samedi, 29 septembre 2007
Dès qu'Adam...
Dès qu'Adam attaque le scherzo de la Sonate n° 2 opus 35 de Chopin, Marius Tincu aplatit dans l'en-but des Blacks. Joie sauvage, et ferveur sous le clavier. Plus tard encore, ça se gâte. Tout de noir vêtus, quelques gentlemen portent un cercueil.
13:39 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Musique, Rugby, écriture
Commentaires
La Marche Funèbre de l'op. 35 de Chopin est toujours jouée par les fanfares municipales pendant la procession du vendredi saint.
J'aime le son du piano, mais la musique ne perd pas son intensité si jouée par les cuivres.
Écrit par : pat | samedi, 29 septembre 2007
... où l'on comprend pourquoi les All Blacks jouent en noir : ils portent le deuil de leur adversaire...
Écrit par : arnaud | dimanche, 30 septembre 2007
Belle phrase d'Arnaud. J'adore le rugby et c'est définitif.
Écrit par : if | dimanche, 30 septembre 2007
J'ai écrit ce texte bref en pensant au scherzo, puis, bien entendu, à la marche funèbre qui constitue le second mouvement.
L'image qui m'en vient toujours est celle de ce sketch des Monty Python : quatre porteurs de corbillard sont frappés l'un après l'autre d'une attaque cardiaque ; à chaque nouveau mort, les survivants ouvrent le cercueil pour y ajouter le macchabée ; à la fin, un seul croque-mort traîne un cercueil hyper lourd.
Cette association mentale explique bien sûr la dernière phrase. Quant aux hommes en noir, leur apparition est aussi favorisée par le contexte rugbystique (les Blacks). (On pourrait signaler aussi un jeu de mots ferveur / zèle / Zélande.)
Dans tous les cas, le plus surprenant, dans cette histoire, c'est que, le match fini et lu le commentaire de Patricia, je repris ma lecture de l'essai d'Umberto Eco consacré à ses expériences de traduction ("Dire presque la même chose", Grasset, traduction de Myriem Bouzaher) et y lus, presque aussitôt, ceci, dont je veux vous faire part :
"Mais que dirions-nous de l'exécution de la Marche funèbre de Chopin par un New Orleans Jazz Band ? La ligne mélodique serait peut-être sauvegardée, mais les sensibles altérations rythmiques et timbriques excluraient que ce soit une simple transcription comme les Suites de Bach quand elles passent du violoncelle à la flûte douce contralto." (p. 401)
Par la suite, Eco multiplie les références à la Marche funèbre, mais celle-ci, bien sûr, par son renvoi aux fanfares, tombait on ne peut mieux. Il faudrait, à ce stade, développer dans plusieurs directions : le style volontairement "fanfariste" de l'immense jazzman free Albert Ayler ("Mon Beau Sapin" et "Love Me Tender" se retrouvant dans *Spirits Rejoice*) --- aussi les nombreuses erreurs de traduction de la susnommée Myriem Bouzaher, ce qui est le comble pour un essai consacré à la traduction, et qui méritera un billet à part entière.
Écrit par : MuMM | lundi, 01 octobre 2007
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