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mercredi, 12 mars 2025

IV, septante-et-un

    par multiples

indénombrables, les étourneaux

 

se déploient dans le ciel,

étendent leurs ailes

dans un même immense cèdre

à attendre

 

le crépuscule qui tarde —

et leur somptueux faux désordre

crée la ville pour ce qu’elle est

 

07:43 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 11 mars 2025

IV, septante

    il faut dire le prunier,

son avalanche de fleurs blanches

 

noyant nos yeux

face au sombre de la haie

ou le noir de la nuit,

et désormais le gris du béton

 

où éparpillées

elles sont, par milliers,

descendues former une jonchée

 

11:30 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 10 mars 2025

IV, soixante-neuf

    la gorge en feu

encore et encore

 

enluminures noires

descendant dans le gouffre

où se terre le sens

pour mieux l’y agripper

 

quel est votre secret,

et pourquoi suis-je toujours

incapable d’y voir clair ?

 

06:24 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 09 mars 2025

IV, soixante-huit

    hameçon

dans la joue,

haletant

 

comme une vieille femme brisée par le vent

qui retient ses larmes,

 

ce fuyard

feint de ne

pas souffrir,

mais pourquoi ?

 

19:39 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 08 mars 2025

IV, soixante-sept

    belliqueux

ampoulé

théâtral

 

il traverse la scène

avec le vol ample et lent d’un héron

 

pour feindre de n’être

pas belliqueux

ampoulé

théâtral

 

19:35 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 mars 2025

IV, soixante-six

    tables de faux marbre

et banquettes

qui ont toujours la saveur

 

des voyages où la fatigue

le dispute à l'excitation —

 

quatre expressos plus tard

marcher,

traverser le pont

à la mésaventure

 

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jeudi, 06 mars 2025

IV, soixante-cinq

    par petites phases

par petites phrases

(qui n’en sont même pas)

 

faire glisser ses doigts

le long de l’écorce

 

et, y cherchant autre chose, un souvenir,

trouver la perfidie fumeuse

qui a donné son sens

à (presque) toute ton existence

 

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mercredi, 05 mars 2025

IV, soixante-quatre

    la colère écrit

et chante belle,

et dit tant, juste là où

nos essais ne peuvent qu’échouer

 

chez moi j’y vais par périodes

c’est une toute petite partie du globe

 

arrêter forcément de pianoter

ne pas s’arrêter aux phrases ravinées

trouver sublime par souffrance le sel dans la plaie

 

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mardi, 04 mars 2025

IV, soixante-trois

    la gorge en feu

ça y est

ça a fini par s’installer

et à présent

 

juste espérer

que ça ne dégénère pas

 

car j’ai toujours

on a

toujours mieux à faire, n’est-ce pas

 

10:22 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

IV, soixante-trois

    la gorge en feu

ça y est

ça a fini par s’installer

et à présent

 

juste espérer

que ça ne dégénère pas

 

car j’ai toujours

on a

toujours mieux à faire, n’est-ce pas

 

09:53 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 03 mars 2025

IV, soixante-deux

    chaloupe

mélancolie

sous le ciel d’un bleu parfait

too much confusion

 

& pointe toute

l’amertume heureuse

 

never make a politician

à toujours ralentir

pour ne pas cacher la force vraie du poème

 

 

12:13 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 mars 2025

IV, soixante-et-un

    en tombant dans ce tintamarre

abstrait de jours

et de lunaisons

tout aussi abstraites

 

j’ai souhaité

m’allonger une heure ou deux

 

dans l’herbe gelée

où il se passe toujours quelque chose

d’affolant

 

09:43 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 mars 2025

IV, soixante

    fond de fausses montagnes

ou de vraies

 

si tout est un décor

où vivre

sans trembler,

 

sans devoir se cacher

des pies, des corneilles craillant

en oubliant le monde

au-dessus du square

 

07:10 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 28 février 2025

IV, cinquante-neuf

    le diamant arrêté

sur la surface luisant noire

 

et donc lever les yeux

du clavier et de l’écran

en comprenant

 

que le silence installé

appelle une décision forte :

écouter l’autre face

ou rester ainsi

 

