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jeudi, 20 février 2025

IV, cinquante-et-un

    la main de la pianiste

glisse et gambade

au gré des appels cuivrés

soutenant la mélancolie

 

bütün şarkılarımız

senin için senin için

bütün kavgalarımız

 

et dans la blancheur laiteuse

deux minutes se muent en heures

 

09:46 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 février 2025

IV, cinquante

    trois grandes fenêtres

sur l’aurore au smog

avec des centaines d’arêtes

en travers de la gorge

 

(les toits, les pignons) —

tandis que sillonne le tramway

sirène à fond une ambulance

 

vrille les yeux autant

que les tympans

 

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mardi, 18 février 2025

IV, quarante-neuf

    troisième embrayage

(et toujours devoir annuler

la majuscule

automatique) :

 

l’enfilade comme un maillage

n’est pas comme tenir chronique

affabuler

 

pour des horizons minuscules

ou une fête de village

 

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lundi, 17 février 2025

IV, quarante-huit

    cette enfilade de poèmes

pas forcément une chronique :

 

on y trouve à boire

et à manger,

comme dans la très proverbiale

auberge espagnole

 

(vous me purgerez

ces adjectifs

de votre prose)

 

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dimanche, 16 février 2025

IV, quarante-sept

    le grand chien noir,

presque un chevreuil

 

galopant au loin,

vite effacé des regards,

on le guette

de l’œil et de l’oreille

 

pour ne pas que ça finisse

comme le meilleur roman

d’Ian McEwan

 

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samedi, 15 février 2025

IV, quarante-six

    le blockhaus avance,

glisse au fur et à mesure

 

vers l’océan

dont certaines dystopies augurent

qu’il nous engloutira toustes

en douceur

 

longtemps après que les fascismes

nous auront étouffés

corps et biens

 

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vendredi, 14 février 2025

IV, quarante-cinq

    au pied du phare

les jardins

 

formant une rose des vents

au repos hivernal

suggèrent

d'autres départs

 

et des replis

entre les pierres des maisons

où brûle le fagot

 

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jeudi, 13 février 2025

IV, quarante-quatre

   évoque un voyage

dans les années cinquante

et la tente

 

à armature métallique,

devenue un spectacle

 

dans ce camping d'Orléans,

entre la poire et le fromage

ou plutôt

entre la joue et la crème brûlée

 

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mercredi, 12 février 2025

IV, quarante-trois

    retour de la pluie

mais ici encerclés par la verdure

ce n'est pas pareil

 

le morne de la terre

épouse la forêt ruisselante

 

cette pluie

tombe sans faillir sur

les heures de l'adolescence

à patauger dans la boue

 

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mardi, 11 février 2025

IV, quarante-deux

    vieil homme

aux joues dévastées

par les combats perdus,

 

il regarde épuisé

le fatras d'objets devant lui

 

tandis que, par la fenêtre,

on voit s'effondrer

une grue de chantier

puis les gratte-ciel comme autant de dominos

 

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lundi, 10 février 2025

IV, quarante-et-un

    deux vols de grues,

quelques sittelles

et un pic épeiche

 

nous ne voyons cela qu'ici

dans la chaleur déjà printanière

 

le soir, entre chien et loup

en franchissant le ruisseau

un frisson

nous glaça.

 

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dimanche, 09 février 2025

IV, quarante

    dans le ciel

criblé

de mille points blancs différents

une corneille écrit

 

d’un long vol chaloupé

sa légende, pour moi

 

haruspice raté

& faux ornithologue

égrenant des fadaises

 

11:08 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 08 février 2025

De l'eau douce au molosse

Untung-untung

 

    8 février 2024

Il y a 7 étudiant•es en M1 et comme je ne fais jamais l'appel et me contrefous de l'assiduité, ça fait 2 fois que j'arrive avec 5 photocopies en me disant que ce sera bien suffisant... et que tout le monde est là. À 8 h 30 !..

(Gros succès de Freshwater, donc.)

 

8 février 2025

Pas de cours ce semestre : j’ai d’ailleurs « laissé » ce séminaire, que je ne retrouverai pas…

 

8 février 2018

Impression de sombrer dans la fange. En effet, en mode lecture automatique, YouTube a basculé du sublime Concerto pour violoncelle de Chostakovitch à celui — innommable — de Saint-Saëns.

 

08022019.PNG

 

 

06:08 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

IV, trente-neuf

    éclat de rouge dans

le cauchemar,

que se passe-t-il pour

les images évanouies ?

