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lundi, 03 mars 2025

IV, soixante-deux

    chaloupe

mélancolie

sous le ciel d’un bleu parfait

too much confusion

 

& pointe toute

l’amertume heureuse

 

never make a politician

à toujours ralentir

pour ne pas cacher la force vraie du poème

 

 

12:13 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 mars 2025

IV, soixante-et-un

    en tombant dans ce tintamarre

abstrait de jours

et de lunaisons

tout aussi abstraites

 

j’ai souhaité

m’allonger une heure ou deux

 

dans l’herbe gelée

où il se passe toujours quelque chose

d’affolant

 

09:43 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 mars 2025

IV, soixante

    fond de fausses montagnes

ou de vraies

 

si tout est un décor

où vivre

sans trembler,

 

sans devoir se cacher

des pies, des corneilles craillant

en oubliant le monde

au-dessus du square

 

07:10 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 28 février 2025

IV, cinquante-neuf

    le diamant arrêté

sur la surface luisant noire

 

et donc lever les yeux

du clavier et de l’écran

en comprenant

 

que le silence installé

appelle une décision forte :

écouter l’autre face

ou rester ainsi

 

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jeudi, 27 février 2025

IV, cinquante-huit

    une conversation de deux heures,

cela arrive

 

et quand cela arrive

prendre soin plus encore

de peser chaque parole

 

car ce qui se joue dans les mots,

dans les intonations,

au moment de bafouiller —

frêle bruit sans biffure

 

08:07 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 26 février 2025

IV, cinquante-sept

    le nom de la commune

s’affiche

 

— on dirait une blague alambiquée :

en regardant défiler

les prairies vallonnées

 

et les pâtures,

je me retiens de chercher

à en savoir davantage

sur Cormoranche-sur-Saône

 

08:08 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 février 2025

IV, cinquante-six

    tu n'arriveras à rien

si sous tes doigts le poème-conversation

devient caquetage sans fond

 

mais tu échoueras

plus encore

si tu restes face à l'écran

à ne rien écrire

 

par peur

de caqueter

 

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lundi, 24 février 2025

IV, cinquante-cinq

    se retrouver, à mon âge,
comme Guillevic,
à tenter de ressasser
 
  en polissant
et repolissant la forme
et le rythme,
comme le langage
 
la différence entre parole
et bavardage
 

06:15 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 23 février 2025

IV, cinquante-quatre

    dans les méandres

de mots qu'on ne dira

jamais

 

(il y en aurait,

en anglais,

pas loin de 400.000)

trouver la force

 

de ne pas

bavasser

 

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samedi, 22 février 2025

IV, cinquante-trois

    le rouge-gorge

craintif (toujours)

picore un grain de graisse

 

en voletant,

deux secondes tout au plus,

puis se planque

dans les branches :

 

il doit lui tarder le cœur du printemps

et le couvert des feuilles

 

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vendredi, 21 février 2025

IV, cinquante-deux

    dire

(ou écrire)

de la route qui longe la Loire

qu’elle fait un ruban

 

ou qu’elle est comme

un ruban, qu’elle

s’enrubanne,

 

je m’y refuse

(mais le poème a dit oui)

 

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jeudi, 20 février 2025

IV, cinquante-et-un

    la main de la pianiste

glisse et gambade

au gré des appels cuivrés

soutenant la mélancolie

 

bütün şarkılarımız

senin için senin için

bütün kavgalarımız

 

et dans la blancheur laiteuse

deux minutes se muent en heures

 

09:46 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 février 2025

IV, cinquante

    trois grandes fenêtres

sur l’aurore au smog

avec des centaines d’arêtes

en travers de la gorge

 

(les toits, les pignons) —

tandis que sillonne le tramway

sirène à fond une ambulance

 

vrille les yeux autant

que les tympans

 

09:42 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 18 février 2025

IV, quarante-neuf

    troisième embrayage

(et toujours devoir annuler

la majuscule

automatique) :

 

l’enfilade comme un maillage

n’est pas comme tenir chronique

affabuler

 

pour des horizons minuscules

ou une fête de village

 

07:05 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 17 février 2025

IV, quarante-huit

    cette enfilade de poèmes

pas forcément une chronique :

 

on y trouve à boire

et à manger,

comme dans la très proverbiale

auberge espagnole

 

(vous me purgerez

ces adjectifs

de votre prose)

 

07:05 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 16 février 2025

IV, quarante-sept

    le grand chien noir,

presque un chevreuil

 

galopant au loin,

vite effacé des regards,

on le guette

de l’œil et de l’oreille

 

pour ne pas que ça finisse

comme le meilleur roman

d’Ian McEwan

 

