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mardi, 14 août 2007

Quatorze

    Quatorze. 14. Je me suis toujours beaucoup interrogé sur ce nombre. 14 juillet, avec les lettres drapeaux de Ponge. Le conte curieux aussi, auquel je ne comprenais rien, enfant. Chansons de Brassens, c'est reparti comme en 14.

(Ces quatre espaces avant la lettrine tout juste en gras...?)

Drôlement, le nombre de vers d'un sonnet. (Est-ce aussi pour cela que j'aime les sonnets de 15 ou 17 vers ?)

Un retour. L'odeur des graminées dégommées, le gazon tondu avec la vieille débroussailleuse à fil qui ressemble à un détecteur de métaux de type poêle à frire, le temps arrêté dans la grisaille d'un été qui jamais ne fut mais déjà s'enfuit : comment est-ce diable possible ? Retour.

(Une histoire du diable, dit-il d'un air patelin en s'envoyant le trou gascon.)

Les lettres A et Z dégommées aussi, du clavier, d'où le vice qu'il y a à écrire des mots comme gazon ou quatorze. Je vous raconterai cela par le menu.

Commentaires

...c est reparti non pas comme en 14, mais comme au 4 juillet, ou tu as ecrit ta derniere note. 14 me rappelle la maison ou j ai grandi a Bourges, ou j habitais au 14, rue Georges Forest. Sounds familiar to me, but nothing more I am afraid.

Écrit par : Aurelie | mercredi, 15 août 2007

Georges Forest, l'auteur du recueil de vers comiques "La Négresse blonde" et notamment d'un sonnet stupéfiant et célèbre qui se clôt sur cette répartie de Chimène : "Qu'il est joli garçon, l'assassin de Papa ?" ?

(j'écoute "Goodbye Porkpie Hat", air si remarquablement mélancolique, dans la version en tentette du 20 septembre 1963)

{{ back there with unaccented Aussies, right ? }}

Écrit par : MuMM | mercredi, 15 août 2007

De Fourest aussi, le Géranium ovipare. Il n'est pas que comique, ça saigne sous le masque (lire son "épitaphe pour Georges Fourest). Il se voulait dans une tradition d'Assoucy, Scarron enfin, les burlesques du 17ème, les "grotesques" - ça va plus loin que comique.

sur le 14 : ce nombre a toujours été considéré comme mystérieux.certains occultistes vous raconteront que N.N (nuit et broullard en Allemand) renvoie au sens que donne le dictionnaire allemand à ces deux lettres mises côte à côte : "indicible, néant, secret" : je n'ai jamais vérifié. Il y a tout un chapitre sur ler "N" dans Jules Vernes initié et initiateur de Michel Lamy (hélas, je n'ai pas ma bibliothèque sous la main). Nemo = L'inversion des signes (il ne joue que sur les touches noires), hors son nom est parlant...
Certaines lectures du mythe d'Osiris disent qu'il fut découpé en 14 morceaux. dans le Tarot, la 14 ème Lame suit l'arcane sans nom (la mort) et relève de la résurection. Et puis, quand même : il y a 14 stations au chemin de croix. Lorsque ma bibliothèque me reviendra, si je retrouve des choses (je sais qu'il y en a encore sur le 14), je vous posterais ça.

Écrit par : Restif. L | mercredi, 15 août 2007

Nacht und Nebel, oui, j'avais su... d'autant que n, pour être 14ème lettre de l'alphabet, renvoie à tout nombre donné et potentiellement infini (un énième commentaire).

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Voir aussi la série de textes brefs de Claude Ollier : Navettes, Nébules et Niellures.
(Comme quoi, du nombre 14 à la lettre N...)

Écrit par : MuMM | jeudi, 16 août 2007

Pour info., j ai demenage il y a quatre ans (non pas quatorze..) au 6, rue Jean Bart. On nest plus dans les *vers comiques* la, but in the navy.

Écrit par : Aurelie | jeudi, 16 août 2007

Que vous citiez Claude Ollier m’intéresse vivement. Cela fait 2 fois que je rencontre son nom en des lieux où l’on se soucie peu du paraître. Je vais donc le lire.

Sinon, j’ai vérifié, c’est bien 14 morceaux pour Osiris. Wikipédia consacre un article au 14 et qqlq liens. On peut aussi s’amuser à « googlez »…

Écrit par : Restif. L | jeudi, 16 août 2007

De Claude Ollier, je n'ai pas (encore) lu les premiers livres (la série du "Jeu d'enfant", dont le premier tome, *La Mise en scène*, lui valut quelque notoriété) ; cela étant, je peux chaudement recommander *Outback ou l'Arrière-monde* (titre et livre qui ont le mérite de faire clin d'oeil à notre australienne Aurélie), mais aussi, plus récemment, *Qatastrophe*.

J'ai lu ce juillet *Wert et la vie sans fin*, qui est un peu "gros" dans le genre du récit initiatique, mais très beau toutefois. Il semblerait, à en croire la liste des "ouvrages du même auteur", qu'il s'agisse du quatrième tome d'un cycle romanesque en cours, mais je pense (j'espère) que ces récits peuvent se lire séparément...

