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jeudi, 31 août 2006

Petits crimes, Christin

    Trébucher à Trébizonde. Trépasser à Trébeurden. J'ai mangé mon pain blanc, rien d'avance à une heure de septembre, et les ratures qui n'ont de cesse.

L'éléphanteau, à la naissance, pèse deux cents kilos. (Et le girafon, soixante-dix tout de même.) On s'instruit en lisant un fascicule des Animaux du Bois de Quatre Sous à haute voix chaque soir. Sinon, je peux dire que j'ai perdu trois heures, entre hier soir et cet après-midi, à lire le roman universitaire policier de Pierre Christin, Petits crimes contre les humanités. L'idée n'est pas mauvaise, mais mon ennui face au genre policier (même (surtout?) parodique) s'est allié au peu de goût que j'ai pour les campus novels et m'a fait trouver bien fade, terne, resucée, cette pochade bâclée, pataudement khâgneuse.

Il y a quelques scènes assez bien vues, très justes dans l'observation du monde universitaire, des caricatures outrancières et délibérées mais aussi des euphémismes massifs. Surtout, on sent bien que tout cela reste documenté de loin, car les inexactitudes, voire les erreurs grossières, abondent. Or, si le mécanisme d'un texte de fiction repose principalement sur une situation sociale réelle qu'il parodie ou brocarde, il me semble qu'un réalisme minutieux s'impose. Ici, rien de tel, car ce ne sont plus des hyperboles ni des approximations, mais bien de nombreuses erreurs : fonctionnement des jurys d'agrégation, incohérence totale du système des hiérarchies universitaires, références simultanées au fonctionnement actuel du doctorat et aux thèses des années 1960. Bref, si c'est lu par des gens du sérail, certaines scènes fort justes (siglite, comm' de spé, les rivalités entre trotzkystes rivaux, le matériel et les locaux délabrés) font sourire, mais les autres, tout simplement fausses, tombent à plat. La scène du train est, en ce sens, ridicule et, en aucune façon sauvable.

Ne disons rien du style, inexistant, et dont l'inexistence fait capoter la plupart des bons mots ou astuces. Ne disons rien de l'intrigue amoureuse, téléphonée et tarabiscotée. Ne disons rien de l'intrigue policière, grosse comme un hangar de Port-Aviation. Ce qui m'a surtout gêné, en fin de compte, c'est le côté bâclé. On sent que ce roman n'a pas été relu, ni par son auteur, trop content d'en avoir fini (tant les derniers chapitres sentent la fatigue (ou l'écurie)), ni par qui que ce soit de la maison d'édition : ainsi, un personnage secondaire, Florine, devient Francine à quatre pages de la fin, et il semble bien que je sois le seul à avoir été assez masochiste pour aller jusque là !

Un autre tout petit détail : dans un post-scriptum, l'auteur nous apprend, au détour d'une parenthèse et l'air de ne pas y toucher, genre je crache dans la soupe mais je peux me le permettre, qu'il est titulaire d'un doctorat de littérature comparée et qu'il a deux fils normaliens. Ben voyons...

Voilà... Comme je n'ai pas mes notes manuscrites avec moi, je n'ai toujours rien écrit sur certains très beaux textes lus cet été, et je gâche du temps, de l'encre, pour cette petite chose de rien du tout. Tout moi, ça. À l'orée de ce qui me semble bien être une nuit d'insomnie, j'ai posé Tokyo infra-ordinaire, pour écrire ces paragraphes. Pour quoi ? Pour me rappeler ce qui m'avait atterré dans ce roman ? Le fait est que, sans l'écriture, je risquerais de n'en avoir rien retenu d'ici quelques semaines...

Mais serait-ce dommage ?

23:30 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (1)

And Now Some Blues

    Vous valsez avec moi.

Il n'en est pas question.

Tout autant qu'avec vous je cherche la

faille.

 

Vous valsez avec moi.

Je ne crois pas qu'il

faille.

18:35 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2)

Mosaïques d'Arthous, 3

medium_Arthous_23_aout_032.jpg

 

    Les cheveux en bataille, la dame araignée quitte sa toile pour ferrailler, à la cave, contre les buveurs de vieilles bouteilles. Petits carrés inégaux, pauvres petits carreaux, trempés de rouge, de noirceur, de Blanche Dubois, vous avez la jaunisse. C'est un tramway nommé voie romaine.

17:55 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Une duchesse de Bracciano peut en cacher une autre

    Isabelle de Médicis, duchesse de Bracciano, naquit le 31 août 1542. Stendhal oblige, elle est moins connue que Victoria Accoramboni, qui aussi porta ce titre.

17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Franz Kafka rend son tablier

    Convoqué au tribunal des animaux, il fut surpris de voir un éléphant prendre sa défense. C'est le comble, pensa Frank, en courant se cacher dans son grenier.