 

trees —

sigh to me

 

peut-être sont-elles rentrées

sous le couvert des arbres,

avec la dague et le poignard

 

05:32 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 février 2025

IV, trente-huit

    tous ces discours

déjà légitiment l’horreur, les génocides,

le sacrifice de la majorité —

et pitres mannequins leurs mots

 

déjà morts au sortir

de leur bouche de cire

 

sont toutefois

les mots du pouvoir

et peut-être de l’avenir

 

09:02 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 06 février 2025

IV, trente-sept

    j’ai trituré les prépositions

en écoutant Force 10 from Navarone

presque machinalement

faisant quarante changements

 

des modifications absurdes

et super importantes

 

détournant le regard vers le lampadaire,

je supprime deux adjectifs

— and I don’t fuckin’ smoke

 

08:15 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 05 février 2025

IV, trente-six

    tassée dans le siège

avec son cabas

 

les yeux rivés sur l’écran

sans jamais tapoter le clavier,

elle semble être dans sa bulle

 

un bras collé près du bouton d’arrêt

ongle verni vert contre le carré rouge,

une jeune femme

la regarde un sourire aux lèvres

  

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mardi, 04 février 2025

IV, trente-cinq

    c’est au temps que tout presse

le soleil ou l’averse

 

c’est au temps que tout presse

la haine ou la tendresse

le sport ou la paresse

 

une embûche en travers

du chemin : tu trébuches

et enfin

se calme la tempête

 

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lundi, 03 février 2025

IV trente-quatre

    le brouillard

(encore, toujours lui),

 

sur le Cher

qu’on franchit en tramway,

absorbe

 

le regard,

et même

jusqu’aux épithètes

qu’opaque sa blancheur ridiculise

 

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dimanche, 02 février 2025

IV, trente-trois

    dans le gazon et sur les branches,

une belle gelée blanche

 

& le ciel qui bleuit

doucement,

à l’heure où pas un chat

 

ne passe dans la rue

qu’un passant pressé qui va chercher du pain

ou l’ombre d’un souvenir

soufflant de la buée

 

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samedi, 01 février 2025

IV, trente-deux

    ne pas interrompre

le geste précautionneux et sûr

de la main mettant le linge

 

à sécher : un mouchoir,

des chaussettes, des t-shirts

et des chemises sur des cintres

au-dessus des radiateurs,

 

tout un attirail

répété cinq fois par semaine

 

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vendredi, 31 janvier 2025

IV, trente-et-un

    la danse

des polichinelles qui oublient

le passé

 

en enfilade

en farandole

frôle le lit où je dormais

et où mes rêves

 

d’un blanc opaque

s’enfonçaient, comme dans un volcan

 

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jeudi, 30 janvier 2025

IV, trente

    tessons sur le parquet,

entre les lames

devenues coupantes

 

telle l’arête d’un trottoir

ébréché par le temps :

un passant éméché s’y vautre,

s’empêtre dans les poches de son imperméable

 

et se coupe le doigt

sur du verre brisé

 

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mercredi, 29 janvier 2025

IV, vingt-neuf

    la tourterelle bat des ailes

un temps qui semble infini

avant de se poser

 

dans cet arbre

que je vois se déplier

à la verticale dans le jardin du 9

depuis des années

 

mais qui, dénudé,

ne me révèle en rien son essence

 

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mardi, 28 janvier 2025

IV, vingt-huit

    flaques de boue !

en marchant on n’a pas voulu

patauger, salir

nos godasses

 

le long de la Loire,

sur le parapet en surplomb

on parlait de tout et de rien

 

avec le vent et le soleil,

pour une fois

 

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lundi, 27 janvier 2025

IV, vingt-sept

    à la fin de l’alphabet

comme au creux de la caverne,

voir le signe

dessiner

 

à l’ocre

le moment

où tu vas renaître

 

car il n’y a pas la moindre parole

pour dire ce que tu as vécu

 

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dimanche, 26 janvier 2025

IV, vingt-six

    le souvenir s’estompe,

imperceptiblement,

sous les coups de boutoir (cotonneux)

de la bruine,

 

et le piéton

marqué à l’encre et au fer

sur un panneau provisoire

 

n’écrira rien

de proustien

 

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samedi, 25 janvier 2025

IV, vingt-cinq

    quand le pavé frissonne sous

la semelle d’un

passant pas même pressé,

qui n’a de hâte qu’à

 

boire bientôt un jus

de fruits dans cette alcôve

qui lui rappelle

 

des amours imaginaires,

la mémoire glisse aussi, imperceptiblement

 

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vendredi, 24 janvier 2025

IV, vingt-quatre

    le bras qui se tend

comme de douleur,

 

avec la mousse jaunâtre qui le recouvre

dans l’hiver

ou dans l’hier

qu’éclabousse de soleil

 

la mémoire,

est une branche presque sèche

secouée par la brise

 

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