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jeudi, 10 avril 2025
IV, cent
l’écureuil chasse le lapin
tandis qu’un pic autour d’un frêne
tourne en grimpant
sous la pluie fine
comme on entend le roselin,
les deux notes du cardinal
dans un poème de Limon
était-ce assez prendre le vent
jaune et doré dans la figure
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mercredi, 09 avril 2025
IV, nonante-neuf
ce n’est pas grand-chose,
cette balançoire qui grince
et ce baby-foot sur un porch
(il suffirait de tendre la main)
le monde pourrait s’effondrer
sans qu’on regimbe
d’avoir vu
ce que peut la confiance
aux yeux qui se plissent
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mardi, 08 avril 2025
IV, nonante-huit
le renard qu’on a vu
détalant, craintif,
sera peut-être le seul
de tout notre séjour
ici,
et à New York
qu’en dira-t-on –
des rumeurs de pacotille
et des cotillons de traviole ?
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lundi, 07 avril 2025
IV, nonante-sept
tarabustant
la truite d’un
coup de poignet adroit,
cet assassin
n’est pas capable
d’observer seulement
un merle d’Amérique
en train de tirer sur un ver
dans un jardin crotté
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dimanche, 06 avril 2025
IV, nonante-six
délicate
ou raffinée
est-ce ainsi que la voient
les autres,
ou balourde,
illisible
— est-ce ainsi que tant
et tant d’yeux parpelègent
devant ces pages
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samedi, 05 avril 2025
IV, nonante-cinq
au comble de la joie,
trouver la mort qui rôde dans les décombres
laquelle de nos morts
ici-bas pêle-mêle
tombe sur l’abat-jour
comme un torrent sur le monde ?
un poème entortillé
ne te sauvera pas, pauvre bougre, de
tes angoisses et de la haine
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vendredi, 04 avril 2025
IV, nonante-quatre
j’ai traduit quatre mille mots
en anglais au cordeau
tu ne sais pas ce que ça fait
de retrouver au creux
d’une phrase l’aveu
de ta propre faiblesse
et la phrase suivante est une canopée :
sous un immense chêne,
un ping-pong scopique avec le taureau
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jeudi, 03 avril 2025
IV, nonante-trois
on a vu lentement
déborder le fleuve
c’était un autre jour qu’aujourd’hui
dans une autre contrée,
avec d’autres coulées de boue
pour ruiner notre monde
et sous la bruine à présent
qui ne s’arrête jamais,
nous restons les yeux secs
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mercredi, 02 avril 2025
IV, nonante-deux
à six dans les rapides
en kayak ou en boutre,
je n’en ai rien à foutre
mon rêve se dissipe,
que tu n’as pu résoudre
comme la main hésite
sur le clavier, la foudre
est tombée, et je trime
(le dénouement s’entrouvre)
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mardi, 01 avril 2025
IV, nonante-et-un
poissons qui plongent
poissons qui nagent
poissons venus du fond des âges
et sur le néflier
les timides frêles feuilles
sont trop rares pour ne pas qu’on comprenne
que l’arbre se meurt
du fond de mes souvenirs
comme des écailles sarclées
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