jeudi, 14 mai 2020
Die gelbe Schlange ::: Le serpent jaune
Die gelbe Schlange (Gertrud Kolmar)
Le serpent jaune (trad. Guillaume Cingal)
Ich war ein Mädchen auch im Traum.
Dans le rêve j'étais aussi une jeune fille.
Und meine Brüste lagen, helle Inseln,
Et mes seins gisaient, îles lumineuses,
Auf jeder eine kleine braune Stadt
Et sur chacun d'eux une petite ville sombre
Mit spitzem Turm
Avec un beffroi pointu
Und rot geheimer Ströme unterirdnem Rinseln.
Et rouges les ruissellements souterrains de fleuves cachés.
Wann werden weiße Quellen aus den Steinen brechen?
Quand des sources blanches sourdront-elles des pierres ?
Die Schlange zuckte
Le serpent avançait invisible
Ungesehn durch Kraut.
en se tortillant dans les plants de choux.
Ach, alle Moose, die sie grüßte,
Toutes les mousses qu'il salua
Verrotteten.
Pourrirent aussitôt.
Ihr Leib ließ eine Wüste.
Derrière lui son corps laissait un désert.
Baumgrün vergilbte vor der gelben Haut.
Vert tendre de jaunir devant sa tête jaune.
Die gelbe Schlange kam.
Le serpent jaune est arrivé.
Sie zog sich über Meer
Il a couvert la mer
Und sank in Grund,
Avant de s'enfoncer dans le sol
Wo seltsam bunt und schwer
Où d'un poids singulier, vives couleurs étranges,
Tierblumen an verfallnen Schiffen saugen
Des fleurs animales suçaient les navires naufragés
Mit zähnelosem Mund.
De leur bouche édentée.
Sie schlich
Il s'est immiscé
In meine roten Grottenflüsse ein.
Dans mes ruisseaux souterrains aux flots rouges.
Sie lächelte.
Il a souri.
Die kleine Stadt ward krank,
La petite ville est tombée malade
Zermürbte, wich.
Epuisée, affaiblie.
Ihr stolzer Wartturm sank
Sa fière tour de guet
Tief in ein Weiches ein.
S'est enfoncée profondément dans la terre molle.
Die Insel, einmal glücklich schön
L'île, jadis belle et fortunée,
Mit Hügelkuppe und mit sanfter Bucht
Avec sa collinette et sa baie si douce
Um vieler Wellen blitzendes Getön,
Au murmure éclatant au fil de tant de vagues,
Hing müd in See.
Tomba, lasse, dans la mer.
Wie überreife, halbvermulschte Frucht.
Comme des fruits trop mûrs à moitié remâchés.
12:05 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
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