mardi, 04 juillet 2017
De Usynlige
Fini de lire, ce matin, Les Invisibles de Roy Jacobsen.
Pas étonnant que le roman ait tapé dans l'œil du jury du Man Booker Prize (il figure dans la shortlist). Beau récit âpre, jamais lyrique, très bien écrit il semblerait, presque intemporel, sur un fragment d'humanité rude, des îliens quelque part, peut-être entre Bergen et les Lofoten.
Le plus étonnant, au fil des 53 chapitres, est la manière dont Jacobsen joue de la répétition apparente de tâches et d'événements toujours identiques pour atterrir en fait, in fine, à une situation radicalement différente de celle du début.
Énigmes persistantes : les enfants de Zezenie, l'intrus du chapitre 30, les oiseaux (eiders et cormorans surtout).
Topographie : pas de Barrøy en Norvège d'après Google Maps — mais Gjesøya (le minuscule îlet qu'Ingrid décide de cultiver à la fin du roman) existe bel et bien, au large d'Arendal, dans le Skagerrak (cette mer prise entre le côte sud-est de la Norvège, la Suède et la pointe nord du Jutland danois). Ce pourrait d'ailleurs être l'île fictionnelle de Barrøy, ce qui expliquerait aussi pourquoi le père part quatre mois chaque hiver en expédition aux îles Lofoten : l'archipel est très loin. (L'autre hypothèse onomastique ne fonctionne pas : il y a une île Gjesøya, et, non loin, une île de Barøya... mais c'est dans les îles Lofoten !)
10:32 Publié dans Zéro raison, quinine | Lien permanent | Commentaires (0)
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