08:06 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 27 février 2025

IV, cinquante-huit

    une conversation de deux heures,

cela arrive

 

et quand cela arrive

prendre soin plus encore

de peser chaque parole

 

car ce qui se joue dans les mots,

dans les intonations,

au moment de bafouiller —

frêle bruit sans biffure

 

08:07 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 26 février 2025

IV, cinquante-sept

    le nom de la commune

s’affiche

 

— on dirait une blague alambiquée :

en regardant défiler

les prairies vallonnées

 

et les pâtures,

je me retiens de chercher

à en savoir davantage

sur Cormoranche-sur-Saône

 

08:08 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 février 2025

IV, cinquante-six

    tu n'arriveras à rien

si sous tes doigts le poème-conversation

devient caquetage sans fond

 

mais tu échoueras

plus encore

si tu restes face à l'écran

à ne rien écrire

 

par peur

de caqueter

 

06:15 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 24 février 2025

IV, cinquante-cinq

    se retrouver, à mon âge,
comme Guillevic,
à tenter de ressasser
 
  en polissant
et repolissant la forme
et le rythme,
comme le langage
 
la différence entre parole
et bavardage
 

06:15 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 23 février 2025

IV, cinquante-quatre

    dans les méandres

de mots qu'on ne dira

jamais

 

(il y en aurait,

en anglais,

pas loin de 400.000)

trouver la force

 

de ne pas

bavasser

 

06:17 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 22 février 2025

IV, cinquante-trois

    le rouge-gorge

craintif (toujours)

picore un grain de graisse

 

en voletant,

deux secondes tout au plus,

puis se planque

dans les branches :

 

il doit lui tarder le cœur du printemps

et le couvert des feuilles

 

10:02 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 21 février 2025

IV, cinquante-deux

    dire

(ou écrire)

de la route qui longe la Loire

qu’elle fait un ruban

 

ou qu’elle est comme

un ruban, qu’elle

s’enrubanne,

 

je m’y refuse

(mais le poème a dit oui)

 

10:04 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 20 février 2025

IV, cinquante-et-un

    la main de la pianiste

glisse et gambade

au gré des appels cuivrés

soutenant la mélancolie

 

bütün şarkılarımız

senin için senin için

bütün kavgalarımız

 

et dans la blancheur laiteuse

deux minutes se muent en heures

 

09:46 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 février 2025

IV, cinquante

    trois grandes fenêtres

sur l’aurore au smog

avec des centaines d’arêtes

en travers de la gorge

 

(les toits, les pignons) —

tandis que sillonne le tramway

sirène à fond une ambulance

 

vrille les yeux autant

que les tympans

 

09:42 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 18 février 2025

IV, quarante-neuf

    troisième embrayage

(et toujours devoir annuler

la majuscule

automatique) :

 

l’enfilade comme un maillage

n’est pas comme tenir chronique

affabuler

 

pour des horizons minuscules

ou une fête de village

 

07:05 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 17 février 2025

IV, quarante-huit

    cette enfilade de poèmes

pas forcément une chronique :

 

on y trouve à boire

et à manger,

comme dans la très proverbiale

auberge espagnole

 

(vous me purgerez

ces adjectifs

de votre prose)

 

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dimanche, 16 février 2025

IV, quarante-sept

    le grand chien noir,

presque un chevreuil

 

galopant au loin,

vite effacé des regards,

on le guette

de l’œil et de l’oreille

 

pour ne pas que ça finisse

comme le meilleur roman

d’Ian McEwan

 

07:06 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 15 février 2025

IV, quarante-six

    le blockhaus avance,

glisse au fur et à mesure

 

vers l’océan

dont certaines dystopies augurent

qu’il nous engloutira toustes

en douceur

 

longtemps après que les fascismes

nous auront étouffés

corps et biens

 

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vendredi, 14 février 2025

IV, quarante-cinq

    au pied du phare

les jardins

 

formant une rose des vents

au repos hivernal

suggèrent

d'autres départs

 

et des replis

entre les pierres des maisons

où brûle le fagot

 

17:01 Publié dans Infortunés védiques | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 13 février 2025

IV, quarante-quatre

   évoque un voyage

dans les années cinquante

et la tente

 

à armature métallique,

devenue un spectacle

 

dans ce camping d'Orléans,

entre la poire et le fromage

ou plutôt

entre la joue et la crème brûlée

 

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