samedi, 09 mai 2020
Zwei Bäume ::: Deux arbres
Zwei Bäume (Luise von Plönnies)
Deux arbres (trad. G. Cingal)
Zwei Bäume hab' ich einst im Wald gesehn,
Un jour, dans la forêt, j’ai vu deux arbres
Die wollten sich einander nahe stehn.
Qui désiraient s’approcher l’un de l’autre.
Sie schau'n sich an voll Sehnsucht, möchten gern
D’une triste ardeur ils se regardaient,
Sich fest umschlingen; doch sie stehn zu fern,
Désireux de l’étreinte, mais trop éloignés
Denn andrer Grund ist Jedem angewiesen,
Car chacun a reçu une place assignée
Darin des Lebens starke Wurzeln sprießen.
Où poussent dru les racines de l’existence.
So neigt sich Jeder still zum Andern hin,
Pourtant chacun vers l’autre se penche ;
Der Eine scheint den Andern anzuzieh'n,
Tel paraît attirer l’autre vers lui
Bis es zuletzt gelingt den schlanken Zweigen,
Jusqu’à pouvoir enfin nouer ses maigres branches
Sich in den Kronen liebend zu erreichen.
À la cime de l’autre, amour épanoui.
Wie sie die Aeste in einander flechten,
Et comme ils ont tressé ensemble leurs rameaux
Sind sie beschirmt von liebevollen Mächten;
Les voilà protégés par de tendres puissances.
In blauen Lüften, wo die Wolken jagen,
L’azur, où les nuées vont en troupeaux,
Da dürfen sie sich ihre Sehnsucht klagen.
Peut entendre leur plainte et leur désespérance.
Sie dürfen Blüth' um Blüthe selig tauschen,
Ils entrefrôlent leurs bourgeons, si vivement,
An ihren Düften wonnig sich berauschen.
Et s’enivrent de leurs parfums charmants.
Sie stehn, vom Licht des Abendroths umglüht,
Là, sous les rougeoiements du crépuscule,
Gleich wie von tausend Rosen überblüht;
Ils s’éclairent de l’éclat de milliers de roses ;
Verklärend weben aus der Himmelsferne
Du fond des cieux les astres éternels
Ihr heilig Licht darum die ew'gen Sterne.
Leur tissent une sainte lumière.
So möcht' ich mich mit dir zur Höhe schwingen,
C’est ainsi qu’avec toi je voudrais m’envoler
Mit tausend Liebesarmen dich umschlingen,
Vers les cieux, et de mes mille bras t’enlacer,
Mit meines Herzens innigsten Gedanken
Des pensées les plus cachées au-dedans
Dich unauflöslich fassen und umranken.
De mon cœur, te saisir, t’agripper fermement.
So möcht' ich deinem höchsten Leben lauschen,
C’est ainsi que je voudrais boire à ta vie même
So möcht' ich Seel' um Seele mit dir tauschen,
Et échanger mon âme avec la tienne,
Hoch über'm düstern Nebelreich der Erden,
Par-delà les nuées sombres qui tout envoilent
Im Himmelblau mit dir vereinigt werden,
M’unir à toi enfin dans le ciel azurin,
Wo keines Menschen Augen auf uns sehn,
Où aucun œil humain ne nous atteint,
Wo nur die Sterne auf und niedergehn.
Où seule va et vient la course des étoiles.
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Liens :
- Bibliographie des œuvres de Lise von Plönnies
- Deux sonnets de Shakespeare traduits par Luise von Plönnies
- Répertoire de traductions allemandes des Sonnets de Shakespeare
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NdT :
Par ailleurs, je commente ou justifie rarement mes traductions, mais je veux ici indiquer que j'ai compensé l'absence de respect strict de la forme (distiques de rimes plates) par une alternance d'alexandrins et décasyllabes ainsi que par le recours ponctuel aux rimes croisées, ou, pour les 4 derniers vers, de façon assez appropriée je trouve, aux rimes embrassées.
10:33 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
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