dimanche, 20 juillet 2025
SecEM, 4 -°- quatre pages de l'Introduction
31 juillet, 11 h
J’ai repris la traduction de l’Introduction, dont je n’avais « fait » que deux pages. Dès le paragraphe médian de la page 3, double embarras. D’abord, c’est amusant, alors que l’épigraphe de Scale Boy (que je commence à traduire en parallèle) évoque le fait que la langue française n’a pas de mot équivalent à home, la première phrase que je traduis de The Second Emancipation aujourd’hui est homeland : on traduit par « patrie », mais ça ne va pas du tout. Les « patries imaginaires » de Rushdie ne sont, dans le texte, pas des patries.
L’autre embarras est plus idéologique, en un sens. Il porte sur la phrase par laquelle French décrit Nkrumah, et qui me semble calquer – sans s’en déprendre – la rhétorique des profilages raciaux. Comme le traducteur doit se contenter de traduire, j’ai traduit : « Il était de taille moyenne ; ses traits caractéristiques étaient une peau très sombre, des yeux vifs et un front bombé. » Mais j’ai quand même atténué un peu : ebony-dark skin, vraiment on ne peut pas garder cela au premier degré en français (“noir d’ébène”, come on, give us a break). Plus loin (p. 6), pour dire que la région où est né Nkrumah était éloignée de tout, French parle de netherworld, sans paraître comprendre que ce terme est extrêmement péjoratif. (J’ai à moitié songé à écrire « ravitaillé par les corbeaux » mais c’est encore trop ludique ; netherworld, c’est l’enfer ou la zone de non-droit, les limbes ; j’ai fini par édulcorer.)
Sinon, comme pour Scale Boy, je m’arrache les cheveux avec compound.
Il y a (déjà) plusieurs citations de Nkrumah, et je devrai vérifier tout cela minutieusement à partir des traductions existantes et publiées. Toutefois, je ne peux m’empêcher de mettre ici en regard ce passage (p. 5) et la capture d’écran correspondante de Google Maps. Finalement, entre la lagune d'Ayi et la lagune d'Aby, c'est peut-être la traduction publiée de l'autobiographie qui me permettra de trancher.
11:03 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)
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