. Je me suis beaucoup perdu dans les pages 48-50, découvrant notamment un certain nombre de choses sur la traduction d’Invisible Man de Ralph Ellison par Magali et Robert Merle. Je barre le nom de Robert, car d’après son (leur ?) fils Pierre il n’était qu’un prête-nom pour mettre en valeur la traduction, mais c’est elle qui se tapait tout le travail.

B. V., l'éditeur du Nouvel Attila, me signale l'existence d'une autre traduction, antérieure, intitulée Au-delà du regard, et due à Michel Chrestien. Curieusement, une rapide recherche dans le SUDOC ne permet pas de trouver ce titre, ni sous "Ralph Ellison > français", ni sous les ouvrages publiés, comme traducteur ou auteur, par Jacques Silberfeld dit Michel Chrestien. L'article Wikipédia de ce dernier ne répertorie pas non plus cette traduction. De même, la notice d'auteur d'Ellison à la BNF ne répertorie pas cet Au-delà du regard, pourtant publié par Denoël, dixit B.V. Mystère.

 

gayest.PNG

 

Une phrase de Du Bois – dans un article dont il m’est difficile de savoir s’il a été traduit – me donne du fil à retordre, car, se moquant de Garvey, Du Bois y emploie le superlatif de gay (“gayest”) dans un sens allusif peut-être homophobe. Une autre citation – poétique, dit French (admettons) – de Du Bois me laisse, cette fois, dubitatif quant au sens de la pointe finale ; cela, je le laisse en surligné jaune et j’utiliserai mes informateurices anglophones pour trancher.

 

17:47 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 10 juillet 2025

SecEM, 14 _°_ traduire en chercheur, la galère

4 septembre

9 h 15

    Hier, j’ai bouclé le chapitre 2 ; deux malheureuses pages et demie, mais qui m’ont pris toute une matinée, car je me suis égaré dans des trucs invraisemblables, notamment à chercher la citation originale d’un administrateur colonial français au Sénégal, pour me rendre compte que French cite en fait The Age of Garvey d’Adam Ewing (2014), lequel donne donc cette citation en anglais… sans aucune source…

Ewing Garvey.PNG

 

À ce niveau de foutage de gueule, je me suis donc décidé à retraduire les deux très brèves citations (huit mots en tout) en français, en me disant que, pour Braudel, Nardal ou Aimé Césaire, il est impératif de retrouver le verbatim, mais que pour un obscur administrateur colonial s’affolant de la propagation des idées de Garvey, ya basta !

 

 

Candido.PNG

 

Je me suis aussi surpris à commencer de lire – one thing leading to another – le début d’un autre livre d’histoire, An African Slaving Port and the Atlantic World de Mariana Candido (2013), qui traite du port angolais de Benguela ; cela m’a évidemment évoqué le nouveau livre d’Olivette Otele, Fifteen Ports, qui doit sortir début 2026 et dont elle a déjà annoncé que les droits de traduction en avaient été acquis pour l’allemand et l’espagnol. Je n’ai rien lu de ce livre, bien entendu, et ne sais même pas quels sont les quinze ports retenus par l’historienne ; je me suis fait une petite liste, j’espère avoir visé juste au moins pour moitié. J’admets que je n’avais pas pensé à Benguela, ce qui prouve à quel point il me faudrait lire le livre de Mariana Candido, mais il y a fort à parier que, vu l’existence de cette monographie, Olivette Otele ne l’aura pas retenu dans ses quinze…

Pour dire toute la vérité, je me suis aussi trituré les méninges pour tenter de traduire, sans en trahir le style, certaines phrases particulièrement ampoulées, quoique brèves. Ma collègue S. B. m’a justement fait remarquer : « Je disais aux étudiants en thème, “on n’est pas censé corriger l'original”. » Mais, comme je le lui ai répondu : « C’est tout à fait vrai. Toutefois, dans une traduction publiée, en particulier d’un essai, il est toujours préférable que le lectorat comprenne un peu ce que c’est censé vouloir dire. »

 

Aujourd’hui, je vais essayer de continuer sur ma lancée et de commencer la traduction du (long) chapitre 3.

 

09:19 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)