samedi, 15 décembre 2007
Une porte m'appelle
I Am Summoned by a Door * Une porte m'appelle
I am summoned by a door Une porte m’appelle
but forgotten by the knock mais comme son toc-toc m’oublie
and left standing here alone je reste seul ici dans un
in a long silent hall, like long couloir silencieux pareil
a marble intestine, that knows à un boyau de marbre, qui connaît
my name. mon nom.
* R. Brautigan. Rommel drives on deep into Egypt (1970), p. 82.
Au vers 1, j’ai hésité à traduire par “Une porte m’exhorte”, auquel j’ai dû renoncer (pas assez banal, trop « poétique ») ; au vers 2, dont la simplicité est si difficile à rendre en français en raison de l’absence d’un substantif de même registre en français (coup est trop vague, toc-toc est trop familier), la traduction sombre dans l’aporie ; au vers 3 de la traduction trône le « je », posé dès le principe dans le texte d’origine ; au vers 4, je préfère couloir à toute autre interprétation de hall, en grande partie à cause de l’image de l’intestin ; au vers 5, l’intestin de marbre, justement, m’a paru trop étrange (sans compter qu’il ne convenait pas, rythmiquement) ; au vers 6, le traducteur éprouve le soulagement d’avoir enfin trouvé un équivalent satisfaisant.
(Un truc de fou, ce poème mine de rien, à vous rendre toqué pour toujours.)
18:25 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Traduction, Anglais, Littérature, Poésie
Commentaires
Brautigan est merveilleux... et pas évident à traduire. Je me demande si "summoned" pourrait être rendu par "convoque" qui donne le côté "impératif" de ce verbe. Knock est vraiment un problème. "Boyau de marbre" est très bien. Oui, un truc de ouf !
Écrit par : fuligineuse | mardi, 18 décembre 2007
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