Écrit par : MuMM | jeudi, 16 août 2007

Les gros romans ne m’ont jamais fait peur. Je me suis offert récemment le plaisir de relire Au dessous du volcan de Lowry et le D.Faustus de Mann. Ces derniers temps furent voués à une combinaison cocasse Léautaud Lorrain.. Mais j’ai de fortes lacunes en littérature contemporaine, à part Claude Louis Combet, un peu de Pierre Michon et, en poésie, Jean Michel Maulpoix, c’est tout un continent à découvrir (belle perspective). Donc, titres notés.
Et c'est toujours un bonheur que d'entendre une voix vous redire sa rencontre avec un écrivain.

Le hasard ( ?) a voulu que j’ouvre tout à l’heure un livre d’Henry Corbin (en Islam iranien, t.2) et que j’y découvre ceci : « La métaphysique Shî’ite est dominée par l’idée de Dieu inconnaissable, inaccessible, innommable en son Essence, et par l’idée de son épiphanie dans le plérôme de Quatorze entités de lumière, manifestées sur terre en la personne des « Quatorze immaculés » (le Prophète, sa fille Fâtima, les douze Imams).

Le « dossier 14 » commence peut-être à lasser, mais je ne pouvais refuser ce clin d’œil des dieux.

Écrit par : Restif. L | jeudi, 16 août 2007

Si je comprends bien, Jean Bart, vous en avez rien a foutre! Tant pis, je repasserai...

Écrit par : Aurelie | vendredi, 17 août 2007

Quatorze est aussi le nombre des stations du chemin de croix.
Al Ackerman avait fondé la société des Quatorze maîtres secrets du monde.

Écrit par : Ph Billé | samedi, 18 août 2007

Bon, on passe a quinze?

Écrit par : Aurelie | samedi, 18 août 2007

Registre des baptêmes de 1649 à 1665, acte n° 412, déposé à l'état civil de Dunkerque

Dis 22 octobis 1650, baptisavi Joannis, filius Cornelii Bart et Catherinaæ Jaussens, conjugus pridie; susceperunt Joannis Bart et Maria Wilsens Dunkerquani.
(Subscripsit Choquel)

Que de chiffres fascinants à explorer...

Écrit par : Restif | samedi, 18 août 2007

Epître falote et testamentaire pour régler l’ordre de mes funérailles

Il ne me convient point, barons de Catalogne
Lorsque je porterai mon âme à Lucifer
Qu’on traite ma dépouille ainsi que la charogne
D’un employé de banque ou de chemin de fer

que mon enterrement soit superbe et farouche
que les bourgeois glaireux bâillent d’étonnement
et que Sadi Carnot ouvrant sa large bouche
se dise : « Non de Dieu, le bel enterrement ! »
(…)

Puisque j’ai convomis la société fausse
Où les fiers et les forts ne sont que réprouvés
Monsieur le fossoyeur vous porterez ma fosse
Parmi les assassins dans le Champ-des-Navets
(…)

L’épitaphe ? Barons, laissez la rhétorique
Funèbre au bonnetiers ! sur ma pierre par la
Barbe Mahom ! gravez en lettre rouges briques
Ces quatre alexandrins où tout mon cœur parla :

« Ci-gît Georges Fourest ; il portait la royale
« tel autrefois Armand Duplessis-Richelieu
« sa moustache était fine et son âme loyale !
« Oncques il ne craignit la vérole ni Dieu

Et pour épastrouiller la tourbe scélérate
S’il vous faut exalter en moi quelque vertu
Narrez que j’exécrais le pleutre démocrate
Et que le bout de mes souliers était pointu !

Et tout sera parfait ! Et moi dans la géhenne
Grinçant et debout sur les brasiers tisonnés
Je hurlerai tel cri de blasphème et de haine
Que je terrifierai le dyable et ses damnés !!!

*
Apolologie pour Georges Fourest

Je n’ai point cet esprit qui subjugue « les dames »
J’incague la pudeur, convomis le bon goût
Et si mon Apollo perruquiers et vidame,
Vous offusque, parbleu ! mon Appolo s’en fout

Je suis mal embouché dit-on scatologique
« scurrile ,extravaguant, obscène » Et puis après ?
Pour blaguer le héros langoureux ou tragique
A moi le calembour énorme, et l’à-peu-près

Matagrabolisant le pleutre qui me rase
Me souciant très peu que l’on m’approuve ou non
Et laissant aux châtrés l’exsangue périphrase
Eh ! bien oui ! j’ai nommé la MERDE par son nom :

En cinq lettres j’ai dit l’horrifique vocable
Sans même l’adorner d’un R comme Jarry
Que si pour ce forfait votre courroux m’accable
Je m’en vante couillons, loin d’en être marri.
(…)

Je ne diluerai pas mon encre avant d’écrire
Et je m’esclafferai cynique et sans remord
Abandonnant aux salonnards le « fin sourire »
Et le rictus amer à la tête-de-mort

Envois
Aux pieds de Rabelais, le Duc, le Roi, le Maître,
O mes Pères Scarron, Saint-Amant, d’Assoucy
Collettet, Sarrazin, daignerez-vous permettre
qu’à vos côtés Fourest vienne s’asseoir aussi ?

Écrit par : Restif | dimanche, 19 août 2007

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