15:42 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (1)

S amère

    Il suffit qu'une espace se décale sous les doigts trop prestes ou éprouvés, et s'ouvre un monde de possibilités. Sa mère. S amère. Le vérificateur d'orthographe n'y voit que du blanc, et aucun soulignement ne pointe la coquille. C'est l'histoire de l’œuf et de la poule, qui sans cesse recommence, dans l'amertume des marées qui montent. 

14:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Three or Eleven Ghosts

    Au courrier aujourd'hui, Tokyo infra-ordinaire de Jacques Roubaud, qui n'a pas l'air piqué des hannetons (et, à le feuilleter, point le regret que Gallimard n'ait toujours pas réédité Boomerang, le troisième et mon préféré des Génie du lieu de Michel Butor, car ce petit livre de Roubaud publié par les éditions Inventaire/Invention prouve qu'il est possible de vendre un texte écrit en plusieurs couleurs à moins de dix euros), et A Turn in the South de V.S. Naipaul, dans un autre ordre d'idées. J'ai passé une partie de mon été en compagnie de ce V.S.-là, et surtout The Enigma of Arrival, un livre dont je mettrai bien du temps à me remettre !

Mon fils me remet un bon point des Ateliers de Maisons Calette. C'est une "lettre d'invitation chinoise". D'où sort-il ça ?

Vendredi en huit (et donc vendredi 8...!), j'aimerais aller écouter, à Montlouis, le trio de Jean-Philippe Viret, membre fondateur de l'Orchestre de ContreBasses. Il y aura aussi, samedi 9, au "village gourmand" (quelle ineptie), le quintette de Fabien Mary.

13:30 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : JAZZ

The First Mess

   Comme l’on cherche à savoir si l’expression ataxie motrice existe bel et bien dans le jargon médical, les rythmes entrecoupés et bringuebalants du duo exceptionnel piano/batterie des comparses Myra Melford et Han Bennink donnent l’image d’un corps qui se déglingue mais qui, en cela même, se cherche, réinvente la démarche, au point d’en proposer une théorie toute neuve, à cent lieues des codes balzaciens, et dans l’affalement superbe, pareil au vol ascendant et frénétique de l’alouette, vautrement sur un canapé qui s’avère, en dernière instance, une piscine.

13:15 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Aide-mémoire

    Changer toutes occurrences de qaat par khat.

11:27 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

Sur les dents

    Avant même de songer à écrire un article sur le motif récurrent des dents (pourries, manquantes, saillantes, fausses, etc.) dans le roman que j’achève de traduire, je passe des heures à passer le texte au peigne fin pour que tout concorde, aussi de cet aspect-là. Relire et corriger minutieusement me prend un temps infini. Septembre : se faire des cheveux…

11:01 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)

Reprendre

    Après quelques galops d’essai, sur ces derniers jours d’août, il faut reprendre le cours d’une écriture mieux organisée. Il faudra notamment reprendre les bribes écrites en juillet, notamment les Croquis de Corrèze, pas très diserts mais qui peuvent mériter d’illustrer quelques images.

Curieux comme les habitudes s’installent : m’installant ce matin à une place différente de celle que j’occupe d’ordinaire à la table du salon (achetée il y a moins d’un an pourtant), et ce pour avoir plus de place, je m’y trouve mal à l’aise, et même – c’est un comble – à l’étroit. Des baffles s’échappent les notes langoureuses et mélancoliques de Song-Song, le premier morceau de The Art of the Trio, vol. 3. Brad Mehldau a sorti cet été, vers notre visite aux buffles des barthes de l’Adour, un nouvel album en trio, mais avec un nouveau batteur, je crois.

Aujourd’hui, j’ai appris la mort de Naguib Mahfouz, dont la trilogie m’avait beaucoup marqué, circa 1997. Son ombre plane sur les pages qu’il me reste à corriger, de la traduction de Links.

09:17 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)

Image diurne complexe pour insomniaques invertébrés

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Dans les bouchons je m'emmerde. Le blaireau derrière moi bigophone portablement, bigorneau de la pire espèce. Et pourquoi bigorneau d'ailleurs ? Pourquoi pas, s'il s'appelle Bernard ?? Ou Thierry, d'ailleurs ???
***
Bon, d'accord, j'arrête les frais.
*****
Dans les bouchons je m'emmerde. Le blaireau derrière moi bigophone, et moi je photographie. Pas mieux, mon cher Bertrand Renard. Vous saluerez Hectic et Jecktic pour moi. Tiens, eux ici !!! Tout de même, les travaux sur l'avenue Anatole-France, ça sera bon bientôt pour les cyclistes. En attendant les bagnoles piétinent. Gaffe de pas devenir beauf, mon bras
à la portière.

03:25 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

Le pélican devient papal, etc.

    La tension devient palpable. Pablo Neruda passe par là. Parla patois, m'exhorte le troubadour. Adour, fleuve de l'enfance, où désormais les barthes sont peuplées de buffles.

Sans chambre claire, pas de vie ensoleillée. Layez point la bonne franquette. Quête du sens impénétrable, à cette heure désabusé. Usé de courir.

La vie entre les lignes. Démerde-toi.

02:15 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (0)