jeudi, 25 janvier 2018
Le Goglu des prés
Texte anglais : Edna St. Vincent Millay
(Collected Poems, pp. 211-2)
Le Goglu
Oiseau noir qui files
Sous le ciel chargé de pluie,
Comme ton aile doit être détrempée !
Lisse et froide de pluie, ta petite tête, ô combien.
Ô, toi, goglu !
Toi qui chantes, pépies, dans le verger frappé
Par la chaleur d'été, et accuses le nuage lourd de pluie,
Un petit oiseau comme hébété,
Un oiseau qui a un secret.
Seul le goglu sur la fleur
De rhubarbe chargée de pluie
Connaît mon cœur...
Lui à qui le malheur n'a pas un mot audible à dire
Dans le vacarme de l'été.
La pluie ne nous a rien appris. Les sabots du bétail, le chat dans le gazon,
Ne nous ont rien appris.
Le faucon immobile au-dessus des collines
Dans le ciel pur,
Posé là comme une planète noircie,
Ne nous a rien appris : le voir soudain replier ses ailes et tomber
En piqué ne nous a rien appris du tout.
Dans l'ombre du faucon nous remplumons nos nids.
Goglu, toi et moi, fou céleste et fou terrestre,
À pépier sous la pluie !
Plus jamais je ne serai triste.
Plus jamais je ne serai triste.
Ah, toi l'oiseau tendre, absurde,
Bien-aimé et dépenaillé !
Traduction, © Guillaume Cingal, 24 et 25 janvier 2018.
Poème traduit d'abord en version vidéo improvisée ici et là.
10:15 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0)
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