vendredi, 18 juillet 2025
SecEM, 6 -°- foisonnement & dispersion
23 août 2025
Le passage que je veux traduire ce matin, a minima, avant d’aller en ville, et ce afin de clore une section de la longue Introduction que je traduis vraiment par à-coups, s’étend sur deux pages et demie de l’ouvrage imprimé (pas encore paru je crois) et compte 1.000 mots. Pile.
Je m’y mets à 8 h 32.
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9 h 42. Ma traduction compte 1.121 mots (un nombre que j’aime beaucoup, d’ailleurs – mais comme l’outil de calcul compte les guillemets français ouvrants et fermants comme des mots à part entière, ce nombre est faux). Il vaut mieux comparer le nombre de signes : 6.328 en anglais (texte-source) et 7.195 en français (texte-cible). Cela constitue un foisonnement de 13%, trop élevé donc (la norme se situe entre 5 et 10%). Il faut dire que je me suis senti obligé de procéder à une ou deux explicitations culturelles, notamment en raison du caractère très allusif de l’adverbe historically dans l’expression “the campuses of historically Black American universities”, mais aussi pour rappeler la fonction officielle de Nixon lors de sa participation aux cérémonies d’indépendance du Ghana en 1957 (il était vice-président). De façon plus générale, j’ai tendance à vouloir traduire chaque adjectif et chaque adverbe, alors que French a tendance à en abuser, sans vraiment que cela change grand-chose à son argument. Il faudrait donc – et, en ce sens, c’est bien que je me sois livré à ce petit test sur un extrait très bref ce matin – que je n’hésite pas à sabrer un peu… enfin, pas à sabrer (cette métaphore connote de larges omissions, non ?) : à effacer tel ou tel adjectif par-ci par-là.
Un peu plus d’une heure pour traduire deux pages et demie, c’est dans l’étiage moyen — et je pourrais être plus efficace. Par exemple, au sujet de ce que dit French des cérémonies d’indépendance du Ghana, je suis allé écouter ce bref podcast de France Culture (7 minutes de pause dans la traduction, tout de même). Pire, j’ai rédigé un bref billet Facebook pour évoquer ce podcast, en retranscrivant même deux phrases de l’historienne Pauline Peretz. Autant dire que j’ai dû sabrer un gentil petit quart d’heure dans l’affaire.
« Nixon comprend, en allant en Afrique, à la fois l'enjeu géopolitique et économique qu'est l'Afrique, mais aussi toute la symbolique qui existe entre les pays nouvellement émancipés et la lutte pour la reconnaissance des droits aux Etats-Unis. [...] Il comprend tout le mal que peut provoquer ou générer le double standard racial auquel se livrent les Etats-Unis pour leur conquête des cœurs à l'étranger. »
(Pauline Peretz, interrogée dans l'émission,
et autrice depuis de l'ouvrage Une armée noire. Fort Huachuca, Arizona (1941-1945), Seuil, 2022)
09:52 Publié dans The Second Emancipation | Lien permanent | Commentaires (0)
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