07:06 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 15 février 2025

IV, quarante-six

    le blockhaus avance,

glisse au fur et à mesure

 

vers l’océan

dont certaines dystopies augurent

qu’il nous engloutira toustes

en douceur

 

longtemps après que les fascismes

nous auront étouffés

corps et biens

 

07:07 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 14 février 2025

IV, quarante-cinq

    au pied du phare

les jardins

 

formant une rose des vents

au repos hivernal

suggèrent

d'autres départs

 

et des replis

entre les pierres des maisons

où brûle le fagot

 

17:01 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 13 février 2025

IV, quarante-quatre

   évoque un voyage

dans les années cinquante

et la tente

 

à armature métallique,

devenue un spectacle

 

dans ce camping d'Orléans,

entre la poire et le fromage

ou plutôt

entre la joue et la crème brûlée

 

18:35 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 12 février 2025

IV, quarante-trois

    retour de la pluie

mais ici encerclés par la verdure

ce n'est pas pareil

 

le morne de la terre

épouse la forêt ruisselante

 

cette pluie

tombe sans faillir sur

les heures de l'adolescence

à patauger dans la boue

 

09:04 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 11 février 2025

IV, quarante-deux

    vieil homme

aux joues dévastées

par les combats perdus,

 

il regarde épuisé

le fatras d'objets devant lui

 

tandis que, par la fenêtre,

on voit s'effondrer

une grue de chantier

puis les gratte-ciel comme autant de dominos

 

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lundi, 10 février 2025

IV, quarante-et-un

    deux vols de grues,

quelques sittelles

et un pic épeiche

 

nous ne voyons cela qu'ici

dans la chaleur déjà printanière

 

le soir, entre chien et loup

en franchissant le ruisseau

un frisson

nous glaça.

 

19:22 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 09 février 2025

IV, quarante

    dans le ciel

criblé

de mille points blancs différents

une corneille écrit

 

d’un long vol chaloupé

sa légende, pour moi

 

haruspice raté

& faux ornithologue

égrenant des fadaises

 

11:08 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 08 février 2025

De l'eau douce au molosse

Untung-untung

 

    8 février 2024

Il y a 7 étudiant•es en M1 et comme je ne fais jamais l'appel et me contrefous de l'assiduité, ça fait 2 fois que j'arrive avec 5 photocopies en me disant que ce sera bien suffisant... et que tout le monde est là. À 8 h 30 !..

(Gros succès de Freshwater, donc.)

 

8 février 2025

Pas de cours ce semestre : j’ai d’ailleurs « laissé » ce séminaire, que je ne retrouverai pas…

 

8 février 2018

Impression de sombrer dans la fange. En effet, en mode lecture automatique, YouTube a basculé du sublime Concerto pour violoncelle de Chostakovitch à celui — innommable — de Saint-Saëns.

 

08022019.PNG

 

 

06:08 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

IV, trente-neuf

    éclat de rouge dans

le cauchemar,

que se passe-t-il pour

les images évanouies ?

 

trees —

sigh to me

 

peut-être sont-elles rentrées

sous le couvert des arbres,

avec la dague et le poignard

 

05:32 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 février 2025

IV, trente-huit

    tous ces discours

déjà légitiment l’horreur, les génocides,

le sacrifice de la majorité —

et pitres mannequins leurs mots

 

déjà morts au sortir

de leur bouche de cire

 

sont toutefois

les mots du pouvoir

et peut-être de l’avenir

 

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jeudi, 06 février 2025

IV, trente-sept

    j’ai trituré les prépositions

en écoutant Force 10 from Navarone

presque machinalement

faisant quarante changements

 

des modifications absurdes

et super importantes

 

détournant le regard vers le lampadaire,

je supprime deux adjectifs

— and I don’t fuckin’ smoke

 

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mercredi, 05 février 2025

IV, trente-six

    tassée dans le siège

avec son cabas

 

les yeux rivés sur l’écran

sans jamais tapoter le clavier,

elle semble être dans sa bulle

 

un bras collé près du bouton d’arrêt

ongle verni vert contre le carré rouge,

une jeune femme

la regarde un sourire aux lèvres

  

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mardi, 04 février 2025

IV, trente-cinq

    c’est au temps que tout presse

le soleil ou l’averse

 

c’est au temps que tout presse

la haine ou la tendresse

le sport ou la paresse

 

une embûche en travers

du chemin : tu trébuches

et enfin

se calme la tempête

 

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