vendredi, 01 mai 2020
Weisse Pause ::: Pause blanche (Elke Erb)
Weisse Pause (Elke Erb)
Pause blanche (trad. G. Cingal)
Als ich in das blühende Bäumchen sah,
Pendant que je regardais l’arbuste en fleur
stand sein Tausendweiß still und starrte,
son infinie blancheur immobile me fixait,
als prange es vor dem Himmel,
comme si dans le ciel il se balançait,
starr und fremd hielt die Stille,
le silence durait, étrange, obstiné,
und nachher, oben im Zimmer,
et ce n’est qu’après, dans la chambre à l’étage
habe ich mich erinnert,
que je me suis rappelée
wie ich selbst im Kindesalter
comment lorsque j’étais enfant
auf dem Land aus der Küche starrte
de la cuisine à la campagne je fixais
exzessiv in das Schneien
obstinément la neige tomber
und Schneien. Ein wenig Droge.
et tomber. Un peu comme une drogue.
Ein Reiz. Er zehrt und dauert.
Une fascination. Qui mine et n’a de cesse.
Ein unverwandtes Schauen
Un regard implacable
zurück in das nicht Traute.
qui fixe ce dont il se méfie.
Freiheit gleich Fremde gleich Tausend,
La liberté comme l’étranger comme la multitude
denn da starrte ja alles,
car alors tout me fixait de ce regard fixe :
Steinrücken, Apfelrund, Graslauf.
pierres retournées, rondeur des pommes, herbes folles.
Jedoch gewann sich das Auge
Cependant, l’œil a su s’emparer de
das Hausige des Hauses...
ce qui, de la maison, faisait la quintessence...
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En ce premier jour de mai si particulier, sans défilé ni manifestation, à dix jours de la fin (définitive ?) du confinement, je commence une nouvelle série de traductions de poètes ou d'autrices germanophones. Le projet est de tenter de traduire un texte à chaque jour de mai, et d'une écrivaine différente chaque jour. Je le rappelle, je suis piètre germaniste et j'essaie surtout, par ce biais, de me contraindre à pratiquer un peu mon allemand si rouillé. Toutes critiques constructives sont les bienvenues.
Ici, il s'agit d'un poème en distiques non rimés, et j'ai tenté d'en rendre le caractère étrange, obstiné et volontiers bancal au moyen de vers principalement impairs : 11, 13, 7 et 9. Les deux distiques “pairs” (8/12 et 10/12) correspondent aux moments de maîtrise (distiques 4 et 9). Je suis assez content des vers à structure ternaire et impairs (4/5/6 pour le vers 14 et 5/5/3 pour le vers 16).
Tout cela est un peu arbitraire, mais m'a permis d'avoir un cadre autre que celui des rimes, et du sens (qui m'a en partie échappé, cela se remarque sans doute).
11:07 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
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