jeudi, 06 juillet 2017
Bleikeplassen
Fini de lire La blanchisserie. J'avais lu, il y a quelques semaines, trois des récits de La barque, le soir. Ce roman-ci (traduit du nynorsk par Élisabeth et Éric Eydoux) est plus ancien, et, quoiqu'il relève de la dernière manière — symboliste — de Vesaas, il a quelque chose d'âpre, de coupant, avec une forme d'évidence déconcertante dans la manière dont la situation est dite, ou donnée.
Les 32 chapitres ont quelque chose de théâtral, et, plus même, de cinématographique : le dénouement, notamment, implique des analepses et des scènes simultanées.
Fausse évidence, aussi, du châtiment : qui a péché en pensée ne peut s'en tirer.
Est-ce un raccourci erroné d'y voir la marque d'un luthéranisme abrupt ?
Krister, le vieux hère qui va mourir (qui, tout le roman, annonce qu'il va mourir et s'apprête à mourir) dans une chemise blanche qu'on doit lui donner sans mégoter (et personne ne la lui donne), est sans doute — quoique l'onomastique soit difficile pour une langue que je ne connais pas — une figure de Christ, ni rejeté ni accueilli, simplement toléré à la marge de ce huis-clos dramatique.
18:03 Publié dans Zéro raison, quinine | Lien permanent | Commentaires (0)
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