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samedi, 21 janvier 2017

Plein

19 janvier

    Pourquoi ce maniganceur de première commençait-il toujours ses discours par une question ? Avait-il un quelconque intérêt à cela, s'était-il aperçu que c'était plus efficace, où était-ce juste de la paresse, une forme de faiblesse stylistique ?

Quand on se retrouve avec le recto verso imprimé du mauvais côté, on doit chercher pendant des heures dans le pilote de l'imprimante comment modifier cela. En fait, les heures ont duré 90 secondes.

Les heures passent plus ou moins vite, la nuit descend sur les néons déjà allumés, mais quand on écrit ce genre de phrase c'est toujours un soleil immense sur les parkings surpeuplés. D'ailleurs, à force de faire des phrases, on n'est plus compris par personne, on est comme sur un sentier rude de montagne, assoiffé,  affamé, sans plus pouvoir respirer, mal au cœur, mal au ventre, et ça finit toujours mal, quand on fait comme ça des phrases.

Et comme ça ne pas savoir, déambuler, ne rien savoir, ne rien voir, déambuler encore, épouser les méandres du fleuve, se scandaliser d'employer de pareils clichés, comment peut-on épouser un méandre, comme ça, on n'épouse pas un contour géographique, on n'épouse pas le trajet sinueux qui vous précède de plusieurs millénaires, ce n'est pas parce que l'on part marcher que l'on épouse, ce n'est pas parce que l'on parle à tort et à travers que l'on épouse, ce n'est pas parce qu'il y a un fleuve et des méandres, ce n'est pas parce que la ligne droite n'est jamais droite qu'on épouse. Comme ça, le type avec ces questions à deux balles pour ouvrir ses discours peut la fermer pour de bon, plein la tronche de nos affirmations marcheuses. Plein les bottes de nos méandres. Plein le dos de nos textes approximatifs qui dégoisent dans le vide.

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