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vendredi, 27 janvier 2012

Flâneries du réel autour d’une chambre (ocre honneur)

    « Le réalisme peut être perçu aussi comme une discipline qui frôlerait très souvent la vraie  vie, ce serait le cas, par exemple, de Flaubert, Kafka, Hamsun, Joyce ou Beckett, qui furent aussi de grands réalistes, mais sachant fuir la machinerie de la convention et évitant de faire de leurs romans des livres de genre déjà vus mille fois. Ils furent finalement des réalistes qui surent insuffler de la vraie vie et de la nouveauté au réalisme et non de l’ennui et de la répétition, en fait ils radicalisèrent tout. » (Enrique Vila-Matas. Chet Baker pense à son art. Traduction d’André Gabastou. Mercure de France, 2011, p. 84)

Vendredi ne comprenait guère qu’on puisse parler des choses lues en termes de choses vues. Trop d’écrivains avaient su opérer une complexe, profonde ou subtile distinction entre l’œil et la taie de l’écriture pour qu’il tombât dans ce leurre. Il ne pouvait pas toujours s’attarder, mais, pour lui, tout était affaire de flânerie, comme dans ce livre d’Apollinaire qui lui était toujours tombé des mains, et donc de butinage.

En anglais, en particulier, le piéton ramène la prose à terre, au terre-à-terre (cf Loiterature, p. 270). Vendredi n’eut pas le temps de s’embarrasser d’ossements. Il prit, lui aussi, le large.

 

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