mardi, 14 janvier 2025
IV, quatorze
c’est chacun pour sa gueule
ou pas ?
sale bail,
cette guerre jusqu’au gris
des brumes crèvent l’écran
pour rien
la trouée que l’on voit
est lourde de slogans
à découper selon les pointillés
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lundi, 13 janvier 2025
IV, treize
le sang dans le soleil
meurt de s’être glacé
à ma main qui agrippe
chaque mot que tu profères
enfin il ne pleut plus,
un beau ciel délavé
sec de mille rodomontades
passe en rêvant
sur tes paroles
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dimanche, 12 janvier 2025
IV, douze
tant pis pour le soleil
qui oublia son mouchoir
tant pis pour le lac,
ses dorures
brûlant l'œil du nomade
tant pis pour le gouffre
enfermant ses cadavres
que personne ne viendra chercher
dans un monde mort
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samedi, 11 janvier 2025
IV, onze
la rue,
lampadaires éteints
pas un sur deux comme souvent
entre minuit et six heures,
mais le noir total
est tout à fait inhabituel,
pense peut-être le passant
pense la piétonne, qui sait
quand le café enfin siffle
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vendredi, 10 janvier 2025
IV, dix
le coton dans le pelage
du chien ressuscité
et dans la brume lactescente
du ciel de janvier
éploré
je projette mon image,
oiseau de proie qui renonce
à chasser,
se regardant s’évanouir
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jeudi, 09 janvier 2025
IV, neuf
mille et mille bourgeons
menacés par la neige
comme des yeux couleur noisette
affrontant le spectacle
infernal
déchirent le ciel avant
l’aube, avant
que la tempête
ne vienne clore les paupières
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mercredi, 08 janvier 2025
IV, huit
il ne pleuvait plus
mais l’humidité détrempait tout,
de l’air jusqu’aux planches
de la boîte à livres dévalisée,
ou plutôt vandalisée
le dernier jour de l’année
(peut-être)
puis vidée de tout son contenu
offert aux intempéries
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mardi, 07 janvier 2025
IV, sept
où traînent les pas
(dans la boue ou le sable)
il n’importe
tant que sous ta semelle
un peu de ce lyrisme oublié
mêlera ses accents
au bruit sourd et gluant de ta marche
tant que sous ta semelle
tu sentiras l’azur
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lundi, 06 janvier 2025
IV, six
la tempête s’est calmée :
ça se voit aux branches de l’érable
nues, hivernales, qui
enlacent le réverbère
(une fois, le mot bec-de-gaz m’a échappé :
désarroi dans les yeux de mes fils,
une fuite en arrière)
— tu n’auras pas d’espace
où finir ce poème
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dimanche, 05 janvier 2025
IV, cinq
étrange, c’était
l’adjectif du jour
(un jour tout ce qu’il y a pourtant de plus banal)
quand la flaque de boue empêche
de pousser la voiture en panne
jusque sous l’abri de tôle
et qu’on se dit merci
en se souhaitant la bonne année
pour la première fois que l’on se parle
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samedi, 04 janvier 2025
IV, quatre
au grand galop la régalade
(oh, comme ce sac de bonbons
que le maître un peu tortionnaire
avait apporté en juin) : galopons
vers les berges noyées
de la Loire
où à petits pas comptés frileux
je mettrai mes semelles
dans les traces encore fraîches de ta mémoire
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vendredi, 03 janvier 2025
IV, trois
simplement la danse
bruyante du chauffage qui se
relance,
et alors
tout le décor des angoisses
s’anime,
pour un retour de flamme
avec les obsessions
éparpillées de la mémoire (qui s’effiloche ?)
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jeudi, 02 janvier 2025
IV, deux
chatons trempés de pluie
pas encore bourgeons
pas encore à passer
la promesse des fruits
cinq autres lacs figés
me renvoient une image
tremblée, pantelante
la mienne, dans la pente
du temps comme de l’âge
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mercredi, 01 janvier 2025
IV, un
ton ombre sur le gravier
comme un monde qui resurgit
à la surface de rien
d’autre que le bitume
se déplace, d’un caniveau
à sec sur une plaque
d’égout mouillée par l’averse
(je n’ai jamais su
où placer le circonflexe)
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