mercredi, 28 mars 2007
DAZAI : Osamu :: Mes : frères
14:14 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Littérature, Japon
lundi, 06 novembre 2006
Plaqueminiers, suite II
En fait, ne nous voilons pas la face : j'aime beaucoup les kakis, ces fruits couleur de rouille qui n'ont rien de martial. Le plus amusant, c'est que c'est, à ma connaissance, le seul fruit qu'il est rigoureusement impossible de manger proprement. Une fois décalotté au couteau, le kaki mûr se mange à la petite cuillère, et dégouline (voir aussi *******), se répand dans l'assiette*. Si vous parvenez à le peler puis à le manger proprement, c'est qu'il n'a pas encore atteint le stade où il est mangeable (et même comestible***).
Il est temps de vous inciter à découvrir ce fruit, si vous ne le connaissez pas, et de citer le haïku célèbre de Masaoka Shiki**** :
kaki kueba
kane ga naru nari
Horyuji
On trouve ici une longue discussion des maintes traductions possibles (en angais, au moins*****) de ce merveilleux poème.
* Les esprits mal tournés liront encore je ne sais quelle cruelle obscénité dans cette phrase. Qu'y puis-je si je suis blanc comme l'agneau qui vient de naître (et qui, en général, loin de toute blancheur est plutôt dégoulinant de glaires et de morceaux de placenta.**)
** Loin de moi l'idée, toutefois, que la chair dégoulinante du kaki se rapproche d'un placenta éventré.
*** La poussière râpeuse est si désagréable que c'est à se demander si l'on ne s'empoisonne pas, s'empoussiérant le palais.
**** Pour de plus amples renseignements, préférez la WP anglophone, ou mieux, nippone. Masoaka Shiki est mort à trente-cinq ans, ça fout les foies******.
***** Je suis conscient que je devrais vous proposer, ou, à défaut, vous promettre une traduction française de ce poème. I'll look that up, won't I ? *******
****** Que de relâchement langagier dans ces notes astérisquées !
******* (Ajout de 16 h 10, puisque tout le reste de ce billet a été composé aux alentours d'onze heures du matin.) Entre-temps (entre onze heures du matin et quatre heures de l'après-midi, ne faites pas semblant de ne pas comprendre), j'ai emprunté, au Service Commun de Documentation de l'Université François-Rabelais (a.k.a "la B.U."), la traduction de Joan Titus-Carmel, Cent sept haïku de Shiki, parue en 2002 aux éditions Verdier. Il me semble que la traductrice (dont je connais certains travaux de traduction, notamment les haïku de Yosa Buson) est un peu loin de l'original, du moins à ce que j'en ai compris en lisant attentivement le site sus-mentionné. Par ailleurs, je découvre qu'il y a, au moins dans ce choix de poèmes, une série de quatre haïku ayant le kaki pour motif principal. Il s'agit des haïku 88 à 91, sur lesquels je reviendrai très prochainement.
Pour en revenir à la traduction du haïku 91, cité intégralement en japonais translittéré ci-dessus (aussi), elle me désarçonne :
Croquant un kaki
et la cloche qui résonne -
Horyuji !
Comment peut-on croquer un kaki ? Shiki croque-t-il littéralement dans son kaki ? N'est-ce pas plutôt la traductrice qui ne connaît pas du tout la texture du fruit ? Pour qui sont ces croquis qui sifflent nos kakis ?
18:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Japon, Jazz