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lundi, 02 mai 2011

Gyubal Velleÿtar, de Stanislaw Witkiewicz

    Hier soir, quelques heures avant l’opération militaire qui a permis de « libérer le monde » d’Osama bin Laden (ce que d’aucuns semblent interpréter comme la fin, ou du moins la mise à mal, du terrorisme international), je lisais l’acte I de Gyubal Velleÿtar. Ce matin, je poursuis avec l’acte II, quelques heures à peine après que le cadavre de n’ennemi public n°1 ait été « enterré en mer » (largué ? amerri ? inhumarré ?) – procédure, qui garantit, je pense, des soupçons sur sa mort pour les années à venir, et des pèlerinages soit sur le lieu où il avait trouvé refuge, se planquait, soit à un point donné de la côte d’où fidèles et forcenés jugeront qu’ils sont le plus proches de la dépouille d’Osama le martyr.

Pour en revenir à Gyubal Velleÿtar, il s’agit d’une pièce frappante – un peu comme si (je poursuis le name-dropping acharné commencé hier dans le dialogue noir) Aristophane ressuscitait et croisait la route d’Alfred Jarry. Arturo Ui a pâle figure après cela. Il s’est décidément passé quelque chose de fondamental, du point de vue du langage, et du langage poétique singulièrement, entre 1910 et 1930 (pour faire bref).

« Je voudrais forger un formidable château de porphyre, et comme matériau je n’ai qu’une bouillie de tripes bourbeuses. »

Pourquoi cette langue, outrancière et dramatique, dans cette pièce écrite en 1921, me fait-elle penser à la langue si peu romanesque de Perrudja ?

11:11 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

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