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mardi, 05 septembre 2006

... sa difficulté à digérer les ravioles

    Grincement de la balancelle. Sève du cerisier, qui forme de petites grappes d'ambre. Le livre est parcouru d'ombres. Comme le vent lourd et moite se fait plus violent, l'homme perclus de douleurs étire ses jambes et suit du regard  les caractères minuscules. "Il me faudrait une loupe", se dit-il, importuné par les mouches. Ce qu'il ne veut pas s'avouer, c'est sa difficulté à digérer les ravioles.
 
(dimanche, dans l'après-midi) 

22:30 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (0)

Trotzdem... als...

    S'il me vient le désir d'expliquer l'amour que j'ai des syntaxes contournées, à condition que l'océan connaisse aussi des moments de tranquillité, la belle plage des phrases sans récif, j'ai sous les yeux une phrase bouleversante de la Lettre au père de Kafka, très bien traduite par Marthe Robert :
 
Schrecklich war mir zum Beispiel dieses: »ich zerreiße Dich wie einen Fisch«, trotzdem ich ja wußte, daß dem nichts Schlimmeres nachfolgte (als kleines Kind wußte ich das allerdings nicht), aber es entsprach fast meinen Vorstellungen von Deiner Macht, daß Du auch das imstande gewesen wärest. (Franz Kafka. Brief an den Vater)
 
Terrible était, par exemple - bien que je ne fusse pas sans savoir que rien de grave ne s'ensuivrait (il est vrai qu'étant petit, je ne le savais pas) - ce «Je te déchirerai comme un poisson», mais que tu en fusses capable se serait presque accordé à l'image que j'avais de ton pouvoir. (Lettre au père, traduction de Marthe Robert, reprise en "Folio", p. 30)
 
Cette phrase dit une chose, puis son contraire, puis le contraire de ce contraire, qui ne correspond pourtant pas précisément au sens des premiers mots, avant de plonger (à partir de "aber") dans les conséquences de ce mystère, dans les eaux troubles d'un esprit tourmenté par les volte-faces.

21:27 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (7)

Culinaire

    Dimanche midi. Je suis aux fourneaux. Le plat du jour est un

Suprême de gigotée sur son lit de chou frisé à la compote rubis

 

Et on ose dire que je ne sais pas faire la cuisine !

20:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

Volent phalènes & moustiques

Fin juillet 2006.

 

    Avant le soir

midi chaud & voluptueux

il règne une douceur champêtre

terriblement

avant la nuit

volent phalènes & moustiques

 

    Guerriers du monde desséché

héros d'un futur équivoque,

oserez-vous

sacrifier la crue

héroïque de vos veines ?

18:50 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)

Trois cent quatre-vingt-dix-neuf ans

    Le 5 septembre 1607 mourait Pomponne de Bellièvre (dont je n'invente pas l'existence).

18:10 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1)

Point après chapitre 31

    Oui, ce roman a trente et un chapitres – nombre qui me poursuit – et un Épilogue, que je traduirai ce soir, demain et/ou jeudi. Il me reste encore à traduire les épigraphes, la “Note de l’Auteur” (ce qui ne sera pas compliqué), et quelques réglages, dont une harmonisation nécessaire entre ma traduction du chapitre 1 et le texte de l’édition américaine (différent de celui de l’édition sud-africaine sur laquelle je travaillais en 2003, lors du premier contrat – avorté – de traduction). Le texte de la traduction devrait parvenir à l’éditeur en fin de semaine, et on sablera le Vouvray* !

Ce qui s’est passé, outre un hiver et un début de printemps (grèves et complications à l’université) qui ne m’ont pas laissé les plages de temps nécessaires (et qui, à dire vrai, ne m’ont rien laissé du tout, si ce n’est, pour mon temps libre, l’écriture de ces carnets), c’est que cette traduction, ébauchée il y a trois ans et reprise pour le compte d’un nouvel éditeur, a pâti de mes propres incohérences, de mes doutes, diverses avanies avec lesquelles il faudra bien que je continue de composer. Autrement dit : j’ai manqué de discipline, et, pour Knots (qui doit paraître en février prochain aux États-Unis, mais dont je devrais avoir le texte avant), je traduirai un chapitre par jour, en établissant un plan de travail serré, en ayant lu l’œuvre deux fois de manière rapprochée juste avant (au lieu des trois lectures espacées de Links (janvier et septembre 2003, décembre 2005) avant de me mettre au gros du boulot début mai 2006). Malgré tout, et malgré les innombrables frustrations qui naissent toujours des choix que l’on fait dans ces circonstances, je pense pouvoir assumer sans trop de honte cette traduction !

Je parlais hier (dans une note publiée aujourd’hui) de mon désir de tenir un carnet lors de ma prochaine expérience de traduction : ce sera dans un blog à part, mais nous n’en sommes pas là !

Sinon, le chapitre 31 est très beau. Mais si je commence…

 

* Ce d’autant plus volontiers que je n’ai pas avalé une goutte d’alcool depuis quinze jours…

16:07 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

Six cent cinquante-six ans

    Le 5 septembre 1350, Philippe VI de Valois, dit "le Bien Fortuné", fut inhumé à Saint-Denis.

15:10 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (2)

Chapitre 30

[Lundi, vers quatre heures.] 

 

    Un peu rouillé d’avoir passé tout ce temps à relire, à repasser les pages au gueuloir, à repousser les (d)échéances, j’ai tout de même repris le rythme. Quasi aphasie de Raasta, quasi amnésie de Bile, et surtout l’un des très rares passages qui n’épousent pas le point de vue du personnage principal. Passage exquis sur la maîtrise perdue des mots, qui me rappelle les deux derniers livres de Nathalie Sarraute, Ici et Ouvrez ! lus, si je ne m’abuse, à Beauvais, résidence Bellovaque [je revois le canapé vert forêt, et moi vautré dedans].

Depuis longtemps – plusieurs semaines – j’ai d’infinis regrets de ne pas avoir tenu, dans ces carnets voire dans un blog spécifique, une sorte de chronique systématique de mes errances de tâcheron, ce qui serait peut-être, pour moi la meilleure trace, le plus beau souvenir de la traduction. Qu’importe, ce n’est pas ma dernière traduction, et celle-ci a été très hachée pour des raisons indépendantes de ma volonté, aussi le projet eût-il pâti, quoi qu’il en soit, d’un manque de continuité, puisque, lors de la première phase de travail, en 2003, j’étais bien loin de connaître les blogs, et encore moins de m’être remis aussi virulemment à l’écriture. Donc restons-en à ce constat optimiste : ce n’est pas ma dernière traduction (l’espoir fait vivre).

13:50 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1)

J.D. Rouboad, 4.41. : Œil oblique

 

“où disperser               les flèches

de l’éclair                    vers la masse sombre derrière

l’œil oblique”

 

(Nous, les Moins-que-Rien, Fils aînés de Personne, p. 244)

 

09:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)