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lundi, 03 septembre 2007

Myra / Vatim

    Nos deux prénoms commencent par des voyelles, alors que ceux de nos parents commencent par des consonnes, disaient les 2 fils. Il a acheté le livre de Nicolas Vatimbella un peu au hasard, dans la caisse des livres bradés, avec tant d’autres, ce dernier jour de mars, et ne sait si le nom de l’écrivain est un pseudonyme, ni s’il a publié d’autres livres depuis (puisque ce volume-ci est une première édition). La plupart des noms de nos peluches commencent aussi par des consonnes, disaient les 2 fils. Il a passé les branches feuillues au broyeur, et coupé de minces baguettes, mille au moins, à la scie. Dans le récit, dès la première page, il est question des signes bleus sur les feuilles blanches lignées (et non quadrillées) ; dans l’un des premiers chapitres de Myra Breckinbridge (que je vais laisser en plan), il est aussi question du nombre de pages du carnet, et du nombre de lignes par page, au fil de l’écriture.

Dans disaient les 2 fils (bruissements d’abeilles, bourdonnements de mouches, fredonnements sans fin de bourdons), outre l’homographie – déjà présente (à ce que je crois, car je ne l’ai jamais lu) dans le titre d’un livre de Serge Doubrovsky (Fils, tout simplement) – entre la filiation et la filature, entre la paternité et le tissage, on remarque la récurrence des adjectifs futile et factice. Dans un lac artificiel se noient les feux d’artifice.

Les phrases – leur agencement, leur forme et même leur saveur – restent la clef de la lecture (texte incongru). Il y a aussi, dans Wert et la vie sans fin, ce passage relatif aux frasques (fragments, parole en archipel, découpures des nuages comme des copeaux dans la montagne). Bref, je mélange tout (furètement répétitif des feutres de couleur sur le papier, c’est déjà le 15ème coloriage depuis hier soir). Chaque minute a son épaisseur dont aucun système de notation ne peut rendre compte (exhaustivité impossible, grincement du relax Lafuma avant frottement frénétique des pieds frappés par une démangeaison). Comme le pas d’un pied-bot ou d’un cul-de-jatte, comme à petites touches la palette pointilliste d’un Seurat de pacotille, le bruit des doigts sur le clavier s’interrompt irrégulièrement pour des silences qui sont aussi chaque occurrence des lettres A ou Z. Le linge sec pouvait attendre.

M’étant arrêté à vingt-cinq pages de la fin du livre de Nicolas Vatimbella (trois heures de l’après-midi, soudaine crispation du gros orteil dans l’espadrille), je me rappelle que le nom du groupe britannique qui faisait la première partie de Depeche Mode à Bordeaux en 1990 (si mes souvenirs du récit que m’en avaient fait mes amies Karine et Dorothée ne sont pas faux) était Electribe 101, et que des spectateurs impatients avaient balancé des cannettes sur la chanteuse.

Jamais il n’a pris la peine de décrire les pièces d’ici ou d’autres demeures en se déplaçant avec son ordinateur portable de l’une à l’autre ; cela demanderait une forme d’ascèse, ou plus de solitude qu’il n’en a à sa disposition. Une nuit blanche ? Ou aller, de nuit toujours, jusqu’au potager où encore son père bine, bêche, creuse, fouille, fouaille et ahane…

[29.07.07.]

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